La junte birmane continue de charger Aung San Suu Kyi : l’ancienne dirigeante de la Ligue nationale pour la démocratie, renversée par le coup d’État de février 2021, a été condamnée à six ans de prison supplémentaires pour corruption. Elle avait déjà reçu 23 années d’emprisonnement pour différents motifs, dont la fraude électorale et l’enrichissement personnel. La liste des inculpations retenues contre elle étant encore très longue, elle risque jusqu’à 120 ans derrière les barreaux. Personne ne prend au sérieux ni ces accusations, ni les procès bidon qui se succèdent. Alors qu’elle dirigeait le gouvernement de 2016 à 2021, elle avait cru possible, à la tête de son parti, de gouverner avec les militaires, en justifiant notamment leur répression menée contre les Rohingyas, une minorité ethnique de confession musulmane, et en refusant de mettre en garde la population contre l’armée. Lorsque les militaires ont décidé qu’ils n’avaient plus besoin d’elle, ils l’ont mise en prison. Elle est tombée victime à la fois des militaires et de ses propres illusions.
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