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Accueil > Éditos de bulletins > 2018 > mars > 26

Après le succès du 22 mars : ce n’est qu’un début !

Avec son arrogance d’ancien banquier d’affaires, Macron multiplie les offensives contre l’ensemble des salariés depuis son élection. Il s’en prend aujourd’hui frontalement aux cheminots en espérant briser leur combativité pour démoraliser l’ensemble du monde du travail, comme Thatcher l’avait fait avec les mineurs en Angleterre. Seulement voilà, les cheminots sont décidés à ne pas se laisser faire et, avec entre 350 000 et 500 000 personnes dans les rues le 22 mars, on voit qu’ils ne sont pas les seuls.

Mécontentement général

Ouvriers des ateliers, agents des gares, personnels roulants et même des cadres, toutes les catégories de personnels de la SNCF se sont retrouvées dans une grève mobilisant des dizaines de milliers de salariés du groupe, alors même que la direction de la CGT n’appelait pas à faire grève et proposait une simple manifestation nationale. Et dans cette manifestation parisienne, très dynamique, les salariés de la SNCF ont retrouvé fonctionnaires, étudiants et lycéens à l’arrivée des cortèges.

Dans de nombreuses autres villes, les cheminots se sont joints directement aux cortèges de la Fonction publique. Car contrairement aux calculs du gouvernement, les cheminots ne sont pas isolés. Hospitaliers, territoriaux ou encore personnels de l’Éducation nationale et même des salariés du privé, tout le monde est mécontent de la politique du gouvernement.

Cette politique est la même partout : gel des salaires, sous-effectif organisé et dégradation des conditions de travail. À cela s’ajoute un énorme mépris qui passe par le dénigrement des uns et des autres prétendus « privilégiés ».

« Il ne faut pas mollir »… espère le gouvernement

Pour se rassurer face à la contestation, le Premier ministre Édouard Philippe racontait sur son Facebook Live qu’« il ne fallait pas mollir ». Rappelons qu’Alain Juppé, son mentor en politique, jouait sur son image de politicien « droit dans ses bottes » avant de s’écraser face au mouvement des cheminots et des fonctionnaires en passe de se transformer en grève généralisée en décembre 1995.

Aujourd’hui, malgré le succès de la mobilisation de jeudi dernier, la dureté ne vient pourtant pas des directions syndicales. À la SNCF, celles-ci ne proposent qu’un plan de grèves saute-mouton à partir du 3 avril : deux jours par ci, deux jours par-là, étalés sur trois mois. Bref, des grèves en pointillés pendant que les trois grandes fédérations marchandent avec le gouvernement pour leur propre compte. Heureusement, des cheminots, rassemblés nombreux dans des assemblées générales, ne sont pas dupes et commencent à discuter d’une vraie grève, c’est-à-dire d’une grève reconductible qui devra s’organiser à la base et pourrait entraîner d’autres secteurs.

Vers la « coagulation » des conflits ?

C’est ce que craignent Macron et les patrons. Et il y a de quoi. Oui, la convergence des luttes est à l’ordre du jour. Du public au privé, les contestations peuvent se multiplier et faire boule de neige dans les chantiers, les bureaux, les ateliers, les centres commerciaux et bien sûr dans les transports et tous les services publics.

Les salariés d’Air France, dont certains étaient présents à la manifestation des cheminots, sont actuellement en lutte pour leurs salaires. Après avoir subi des milliers de suppressions d’emplois pour accroitre la productivité, ils relèvent la tête. Vendredi 23 mars, leur grève a forcé la direction à annuler 25 % de ses vols. Et l’intersyndicale d’Air France, représentant toutes les catégories de personnel, appelle à une journée de grève le 30 mars puis à d’autres mobilisations en avril.

À Carrefour, plus grand employeur privé de France, les syndicats FO et CFDT appellent à une grève générale du groupe, qui sera certainement très suivie le 31 mars pour les salaires et contre les suppressions d’emplois.

Face au patronat et à la bourgeoisie qui n’ont jamais été aussi riches, il est temps de rendre les coups. Comment ? « Tous ensemble ! » comme le criaient des milliers de cheminots jeudi dernier.

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