Le procès de Josef Schütz, 100 ans, s’est ouvert devant le tribunal de Brandebourg-sur-la-Havel. Ancien caporal-chef d’une division des Waffen-SS, il avait été gardien au camp de concentration de Sachsenhausen, de 1942 à 1945, et est jugé pour avoir contribué « sciemment et volontairement » à la mort de 3 518 déportés. Il plaide non coupable et affirme ne se souvenir de rien. En fait Schütz n’était qu’un sous-fifre dans l’effroyable machine de mort créée par les nazis. Et si quelques dizaines de hauts responsables ont été jugés et pendus lors des procès de Nuremberg, en 1945, un nombre beaucoup plus important en ont réchappé. Ils se sont mis, après-guerre, au service des Alliés ou des Soviétiques, ont fui vers l’Amérique latine grâce à des réseaux d’évasion créés avec la complicité de l’Église catholique, voire ont continué à couler des jours paisibles en Allemagne sans être le moins du monde inquiétés. Ce genre de procès est donc une façon pour les autorités allemandes de se donner bonne conscience à peu de frais. Pas sûr que le fameux « devoir de mémoire » y trouve réellement son compte.
Mots-clés : Allemagne