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Accueil > Éditos de bulletins > 2022 > août > 1er

Derrière le cirque parlementaire, la nécessité de lutter pour nos salaires

La loi sur « le soutien » du pouvoir d’achat a été votée à l’Assemblée. Le Sénat vient de voter quelques modifications… Beaucoup d’encre dans la presse mais pas beaucoup de sous en plus sur nos comptes. Dans le même temps, l’inflation atteint en juillet plus de 6% sur un an, soit le niveau le plus élevé depuis celui enregistré en 1984, et qu’en sera-t-il en fin d’année ? Ce sont surtout les prix de nos consommations courantes comme l’énergie et les produits alimentaires qui en font les frais.

Discours et économie de guerre

Alors que les prix explosent pour tous les travailleurs, Macron s’est dit, le 14 juillet, contre une augmentation générale des salaires et favorable à une négociation par branche… pour mettre au niveau du SMIC tous les emplois qui ne le seraient pas encore. Mais aimant discuter gros sous, il a longtemps exposé son point de vue sur la nécessité d’augmenter le budget de l’armée en se flattant d’avoir déjà accordé 26 milliards d’euros de hausse lors du quinquennat précédent. Trois objectifs majeurs sont poursuivis : faire face à un conflit de haute intensité, c’est-à-dire avec un pays industrialisé à forte technologie militaire comme la Russie, intervenir au Moyen-Orient et en Afrique sous prétexte de combattre le terrorisme, et placer ses pions en Ukraine. Le but est simple : constituer des stocks de matériel militaire, en produire plus et en plus grande quantité. Lui qui pleure constamment sur les dépenses de l’État à réduire, n’a pas vraiment parlé du financement de cette politique. Rien n’est trop cher pour cette « économie de guerre » promise et qui devrait nous conduire à accepter la « sobriété » dans l’emploi de l’énergie, surtout du gaz, que l’État russe pourrait couper.

Loi « pouvoir d’achat » : le compte n’y est pas, mais pas du tout

Telle que discutée dans les assemblées, cette loi ne compte que quelques mesurettes : augmentation des pensions de retraite et des prestations sociales à hauteur de 4%, allocation aux adultes handicapés revue à la hausse (en 2023 !), revalorisation des aides personnelles au logement (APL) et le plafonnement de la revalorisation des loyers (3,5% en métropole, 2% dans les anciennes colonies d’Outre-Mer), maintien de la réduction de 18 centimes pour le litre de carburant remontée à 30 centimes en septembre, redescendue à 10 centimes en novembre… Certains philanthropes, comme Total, accordent « généreusement » une réduction de 12 centimes par litre valable en juillet et août. C’est de la poudre de perlimpinpin. Rien n’est pérenne et surtout rien n’est là pour régler le problème ou même permettre d’espérer un rattrapage effectif de l’inflation. Le message est clair, pour s’en sortir, il faudra trimer plus, c’est le sens par exemple de « la monétisation » des RTT prévue dans le même projet de loi. Comme si celles et ceux qui ont un travail ne travaillaient pas déjà suffisamment longtemps. Le vote de ces mesures à l’Assemblée nationale a donné lieu à beaucoup de bouillonnement. Les Républicains ont voté nombre de mesures en marchandant un peu pour montrer qu’ils existent. Le RN de Le Pen a montré, à nouveau, sa nature anti-ouvrière et voté avec le gouvernement contre les augmentations de salaires. La NUPES tempête, s’abstient, vote contre, dépose beaucoup d’amendements pour au final pas grand-chose. L’échelle mobile des salaires telle qu’appliquée en France de 1952 et 1982 avait d’ailleurs été abrogée par la gauche.

Par le combat, imposer un programme immédiat

Des grèves ont éclaté ces derniers mois pour réclamer de vraies augmentations de salaire : 300 euros mensuels pour tous par exemple chez les grévistes de Roissy. Nous n’en sommes plus à nous satisfaire de primes. Juste pour rappel : le CAC 40 a empoché, en 2021, 174 milliards de bénéfices. Sans un mouvement d’ensemble, nous ne pourrons que subir les attaques du patronat et du gouvernement. Il faut faire entendre et imposer nos mesures d’urgence :

  • augmentation uniforme de tous les salaires, des minima sociaux et des pensions d’au moins 300 euros, comme l’ont mis en avant les grévistes de Roissy ;
  • pas de revenus inférieurs à 1 800 euros ;
  • des embauches dans tous les secteurs à la hauteur des besoins ;
  • augmentation des salaires, allocations et pensions au même rythme que l’inflation.
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