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Hôpitaux

Hôstérité à l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris

Bilan d’un saccage

Mis en ligne le 8 février 2018 Convergences Entreprises

D’après les chiffres officiels de la direction des hôpitaux de Paris, en deux ans (2016 et 2017), l’AP-HP a récupéré, sur le dos des agents, 234 000 jours de travail, soit 1 114 équivalents temps plein. Autant de jours que les hospitaliers ont dû travailler gratuitement. Autant de postes que l’on a fait reposer sur d’autres au lieu d’embaucher. Comment ? En supprimant des jours de congés (RTT, fête des mères, jours de congés extra légaux), en systématisant les équipes en 10, voire en 12 heures, en généralisant la « grande équipe » (alternance matinée / après-midi au lieu d’horaires fixes) afin de flexibiliser les plannings, en multipliant les rappels à la maison pour remplacer au pied levé, et en n’embauchant même pas pour les postes à pourvoir !

2018 : priorité aux « valeurs » financières

Moins de personnel, alors même que l’activité continue d’augmenter fortement et que les conditions de travail sont de plus en plus précaires. Des exemples parmi tant d’autres :

  • Pas de prime pour les précaires. Tandis qu’autrefois l’embauche se faisait, pour les fonctionnaires hospitaliers, sous la forme d’un stage (« stagiarisation »), avant de devenir titulaire, il est de plus en plus fréquent de passer par de nombreux CDD avant même d’avoir accès au stage. À compter du 1er janvier 2018, ce sera la double peine pour les précaires des hôpitaux de région parisienne : non contents de leur faire enchaîner les CDD pendant des années, l’AP-HP leur supprime la « prime d’installation » (plus de 2 000 euros)... au motif d’avoir été en CDD avant d’être en stage !
  • Plus que 1 euro de majoration pour le travail de nuit. Jusque-là, pour 10 heures travaillées de nuit, les collègues percevaient une prime de 12,23 euros. Ce taux existait depuis 1993. Pas vraiment la grosse fortune. Voilà qui paraît un luxe à la direction qui, à partir du 1er janvier 2018, la fait passer à 10,70 euros. En 2018, le salaire des personnels de nuit va diminuer pour permettre à la direction de continuer ses projets de construction de nouveaux hôpitaux.
  • Une véritable chasse aux arrêts. « L’absentéisme », c’est comme ça que les directions d’hôpitaux osent parler des arrêts maladies. On ne serait pas malade, mais absent, et de manière systématique. Elles agitent le fameux « taux d’absentéisme » comme pour mieux pointer du doigt une fâcheuse tendance du personnel hospitalier à manquer à l’appel, à faire faux bond... Une entreprise de culpabilisation et de stigmatisation, passée dans le langage courant, qui se traduit par le rétablissement du jour de carence pour les hospitaliers. Dans plusieurs hôpitaux de l’AP-HP, on impose de plus en plus un contrôle par la médecine du travail, même pour les arrêts courts. Un flicage exaspérant, alors que tout est fait pour pousser à bout, physiquement et moralement.

Martin Hirsch, directeur de l’AP-HP, nous explique dans son « Manifeste des valeurs » placardé depuis août dernier à l’entrée des bâtiments et dans les services que « nous avons des valeurs à défendre ». Pas sûr que nous ayons les mêmes. Entre les valeurs financières et celles du personnel et des malades, nous avons choisi.

25 janvier 2018, Paul GALLER

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Numéro 117, janvier-février 2018

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