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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 133, novembre 2020 > Crise sanitaire et hôpitaux

Couvre-feu et hôpitaux en détresse : Métro-boulot-dodo… et surtout boulot !

Éditorial des bulletins L’Etincelle du 26 octobre 2020

28 octobre 2020 Convergences Politique

L’état d’urgence sanitaire est prolongé jusqu’en février 2021, le couvre-feu étendu désormais à 46 millions de personnes. Eh oui, la deuxième vague est là et continue de monter. Mais pas les moyens de lutter efficacement contre le virus. Car les mesures qui font peser sur la population le poids de la situation sanitaire cachent mal la responsabilité du gouvernement dans la gestion de la crise, le manque de moyens et les contradictions. Ces mesures semblent d’ailleurs bien dérisoires pour enrayer l’épidémie. Impréparation, incohérence ? Pas seulement, car il y a bien une logique : faire des économies et préserver les grandes entreprises, quoi qu’il en coûte pour le monde du travail.

La responsabilité des uns

Dépistage, traçage, protocole sanitaire : le gouvernement gère la crise sanitaire au moindre coût. Dans les Ehpad, la propagation du virus est inquiétante. Dans les établissements scolaires, rien n’a été prévu depuis la rentrée pour soulager les classes surchargées, que l’administration rechigne à fermer, même avec des cas avérés de Covid.

Dans les hôpitaux, la situation est catastrophique. Épuisement, sous-effectif, insuffisance des moyens : les soignants ont bien raison d’être en colère contre le gouvernement, eux qui réclament depuis des années des embauches massives et de l’argent pour la santé. Véran et Macron répètent qu’il est impossible de former du personnel dans des délais si courts. Mais cela fait déjà neuf mois depuis février ! Bien plus que les deux jours de formation que reçoivent les soignants envoyés d’urgence en renfort dans les services de réanimation.

Et comment justifier l’impréparation ? Le manque est criant depuis des années. Et rien n’a été fait depuis le début de l’épidémie. Au contraire, la situation des hôpitaux a empiré. Résultat : des soignants testés positifs contraints de travailler, les congés annulés et des hôpitaux qui craquent déjà. Parce qu’on ne peut pas tout déprogrammer, ni délester les hôpitaux vers d’autres régions, il y a en Île-de-France 30 % de places disponibles en réanimation de moins qu’au printemps pour les malades de la Covid ! À qui la faute ?

La culpabilisation des autres

« Le meilleur moyen de soulager l’hôpital, c’est de ne pas tomber malade » a dit Castex. Merci du conseil ! Comme si nous étions coupables de propager la Covid ! Tout ça pour justifier les restrictions, en reportant la responsabilité de la deuxième vague sur la population, dont le quotidien sous couvre-feu devrait se résumer à aller travailler.

Pas étonnant que certains dénoncent les interdictions en cascade qui pèsent sur la vie sociale. Certes, il ne suffit pas d’avoir assez de lits de réanimation pour endiguer l’épidémie, il faut aussi des mesures collectives. Mais ce ne sont pas les contrôles de police et les amendes qui vont améliorer la situation sanitaire, alors qu’il faut attendre des jours pour se faire tester et qu’on est obligés – entre 6 heures et 21 heures – de s’entasser dans les transports, à l’école et au travail !

Leur seule logique : nous faire travailler malgré le virus

Le grand patronat, lui, ne subit pas toutes ces contraintes. Certains petits patrons doivent fermer boutique, mais les grandes entreprises sont préservées. Après leur avoir offert des milliards avec le plan de relance, le gouvernement veille à ce que les travailleurs continuent à s’y faire exploiter. Dans les entreprises, les masques et le gel hydroalcoolique permettent aux employeurs de se dédouaner de leurs responsabilités en termes d’organisation du travail ou de traçage des cas contacts. Macron l’a rappelé : rien n’est obligatoire pour les patrons. Même pas le télétravail, parfois refusé aux salariés contraints de prendre les transports et de travailler dans des conditions dégradées.

Il n’est pas question de risquer nos vies pour la gagner. Partout, nous devons exiger des conditions de travail sécurisées. La colère contre le gouvernement et ses mesures est légitime, car sa seule boussole est le maintien des profits des grandes entreprises malgré l’épidémie. Mais qu’elle soit économique ou sanitaire, ce n’est pas aux travailleurs de payer la crise !

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