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Accueil > Éditos de bulletins > 2017 > mai > 8

Un banquier est en place, organisons la riposte !

Emmanuel Macron (66,10 %) a remporté le second tour de l’élection présidentielle contre Marine Le Pen (33,90 %). Mais nombreux sont ceux qui ont refusé de prendre position face à ce non-choix et ont souhaité montrer leur rejet de ces candidats. Reste en tout cas à préparer les luttes à venir du troisième tour social.

Les élections du rejet

Si Emmanuel Macron croit pouvoir s’enorgueillir d’une victoire confortable en pourcentages, le vote a surtout été marqué par 12 millions d’abstentions (un record de 25,44 % des inscrits), plus 4 millions de bulletins blancs ou nuls (11,5 % des votants, un record aussi). Ces chiffres sont notamment importants dans les quartiers populaires, preuve du rejet massif de la millionnaire xénophobe comme de celui qui incarne le « monde des affaires ».

Il reste que le Front national a rassemblé plus de 10 millions d’électeurs. Un score encore jamais atteint par l’extrême droite et qui ne donne pas aux travailleurs de quoi être à la fête. Le lit du FN a été préparé par la suite d’attaques menées par Sarkozy, Hollande et consorts ces dernières années contre les classes populaires, Marine Le Pen tablant sur leur écœurement pour récupérer des voix. Elle n’a pas été élue, mais la progression des idées qu’elle propage, et sa volonté de division des exploités et opprimés entre eux, continueront à répandre leur poison. Et la politique anti-ouvrière proposée par Macron restera sa meilleure alliée.

Pour les patrons, tout est bon chez Macron !

Malgré le grand nombre de ceux qui ont refusé de choisir entre deux maux, malgré ceux qui ont voté pour lui la mort dans l’âme pour rejeter Le Pen, Macron fait mine de présenter son élection comme un vote d’adhésion à un projet entièrement construit autour des attaques contre le monde du travail. Mais l’« adhésion » dont il se targue est celle de notables qu’il a agrégés autour de lui, à commencer par Laurence Parisot, ou Pierre Gattaz, l’actuel dirigeant du Medef qui lui assure « sa bienveillance ».

Dans la lignée de la loi Macron et de la loi Travail, décidées sous Hollande, son successeur veut « aller vite » et lancer les premières estocades contre les travailleurs dès l’été en légiférant par ordonnances. Il en résulterait un nouveau détricotage du Code du travail au profit des patrons et la généralisation des « accords » d’entreprise visant à fragmenter les droits de tous à coups de chantage patronal.

Le programme de Macron repose également sur 60 milliards d’euros d’économies budgétaires. Là encore, pas question d’aller piocher dans les poches de ses amis banquiers et évadés fiscaux. Il propose plutôt 120 000 suppressions de postes de fonctionnaires et la baisse des dotations aux collectivités locales. Dans le même temps, il annonce des baisses d’impôts pour les plus aisés. Détruire les services publics, attaquer les droits des travailleurs et mettre au pas les chômeurs, tel est le programme Macron. De vieilles recettes anti-ouvrières qu’on nous a déjà trop servies.

Mobilisons-nous sur notre terrain de classe

Avec Macron, une « nouvelle page » s’ouvrirait selon ses propres mots.

Chiche ! Les travailleurs ont donc tout intérêt à ouvrir une nouvelle page de la lutte de classe contre un gouvernement et un patronat à l’offensive. La colère et la défiance qui se sont exprimées dans les urnes est une chose ; la combativité qui pourra occuper la rue et les lieux de travail en est une autre.

Dès à présent, travailleurs, chômeurs, précaires, étudiants, il faut nous organiser sur nos lieux de travail et de vie pour construire un rapport de forces à la hauteur des attaques à venir. Plus que des élections au choix biaisé, c’est dans ces luttes quotidiennes qu’on pourra réellement faire de la politique, faire barrage aux idées immondes du Front national et lutter pour notre émancipation.

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