Aller au contenu de la page

Attention : Votre navigateur web est trop ancien pour afficher correctement ce site internet.

Nous vous recommandons une mise à niveau ou d'utiliser un autre navigateur.

Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 16, juillet-août 2001 > DOSSIER : Révolte en Kabylie, révolte en Algérie

DOSSIER : Révolte en Kabylie, révolte en Algérie

Aux origines du 20 Avril

Mis en ligne le 1er août 2001 Convergences Monde

Le 10 mars 1980, l’université de Tizi Ouzou a invité l’écrivain Mouloud Mammeri à tenir une conférence sur la poésie kabyle ancienne. Le FLN interdit cette conférence.

Le lendemain une manifestation est organisée pour dire non à l’arbitraire, première du genre de l’histoire de l’Algérie indépendante. Le pouvoir laisse faire. Cette effervescence à Tizi Ouzou est au centre de tous les débats et de toutes les discussions dans les universités du pays. Les étudiants de l’Institut National des Hydrocarbures (INH) près d’Alger diffusent une déclaration de soutien à la marche de Tizi Ouzou.

Le 20 mars, Kamel Belkacem alors rédacteur en chef à El Moudjahid, le quotidien du FLN, déclare : « Le développement de la culture berbère est incompatible avec les valeurs arabo-islamiques et l’indépendance culturelle ».

Le 24 mars, About Arezki, un syndicaliste et militant de la cause berbère est arrêté. Quatre jours après cette arrestation, le 28 mars les étudiants de l’INH tentent de se rassembler devant le siège du FLN à Alger. Ils sont empêchés par la police. Les universités d’Alger et Tizi Ouzou, les lycées de Kabylie entrent en contestation. Une manifestation est organisée à Alger, le 7 avril. Trois revendications sont avancées : reconnaissance des langues populaires (tamazight mais également arabe populaire opposé à l’arabe classique), libertés démocratiques, vrai socialisme.

Le Printemps Berbère

Face à cette mobilisation, les cellules du FLN lancent des messages de condamnation des manifestants, en demandant des sanctions exemplaires contres les organisateurs des marches. Le 11 avril, un gala de Ferhat M’henni, chanteur et aujourd’hui partisan de l’autonomie kabyle, à Béjaïa est interdit.

Les animateurs du mouvement appellent à une grève générale pour le 16 avril à Tizi Ouzou, Béjaïa et Alger. Ferhat est arrêté le lendemain. Dans la nuit du 19 avril les CRS envahissent la cité universitaire de Tizi-ouzou faisant des centaines de blessés. Toute l’Algérie est sous le choc.

Les 25 et 26 avril, la ville se couvre de barricades, et les symboles du pouvoir comme le siège du parti sont attaqués. L’armée intervient mais le régime est contraint à faire quelques concessions, comme la création de chaires de langue berbère

Depuis chaque année, la Kabylie se mobilise pendant une semaine d’activité (le Printemps Berbère), des pièces de théâtre, sit-in, conférences, meetings, avec un grand gala central la veille du 20 avril à Tizi Ouzou.

L’assassinat du jeune Massinissa le 18 avril dernier, est survenu justement pendant la commémoration de ces événements.

Azal CRY

Mots-clés : |

Imprimer Imprimer cet article