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DOSSIER : Gaz de schiste : dollars et dégâts

Fracking, fracturation hydraulique… de quoi parle-t-on ?

Mis en ligne le 24 septembre 2014 Convergences Société

En France, le débat porte le plus souvent sur les « gaz de schiste », là où il faudrait parler de gaz et huile (ou pétrole) de schiste. Ces hydrocarbures sont semblables au pétrole et au gaz naturel que nous utilisons depuis plus d’un siècle ; leur particularité réside dans leur origine, la roche-mère, et dans des procédés d’extraction spécifiques, dits « non conventionnels ».

L’expression « gaz (ou huile) de schiste » est en fait une traduction approximative de shale gas ou shale oil. Ces gaz ou pétroles sont contenus dans des couches d’argiles et de marnes feuilletés (shale, improprement traduit par « schiste »), appelées « roche-mère » parce que c’est en leur sein que se sont formés le pétrole et le gaz. Certains hydrocarbures formés dans la roche-mère sont « remontés » au fil des temps géologiques dans des réservoirs faciles d’accès : ce sont les gisements conventionnels. Les gaz et huiles de schiste, eux, sont « prisonniers » de la roche-mère et demandent, pour être exploités, des techniques lourdes permettant de déverrouiller ce coffre-fort rocheux situé à grande profondeur – entre un et quatre kilomètres.

Ces techniques de fracturation de la roche (fracking en anglais) ne sont pas nouvelles. La plus utilisée, la fracturation hydraulique, a été inventée en 1947. Le principe était alors d’injecter de l’eau et du napalm, à l’aide d’un moteur d’avion. La technique employée aujourd’hui consiste d’abord à forer un puits renforcé par un coffrage de béton. La roche-mère est fracturée grâce à une charge explosive. On injecte ensuite, à haute pression, un liquide de fracturation qui contient des volumes astronomiques d’eau – dix à quinze millions de litres – du sable et quelques centaines d’additifs chimiques. C’est ce liquide qui permet de faire remonter le gaz en surface, la majeure partie dudit liquide demeurant dans la roche-mère.

Un puits peut être fracturé jusqu’à dix-huit fois. Mais il ne permet d’exploiter qu’une petite partie d’un gisement. Le forage classique, dit « vertical », est donc optimisé grâce à des forages horizontaux, qui permettent de capter le gaz sur un plus grand périmètre. Contrairement aux forages classiques, les forages non conventionnels dans la roche-mère ont une rentabilité à très court terme : l’essentiel de la production se fait les deux ou trois premières années, et l’espérance de vie d’un puits ne dépasse pas vingt-cinq ans contre quarante à cinquante ans pour un puits conventionnel. Il faut donc forer beaucoup plus pour une production équivalente.

A.B.

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Numéro 95, septembre-octobre 2014