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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 63, mai-juin 2009

Élections européennes : discussion à propos d’un premier projet de profession de foi du NPA

Mis en ligne le 30 avril 2009 Convergences Politique

Ci-dessous la réaction de la Fraction L’Étincelle de Lutte Ouvrière au premier projet de profession de foi soumis début avril à la discussion au sein du NPA par son Comité exécutif : une lettre adressée aux camarades du CE et du CPN (ici des extraits) suivie d’un contre projet de profession de foi.


Chers camarades,

La profession de foi s’adresse à l’ensemble des électeurs, 45 millions. Avec les probablement courtes interventions télévisées, ce sera l’apparition nationale la plus importante, par sa surface, et la première apparition nationale du NPA. D’où la nécessité d’en choisir soigneusement la cible et les termes. Le NPA qui en a appelé pour sa fondation aux travailleurs, aux « anonymes » de milieu populaire, doit s’adresser à eux, à ce qu’ils vivent aujourd’hui dans la crise, et leur offrir des perspectives « lutte de classe ». Il faut donc choisir de centrer sur la crise et un programme de riposte des travailleurs.

À nous les révolutionnaires et anticapitalistes, de donner aux travailleurs le maximum d’arguments et de perspectives, face à tous les partis bourgeois, qui prêchent la résignation et les sacrifices.

D’où l’erreur d’un projet de profession de foi où a disparu non seulement « l’Europe des travailleurs », mais toute référence de classe, où on ne parle plus que de la population et des peuples, et dont aucune tête de chapitre ne porte sur les luttes de la classe ouvrière : « Une Europe démocratique », « Une Europe sociale », « Une Europe écologique », « Une Europe de solidarité et de paix ». Telle quelle, cette profession de foi, en adoptant un ton très en deçà de l’image radicale d’Olivier Besancenot, pourrait peu ou prou convenir au PdG et au PC, voire au PS, s’il prenait à celui-ci l’envie de faire un peu de démagogie lors d’élections sans enjeu réel,

[…]

En l’état, il nous semble difficile que ce projet, tant par son ton que par son contenu, puisse donner l’axe de la campagne, ce qui est l’objectif d’une profession de foi. Nous vous proposons donc un autre texte plus à même de donner une idée du programme d’un parti anticapitaliste et révolutionnaire, en vue d’une Europe des travailleurs.

Mardi 14 avril 2009

Pour la Fraction l’Etincelle de Lutte ouvrière, Michelle Verdier et Huguette Chevireau


Projet de profession de foi soumis à la discussion par la Fraction :


Votez pour les candidats des listes

« Partout en Europe, pas question de payer leur crise »

présentées par le Nouveau Parti Anticapitaliste.

Il n’y a pas de fatalité. À cette crise mondiale du capitalisme qui suscite déjà des réactions de colère, les classes populaires, à commencer par celles d’Europe qui ont des traditions de lutte et d’organisation, doivent opposer leurs propres moyens de sauvegarde.

Leurs prétendus plans de relance…

Où sont passés les centaines de milliards des prétendus « plans de relance » annoncés dès l’automne dernier par Sarkozy, Merkel ou Brown en Europe, par Obama aux États-Unis ? Drôle de relance que celle qui voit, ne serait-ce qu’en France, 3 000 personnes perdre leur emploi chaque jour, et prévoit pour les autres de nouvelles baisses de salaires sous forme de pertes de primes ou de chômage partiel.

Même catalogue de mesures anti-ouvrières, mêmes annonces de plans de licenciements dans le reste de l’Europe.

…et nos véritables plans de sauvegarde

Les travailleurs d’Europe sont une force potentielle irrésistible face à l’Europe des patrons et des banquiers, une force essentielle pour les luttes d’ensemble à venir. D’abord, pour défendre des revendications immédiates et vitales :

  • Pas de salaires, pensions et indemnités inférieurs à 1 600 euros nets par mois. Augmentation générale de tous les salaires et pensions de 300 euros par mois, avec augmentation automatique en fonction de celle des prix.
  • Interdiction des licenciements et des suppressions de postes, partage du travail entre tous sans diminution de salaire, largement finançable par les profits passés et présents des grandes entreprises. Indemnisation à 100 % des mesures de chômage partiel par les patrons.
  • Embauches massives dans les services publics d’éducation, de santé, de transports, de culture.
  • Fin de toutes les formes de travail précaire, et embauche de tous au même statut. En particulier des papiers pour les travailleurs qui n’en ont pas.

La grève générale victorieuse des travailleurs de Guadeloupe et de Martinique a confirmé que seule une lutte d’ampleur paie et qu’elle est possible. C’est ce que craignent les chefs d’État et d’entreprise. La moindre séquestration de patron, même très brève, les angoisse ! Le moindre conflit qui pourrait s’étendre et se transformer en grève générale les panique ! À juste titre. Car viendrait alors naturellement la question d’en finir avec la propriété et le pouvoir des patrons sur les moyens de production, pour les remplacer par le pouvoir des producteurs.

L’Europe des travailleurs

Ils la craignent, car une mobilisation d’ensemble pourra enfin blackbouler les critères de rentabilité capitaliste, en permettant au monde du travail :

  • de lever le secret bancaire par le contrôle des salariés sur les comptes et mouvements financiers des trusts et des banques, alors qu’aujourd’hui tout le monde est contrôlé sauf justement les trusts et les banquiers ;
  • d’imposer des embauches massives en utilisant les milliers de milliards, aujourd’hui destinés à la minorité des profiteurs, à des investissements socialement utiles ;
  • d’aligner par le haut les conditions de salaires et de travail de tous les pays d’Europe ;
  • de contrôler la destination des investissements pour empêcher les mafias industrielles de polluer et saccager l’environnement tout en ruinant les populations locales, en Europe comme ailleurs.

En un mot, de faire des choix décisifs pour la survie de la planète et la sauvegarde de l’humanité.

Une Europe internationaliste, de la solidarité ouvrière et des libertés

Il est certain que les millions de travailleurs d’Europe, un des continents les plus industrialisés de la planète, auraient la force de faire sauter les verrous capitalistes qui bloquent l’humanité et l’empêchent aujourd’hui d’écrire sa propre histoire. Cette Europe des travailleurs pourrait enfin tendre une main fraternelle aux peuples des pays pauvres des autres continents, qu’aujourd’hui nos propres exploiteurs pillent, ruinent, oppriment et divisent, quand ils n’y fomentent pas des guerres infâmes.

Cette Europe-là, celle des travailleurs, serait celle d’un contrôle pointilleux sur la destination des capitaux, mais en revanche celle de la liberté de circulation et de décision de tous les exploités. On pourrait enfin parler d’une Europe qui respecte l’environnement de la planète et d’une Europe des libertés et de l’égalité, en particulier des femmes et des hommes, mais aussi des peuples pour leur émancipation commune.

Voilà le programme que les candidates et candidats du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) défendront dans cette campagne et au parlement européen, s’ils y sont élus. Et que le NPA s’engage surtout à défendre dans et pour les luttes afin qu’elles convergent et se fondent en un mouvement d’ensemble, seul moyen d’imposer et de faire aboutir ce programme.

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