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Accueil > Éditos de bulletins > 2018 > septembre > 24

Contre le chômage… haro sur les chômeurs ?

Le gouvernement a dévoilé les grandes lignes de la prochaine réforme de l’assurance-chômage. « Tout est ouvert » à la négociation, dit la ministre du Travail… tant que cela permet de réaliser entre 3 et 4 milliards d’économies supplémentaires en trois ans. Les réformes envisagées sont toutes synonymes de baisse des droits pour les chômeurs.

Il n’y a qu’à « traverser la rue » ?

Pour ce gouvernement comme pour les précédents, les seuls responsables du chômage seraient… les chômeurs. « Si vous êtes prêt et motivé, dans l’hôtellerie, les cafés, la restauration, dans le bâtiment (…), du travail, je traverse la rue et je vous en trouve » a récemment balancé Macron à un jeune horticulteur au chômage. De quoi prendre la rue, plutôt que la traverser.

Non. Les responsables du chômage, ce sont les employeurs, et en premier lieu les patrons des grandes entreprises qui ne cessent de licencier ou de supprimer des emplois, se contentant de recourir à la sous-traitance ou à des contrats précaires. En 2017, plus de 90 % des embauches ont été faites sous forme de CDD, dont 80 % de moins d’un mois.

Personnes « en activité réduite » : encore trop riches au goût de Macron

« Permittents » : c’est le nouveau nom pour désigner ces chômeurs « en activité réduite » cumulant emploi et allocation. Leur nombre a explosé, augmentant de 60 % entre 2012 et 2017. Ils sont 1,7 million à aligner les contrats courts (280 000 sont en contrat de moins d’un mois !). Le gouvernement voudrait revenir sur ce cumul. Il entend aussi supprimer le dispositif permettant à une personne ayant plusieurs employeurs (une aide à domicile, par exemple) de toucher une allocation lorsqu’elle perd un contrat.

Macron veut faire payer ceux qui galèrent en cumulant plusieurs petits emplois. Mais si les salaires étaient suffisamment élevés, un seul emploi temps plein suffirait et il n’y aurait pas besoin de complément.

Le gouvernement veut aussi réviser les règles de calcul pour réduire encore les indemnités de chômage, rendre les allocations plus dégressives dans le temps. Et il entend modifier encore à la baisse la notion (déjà mensongère) « d’offre raisonnable d’emploi » qu’un chômeur n’a pas le droit de refuser sous peine de perdre ses allocations. Il faudrait accepter la première offre de Pôle emploi, même la plus pourrie, la moins bien payée, loin de chez soi.

En revanche, le « bonus-malus » sur les taxes patronales, que le gouvernement avait évoqué pour pénaliser les entreprises abusant des contrats courts, est déjà en train de partir dans les brumes.

Des attaques qui appellent une riposte d’ensemble

Ces attaques contre les chômeurs visent l’ensemble des travailleurs. Après les lois qui facilitent les licenciements, la hausse de la CSG qui affecte de nombreux retraités, ou la réforme d’ores et déjà annoncée sur les retraites, le gouvernement poursuit sa guerre de classe.

Parallèlement, il accélère sa politique de suppression d’emplois publics, avec 120 000 fonctionnaires en moins d’ici 2022, dont 2 600 suppressions de postes dans l’enseignement secondaire en 2019. Les emplois aidés, déjà passés de 450 000 à 200 000 l’an dernier, devraient à nouveau être divisés par deux l’an prochain. Une manière bien étrange de lutter contre le chômage.

Il faut une réponse à l’échelle de l’ensemble du monde du travail. Le 9 octobre, plusieurs confédérations syndicales appellent à une journée de grève interprofessionnelle, public-privé. C’est une première occasion d’occuper « la rue ». Et surtout de préparer sérieusement la suite : le véritable affrontement tous ensemble contre la politique du gouvernement et du patronat.

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