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Accueil > Bulletins d’entreprise > Arkema (Pierre-Bénite) > 2020 > mars > 24

Arkema (Pierre-Bénite) : pour la direction, produire reste « l’essentiel »

Alors que des dizaines de professionnels de la Santé tirent la sonnette d’alarme et appellent à durcir le confinement, rien n’y fait, le gouvernement veut continuer à faire tourner l’économie coûte que coûte. Dans ce contexte, comme plusieurs grands groupes industriels, Arkema joue la carte du « rôle essentiel » de sa production. Une stratégie de pyromane qui inquiète nombre de travailleurs de Pierre-Bénite comme ceux de l’ensemble des sites en France.

L’Union sacrée du Patronat et du gouvernement

Depuis une semaine, à grand renfort de communication, la direction fait la liste des matières dont la production serait centrale pour la bonne marche de la société. Des molécules nécessaires au traitement des eaux au PVDF qui rentrerait dans la composition des masques FFP2, tout y passe, tous les produits deviennent essentiels. Il y a deux jours, face à la colère qui montait, le secteur de la chimie a obtenu le précieux blanc-seing du gouvernement qui l’a reconnu comme OIV (opérateur d’intérêt vital). Soutien de l’Etat en poche, la direction se montre comme pleinement investie dans une Union sacrée de façade.

En revanche, quid des productions de téflon pour recouvrir les poêles ou des gaz réfrigérés pour les climatisations des voitures, en quoi jouent-elles un rôle essentiel dans la période actuelle ? Quid également de la différence de traitement entre ceux qui peuvent bosser en télétravail, confinés chez eux, et ceux qui doivent aller s’entasser dans des salles de contrôle, mettant ainsi en péril leur santé et celle de leur famille.

Tant que nous n’aurons pas accès aux livres de comptes et à la gestion de la production et des stocks, le patronat aura toujours les mains libres pour nous faire avaler ce qu’il veut. En « guerre » ou pas, pour nos patrons, tant qu’il y a du profit à faire, les ouvriers doivent continuer à aller au charbon, quoi qu’il leur en coûte. Et peu importe si cela accroît la crise sanitaire et engorge les hôpitaux, de toute manière, c’est encore nous qui paierons. Leur Union sacrée n’a qu’un seul but, continuer de faire des travailleurs de la chimie de la chair à profit !

Nos vies valent plus que leurs profits

Car les salariés du site se retrouvent face à un choix impossible : en plus de tomber malade, certains craignent de voir leurs salaires amputés de 16 % en cas de chômage partiel, ils préfèrent donc aller bosser et faire des heures sup’ pour conjurer la peur du lendemain. Il faut dire que plutôt que d’imposer le paiement de 100 % du salaire par le patron, le gouvernement n’a rien trouvé de mieux qu’une prime pour ceux qui iraient au turbin malgré le risque sanitaire. Le salaire de la peur à la sauce 2020…

Face à cette politique menée par le gouvernement comme par leurs dirigeants, des travailleurs d’Arkema, à l’image de nombreux autres secteurs, réfléchissent de plus en plus à la meilleure façon de faire cesser les productions non essentielles : droit de retrait, grève. Sur le site de Pierre-Bénite, un recours pour danger grave et imminent a déjà été déposé. Dans la situation, l’enjeu est double : d’abord montrer notre détermination et notre capacité à imposer les règles de sécurité de base aux fous aveuglés de profits qui nous dirigent. Préparer ensuite l’après crise sanitaire, car, une fois que celle-ci sera passée, c’est encore à nous que l’addition sera servie, à base de recul sur nos salaires, nos congés et nos conditions de travail. Le menu a déjà été élaboré : la loi « état d’urgence sanitaire » votée ces deniers jours prépare la seule guerre que Macron et son monde sachent mener : la guerre sociale.

Dans cette crise, notre détermination à nous défendre contre cette épidémie, en tant que travailleurs, ne peut que préparer celle que nous devrons avoir quand nous en sortirons.

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