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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 16, juillet-août 2001 > Les mafias du nettoyage

Les mafias du nettoyage

Challancin-SNCF : connivence contre les travailleurs

Mis en ligne le 1er août 2001 Convergences Entreprises

Depuis le 29 mai 2001, une soixantaine de travailleurs de l’entreprise de nettoyage Challancin sont en grève. Sur ce chantier qui regroupe 24 gares SNCF de la ligne C du RER, dont plusieurs grandes gares parisiennes, une grève d’un mois avait été victorieuse, en 1998, déjà contre Challancin.

Avec actuellement 2500 salariés environ Challancin est une entreprise familiale ayant de nombreux contrats de sous-traitance, principalement dans les services publics (hôpitaux, SNCF, RATP). Elle est connue pour la violence de ses pratiques anti-grève. C’est à Challancin que la SNCF avait fait appel contre la grève des nettoyeurs de l’USP-Austerlitz en 1996... juste avant de lui attribuer le marché du RER-C.

C’est la stratégie de la SNCF : multiplier les chantiers de nettoyage, appuyer les entreprises qui imposent à des travailleurs peu organisés des bas salaires et des conditions de travail insalubres. Ainsi sur la ligne C, les vestiaires servent de lieu de stockage, de cuisine, de douche, parfois de poubelle - à Austerlitz, on y trouve des rats !

Mais des années de lutte ont permis une relative amélioration des salaires, et c’est ce que veut casser Challancin. Alors des ouvriers travaillent sans contrat et les fiches de paye sont régulièrement truandées : des primes et des remboursements de carte orange sont « oubliés », des jours de maladie ou de congés payés sont comptabilisés comme absences... une ouvrière ayant travaillé tout un mois a même reçu une fiche de paye de zéro franc !

Aucune réunion de délégués du personnel n’a eu lieu depuis novembre 2000. Mais lorsque le 29 mai dernier, les délégués accompagnés de grévistes portent leurs réclamations au directeur du personnel, Challancin, fidèle à ses méthodes, appelle la police, porte plainte pour séquestration et engage une procédure de licenciement contre les quatre délégués. La fille du patron, accompagnée d’un huissier, dirige un véritable commando qui passe nettoyer les gares ; contre les grévistes qui cherchent à s’y opposer, Challancin réclame en justice leur expulsion par la police, voire une condamnation financière. Un médiateur a été nommé, mais après un mois de grève, aucune revendication n’est satisfaite.

La SNCF et Challancin sont prêts à dépenser des millions pour tenter de briser la grève en la faisant durer, au mépris des usagers comme des cheminots. Mais les grévistes estiment n’avoir d’autre choix que d’aller « jusqu’au bout » ; ils comptent sur leur détermination et leur organisation en comité de grève pour faire plier leurs exploiteurs.

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