Afghanistan : les sanctions économiques affament la population, pas les talibans

Selon le Programme alimentaire mondial des Nations unies, près de vingt-quatre millions d’Afghans, soit 70 % de la population, souffrent de la faim et, sur ce nombre, neuf millions sont proches de la famine. Et on s’attend à ce que d’ici la fin de l’année plus de trois millions d’enfants de moins de cinq ans présentent une malnutrition chronique. En cause bien sûr un pays ravagé par vingt ans de conflits, de guerres civiles et d’interventions militaires occidentales, couplées avec les sanctions économiques prises après le retour, en août dernier, des talibans au pouvoir. Ces sanctions privent une grande partie des Afghans de l’aide alimentaire internationale qu’ils recevaient jusqu’alors. Il faut ajouter à cela qu’environ 8,5 milliards d’euros appartenant à la banque centrale du pays sont bloqués aux États-Unis. Bien sûr, la politique menée par les talibans – notamment l’interdiction faite à la majorité des femmes d’avoir une occupation professionnelle et les licenciements massifs de fonctionnaires – n’a fait qu’aggraver les choses en privant de nombreux foyers de tout revenu.

Alors que les gouvernants talibans et leurs affidés ont les moyens de faire venir la nourriture et les biens de consommation dont ils ont besoin des pays voisins, notamment du Pakistan, les sanctions économiques touchent en priorité la partie la plus pauvre de la population. Mais de cela Washington et ses alliés s’en moquent malgré leurs grands discours sur le respect de la personne humaine.