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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 26, mars-avril 2003 > Chômage et licenciements

Chômage et licenciements

Chômage et licenciements : la recrudescence

Mis en ligne le 23 mars 2003 Convergences Politique

Le nombre de demandeurs d’emplois (chiffre « officiel ») a augmenté en un an de 5,3 % : ils sont désormais 2,323 millions, soit 118 000 de plus par rapport à janvier 2002. C’est la plus forte hausse enregistrée depuis 1993. Le nombre de chômeurs « longue durée » (inscrits depuis plus d’un an à l’ANPE) a augmenté de 4,7 %. Ce sont les jeunes qui sont les plus touchés par la dégradation des conditions de l’emploi, avec une hausse de 7,3 % des demandeurs d’emploi de moins de 25 ans. Le chômage des plus de 50 ans a, quant à lui, crû de 2,9 %.

En fait les annonces en rafales de réductions massives d’effectifs et de fermetures d’entreprises (Metaleurop, Daewoo, ACT, Matra, Arcelor, AIR Lib, Danone pour les plus connus) constituent donc la partie émergée d’un iceberg en pleine croissance : celui du chômage et de la précarité.

Sur les neuf premiers mois de l’année 2002, près de 200 000 personnes se sont inscrites à l’ANPE suite à un licenciement économique, soit 55 000 de plus qu’en 2001 à la même période. Mais ces licenciements économiques ne représentent plus qu’une minorité de l’ensemble des salariés ayant perdu leur emploi : les entreprises ont de plus en plus tendance à dégraisser leur personnel « discrè te ment », sans risque de conflit ou de recours en justice. La majeure partie des suppressions d’emplois prend la forme de fins de contrats à durée déterminée ou de licenciements « divers »… D’après les prévisions de l’OFCE, le solde des emplois pour 2003 sera négatif (-10 000) , notamment en raison de la destruction programmée de 105 000 emplois dans l’industrie.

De toute façon l’indicateur officiel du chômage recensait en 2001 moins de la moitié (47%) des personnes en sous-emploi contre 61% en 1996 et 75 % en 1981, ne rendant donc pas compte de l’évolution réelle de la situation du marché du travail, c’est-à-dire de l’explosion du travail précaire.

Ainsi sur la période 1997-2001, le nombre de personnes en CDD et en intérim a augmenté de 33 % ! Si l’on se réfère à une période plus longue, entre 1990 et 2000, le nombre de gens employés en CDI a progressé de 2%, celui des CDD de 60% et celui des intérimaires de 130%… Quant au temps partiel contraint, il concernait 30% des travailleurs à temps partiel en 1990 et 33,3% de ceux-ci en 2000.

C’est donc sans faire preuve de pessimisme que l’Insee annonce un taux de chômage en augmentation sur la première moitié de l’année 2003 : il passerait de 9,1% à 9,3% de la population active.

A l’ordre du jour : une riposte d’ensemble du monde du travail

En pleine remontée du chômage, la nouvelle convention Unedic signée en décembre 2002 par le patronat et la CFDT, la CGC et la CFTC, va durcir les conditions d’indemnisation des chômeurs et faire baisser leurs revenus (alors que la moitié des chômeurs indemnisés touchent moins de 750 euros par mois). Désormais, les salariés précaires devront avoir travaillé 6 mois dans les 22 derniers mois pour être indemnisés en cas de chômage, alors qu’auparavant il suffisait d’avoir travaillé 4 mois dans les 18 derniers mois. Pour les salariés de plus de 50 ans perdant leur emploi, la durée d’indemnisation passe de 30 à 23 mois. Le patronat jette des dizaines de milliers de travailleurs à la rue et c’est à eux qu’il veut faire payer la facture.

C’est bien une riposte de l’ensemble du monde du travail qui est à l’ordre du jour : il faut mettre en avant l’interdiction totale des licenciements et l’embauche définitive de tous les travailleurs précaires. Cette bataille est entièrement liée à celle sur les retraites : tous les travailleurs âgés de 50 à 60 ans qui perdent leur emploi et qui n’en retrouveront pas et tous les jeunes qui galèrent de mission d’intérim en CDD sont des actifs en puissance…

15 mars 2003

Marie DARWEN

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