Coronavirus : une épidémie dans un système de santé asphyxié
2 mars 2020 Éditorial des bulletins L’Étincelle Société
Face à l’épidémie de coronavirus, le gouvernement a mis les moyens dans la communication gouvernementale : annonces de mesures d’ampleur, de la fermeture un jour plus tôt du Salon de l’agriculture… jusqu’aux bénitiers des églises vidés. Mais des moyens justement, c’est ce que réclament les professionnels de santé depuis des années. Comme l’a rappelé un médecin neurologue rencontré par Macron au cours de sa visite à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière : « L’hôpital public est en train de flamber à la même vitesse à laquelle Notre-Dame a failli flamber. »
Sur les 20 000 lits de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, par exemple, 900 lits sont fermés faute de personnel. Pour dénoncer cette situation, des milliers de professionnels de santé (de l’aide-soignant au médecin) sont descendus massivement dans la rue, en particulier le 14 novembre 2019. Le gouvernement est resté sourd aux revendications des personnels comme une augmentation générale des salaires de 300 euros, l’ouverture de lits d’hospitalisation et l’embauche massive de personnel.
« Le risque est grand, prévient le médecin neurologue de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, de voir les hôpitaux publics en incapacité de répondre à la demande générée par la crise du coronavirus. » Jusqu’au journal patronal et bien en cour Les Échos, de ce lundi 2 mars, qui écrit : « …après des années de privations, l’hôpital aborde l’épidémie de coronavirus en fort mauvaise posture. Près d’un millier de lits sont fermés au sein du groupe [AP-HP] faute d’infirmiers ou d’aide-soignants. »
Le gouvernement n’est pour rien dans l’épidémie de coronavirus, mais il est entièrement responsable du délabrement du système de santé hospitalier qui risque de transformer une épidémie en crise sanitaire majeure.