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Hôpitaux lyonnais

Interview

Des échos de la grève

Mis en ligne le 23 mars 2018 Convergences Entreprises

Convergences Révolutionnaires : Qu’est-ce qui, dans vos conditions de travail, a déclenché le ras-le-bol ?

Mélanie [1], infirmière aux urgences de HEH : Les conditions sont compliquées en règle générale, et l’épisode de grippe, avec la surcharge de travail et le manque de lits, a été l’élément déclencheur. En plus, depuis plusieurs mois, les équipes ont été marquées par des épisodes difficiles, notamment des suicides de patients. Ça été un coup dur.

CR : Comment s’est organisée la grève ?

M : On a essayé de la préparer en amont, en organisant des assemblées générales pour consulter tout le monde, que tout le monde s’exprime, pour lister les revendications. Depuis le début de la grève, il y a une AG par semaine, où tout le monde discute : on décide des actions ensemble, on s’inscrit sur les activités… On a cherché à populariser la grève sur les réseaux sociaux, ou par des actions pour sensibiliser la population.

CR : Comment ça se passe avec les assignations ?

M : C’est un problème ! On ne peut participer aux actions que sur nos repos. Et même si le service tourne à l’effectif minimum, la direction nous rappelle sur nos repos alors que nous sommes grévistes.

CR : Est-ce que vous avez du soutien des médecins ou de l’encadrement ?

M : Les médecins ont fait une lettre de soutien, mais ils ne sont pas en grève. C’est dommage, on aurait bien voulu ! Les cadres de santé ne disent rien… mais ce sont quand même eux qui ont fait des statistiques sur les déplacements des aides-soignants le jour et la nuit, et qui ont pris l’initiative de les envoyer à la direction.

CR : Et comment réagit-elle, la direction, face à votre grève ?

M : Ils écoutent, ré-écoutent, ré-ré-écoutent… Depuis le début, ils nous demandent à chaque fois qu’on leur ré-explique la situation, ce n’est pourtant pas compliqué ! On se sent vraiment méprisés. Et après ils viennent nous parler de « bientraitance »…Ils prétendent qu’ils n’ont pas de moyens, que ce n’est pas possible. En plus ils nous renvoient toujours plus haut. Mais il y a bien des solutions qui pourraient être trouvées localement. Pas besoin de demander à l’ARS pour créer des postes de brancardiers. Ils se moquent de nous ! On sait bien qu’ils veulent nous balader et qu’on s’épuise, mais ça ne marche pas. S’il le faut, on ira voir Macron !

CR : La grève n’est pas finie, et il y a encore les perspectives du 15 mars, avec les Ehpad, et du 22 mars avec la fonction publique. Au-delà du résultat sur vos revendications en termes de créations de postes – que nous espérons victorieux ! –, qu’est-ce la grève a apporté ?

M : Je crois que c’est surtout la solidarité dans les équipes et entre les équipes. On se connaît mieux, on est plus soudés. Même les petites tensions qui pouvaient exister entre les services n’ont plus lieu d’être, on a vu qu’on était tous dans la même galère ! On a aussi rencontré des équipes d’autres hôpitaux, on crée des liens. Au début, j’étais sceptique comme d’autres sur cette grève, à quoi elle allait servir… Mais on est encore là et ça continue ! 


[1Le prénom a été changé.

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Numéro 118, mars-avril 2018