Aller au contenu de la page

Attention : Votre navigateur web est trop ancien pour afficher correctement ce site internet.

Nous vous recommandons une mise à niveau ou d'utiliser un autre navigateur.

Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 104, mars-avril 2016 > Réfugiés

Réfugiés

Calais

À quand enfin un monde sans frontière ?

Mis en ligne le 20 mars 2016 Convergences Politique

Des flics en difficulté face aux migrants révoltés par la destruction de leurs abris de fortune ? Ils sont manipulés par les No Borders ! Une manif se termine par l’occupation symbolique d’un ferry ? Encore un coup des No Borders ! Jusqu’à Caen, où l’hypothétique présence de deux militants de la fantomatique internationale a valu à 40 personnes d’être empêchées, samedi 5 mars et en vertu de l’état d’urgence, de manifester en soutien aux réfugiés iraniens chassés de Calais. En face d’eux, pas moins de 80 policiers en tenue anti-émeute étaient déployés...

Pour se faire une idée de qui sont les No Borders, il vaut mieux se fier à ceux qui les côtoient depuis au moins 2009 dans les actions de solidarité avec les migrants du Calaisis. Certains journaux ont monté en épingle les critiques d’autres militants qui, tenant pour certains en partie grâce aux subventions locales ou régionales, se gardent bien de leurs méthodes radicales [1]. Car les No Borders refusent de se cantonner à une aide humanitaire, si nécessaire soit-elle. Ils ouvrent des squats, aident les migrants dans leurs démarches juridiques ou à se raccorder aux réseaux d’adduction d’eau. C’est notamment grâce à leur système de veille que le harcèlement policier subi par les migrants a été dénoncé, jusque dans un très officiel rapport du Défenseur des droits en février 2013.

Cette violence policière, en recrudescence depuis cet automne, a d’ailleurs ressoudé les rangs des soutiens des migrants, par-delà leurs divergences : « On voudrait faire croire que les criminels, ce sont quelques militants qui essaient de mettre la lumière sur une situation intenable pour six mille migrants. C’est incompréhensible et inacceptable », affirme ainsi le président d’Emmaüs France. Depuis septembre dernier, son association a rompu toute relation à Calais avec… l’État français, pas avec les No Borders. Quant aux migrants eux-mêmes, leur point de vue et encore plus net : « c’est ma famille, dit d’eux Daoud, un Soudanais. Ils me donnent de la nourriture, ils me disent où je peux dormir, ils me permettent de recharger mon téléphone. Je leur dois beaucoup » [2].

M. P.


[1Denis Demonpion et Elsa Vigoureux, « À Calais avec les No Borders, radicaux sans frontières », L’Obs, 28 octobre 2014.

[2Marie Goudeseune, « Militants No Borders à Calais : comment agissent-ils auprès des migrants ? », La Voix du Nord, 30 août 2013.

Lire aussi :

Mots-clés : | |

Imprimer Imprimer cet article