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Accueil > Éditos de bulletins > 2015 > décembre > 21

Face aux attaques, pas de cadeaux !

Appel au « Rassemblement fraternel » ! C’est le nouveau slogan de Hollande destiné… à la droite. C’est ainsi qu’on l’a vu à la télé jeudi dernier, main dans la main avec Xavier Bertrand (ex-ministre de Sarkozy), inaugurer un « Monument de la fraternisation » des soldats français et allemands à l’hiver 1915, dans la région Nord-Picardie. Une commémoration ? Non, une insulte à la mémoire des soldats des tranchées qui, il y a cent ans, en plein champ de bataille, désobéissaient à cette sale « union sacrée » de la droite et de la gauche qui en 1914 les avaient envoyés au carnage.

Oui, une insulte à la mémoire des troufions de 1915, de la part de ce président va-t-en guerre qui ne parle que d’union nationale gauche-droite. Non pas pour se préserver du FN dont lui et ses pareils ont fait le lit, mais pour préserver leurs places aux commandes de l’État. Et avant tout, pour nous mener une même guerre de classe au service des nantis.

Les patrons ont des raisons de croire au Père Noël

Un esprit de fraternisation ? Valls a reçu le message en proposant à Raffarin (LR) un « pacte républicain contre le chômage ». Mais attention, pas pour que chacun ait un emploi. Quelle idée ! Mais un pacte qui se résume à « cinq ou six mesures qui redonneront la confiance aux entreprises et aux entrepreneurs ». Au moins, c’est clair. Et qu’importe si les milliards de cadeaux distribués tous azimuts aux entreprises n’ont aucun effet sur le taux de chômage.

Mais pas la moindre « fraternisation » de leur part envers les travailleurs

Pacte contre le chômage ? Rien que pour la SNCF, ce sont 1 400 suppressions d’emplois qui sont annoncées pour l’an prochain (après 1 100 en 2015). À croire que l’esprit de « concorde » ne va pas jusqu’à stopper les suppressions d’emplois ou interdire les licenciements, ne serait-ce que pour les entreprises bénéficiaires.

Et pour cause, l’entreprise est un animal délicat, dont il faut prendre soin. Dernier dispositif en date : l’accompagnement aux entreprises dont l’activité aurait baissé ne serait-ce qu’« indirectement », à cause des attentats (grosso modo toutes, car qui va dire le contraire ?) ; il s’agit de les subventionner et faciliter la prise en charge partielle par l’État de la baisse d’activité, ou prétendue telle.

Fraternisation, mais avec qui ? Macron l’a compris, pour qui « l’emploi fragile » est mieux que le chômage. Pour ces gens-là, le « pacte contre le chômage », c’est nous transformer en travailleurs pauvres et précaires. Un programme déjà bien avancé : CDD et intérim, qui représentaient moins de la moitié des embauches en 2000, en constituent aujourd’hui les trois quarts. Et pour ceux qui ont un boulot, soyez prévenus : il n’y aura aucun coup de pouce supplémentaire pour le Smic qui n’augmentera au 1er janvier que de 0,6 %, soit à peine 6 centimes de l’heure. Pas de quoi faire sauter les bouchons de champagne !

Alors, pas d’esprit de « concorde » avec eux !

Quelle que soit la fraternité brûlante dont se réclament PS et Républicains, on ne peut compter sur ces dirigeants politiques, ou ceux du FN, pour changer les choses. Les élections n’ont jamais rien rapporté aux travailleurs, si ce n’est des désillusions.

S’il y a un pacte à mettre à l’ordre du jour, c’est celui de la fraternisation entre travailleurs, d’ici et d’ailleurs, contre ceux qui les enfument et les exploitent.

Certains d’entre nous se rappellent peut-être un certain Noël 1995 : le mouvement social y avait fait monter la température politique. Gouvernement et patronat comptent sur notre amnésie, spéculent sur notre patience. Faisons en sorte qu’ils se trompent. Nous n’avons rien en commun avec les Hollande, Bertrand, Gattaz, et compagnie. Esprit de Noël ou pas, ils n’auront aucune fraternisation de notre part.

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