Depuis le coup d’État raté en Turquie, mi-juillet, le président Erdoğan se sent les coudées franches. Auparavant, il avait été contraint par son encombrant allié américain de rallier, au moins officiellement, la coalition anti-Daech en Syrie. Depuis, Erdoğan a décidé d’exploiter ce ralliement à ses propres fins : prenant prétexte d’un récent attentat meurtrier à Gaziantep, ville turque proche de la frontière syrienne, il a envoyé ses chars contre quelques positions de l’État Islamique… mais surtout contre les villes tenues par les milices kurdes, en lutte contre Daech en Syrie et soutenues par les États-Unis, mais accusées par Erdoğan de soutenir l’opposition en Turquie.
Dans ce jeu sanglant entre « Grands », les populations civiles peuvent bien continuer à mourir sous les exactions de Daech, les bombardements russes soutenant la dictature de Assad, les tirs de l’opposition syrienne armée par les USA, ou maintenant ceux de l’artillerie de Erdoğan.