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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 22, juillet-août 2002

Editorial

A nouveau, un plan d’urgence...

Mis en ligne le 9 juillet 2002 Convergences Politique

Chacun savait que les élections paqsées, qu’elles soient favorables à la gauche ou à la droite, une offensive d’envergure se préparait contre le monde du travail. Fort d’une écrasante majorité parlementaire, fort de l’énorme succès électoral de Jacques Chirac au deuxième tour des présidentielles - succès assuré directement par la gauche, on ne le dénoncera jamais assez - Raffarin est à l’œuvre pour laquelle il a été nommé.

La liste des réformes que le nouveau gouvernement se propose de mener à bien sonne comme un manifeste anti-populaire : sécurité, retraites, 35 heures, salaire minimum, impôts… tout doit être remis en question au profit des nantis et des privilégiés et au détriment des travailleurs, des pauvres et des exclus. Oui, l’offensive du camp d’en face est bien programmée, dans le temps, dans le fond et dans la forme, jusqu’à prévoir le débauchage des représentants officiels des salariés, sous le prétexte de la promotion du dialogue social, entendons le dialogue des ministres ou du Medef avec les dirigeants des grandes confédérations syndicales.

Plus que jamais l’urgence serait donc de préparer la riposte, de doter le camp des travailleurs lui aussi d’un plan qui lui permette de passer à la contre-offensive.

Moins que jamais, compter sur la gauche

Occupée à lécher les blessures récoltées dans les élections, et qu’elle s’est en bonne partie infligées à elle-même, elle a bien d’autres chats à fouetter. Ses chefs, qu’ils soient PS, Verts, PCF, n’ont pour souci que de régler les comptes entre eux ou d’échafauder les nouvelles combinaisons politiques qui leur permettront dans cinq ans de présenter aux électeurs un visage relifté. Leur programme est de refaire à la droite le coup qu’elle-même leur a fait : attendre, certains et pour cause que les partis au pouvoir ne peuvent que s’attirer la colère du plus grand nombre et qu’ils n’auront plus alors qu’à tendre leurs urnes aux bulletins des électeurs.

Quant aux chefs syndicaux, Notat, Thibault ou Blondel, ils annoncent par avance qu’ils entrent dans le jeu du gouvernement. Tous, avec leurs réserves, leurs critiques ou leurs revendications particulières, se préparent au dialogue social annoncé et se réjouissent ouvertement des prétendues bonnes intentions de Raffarin et ses ministres. Ils s’imaginent déjà autour de la table des négociations, plus justement sans doute celle des concessions, beaucoup moins dans la rue, là où pourtant s’imposerait le rapport de force plus favorable au monde du travail.

Inutile de compter donc sur tout ce beau monde si les travailleurs ne le bousculent pas. Au mieux CGT ou PCF ou quelques autres nous proposeront à l’automne quelques manifestations (et encore, pour l’instant ce n’est même pas cela qu’ils esquissent). Mais sans volonté affichée de ne pas en rester là, sans suite proposée, sans donc le moindre projet qui pourrait redonner confiance aux travailleurs, les entraîner et unifier leurs forces.

Les revers de l’extrême gauche aux élections législatives (dont elle est en partie responsable elle aussi d’ailleurs) ne sont sans doute pas faits pour augmenter sa confiance en elle et en ses capacités de peser sur les événements. Pourtant ni LO ni la LCR (ni sans doute le PT) ne sortent affaiblis de cette suite d’affrontements électoraux, ni politiquement ni organisationnellement. Bien au contraire. Bon nombre de travailleurs et de militants attendent toujours d’elle des initiatives. N’est-ce donc pas exactement le moment et la situation pour proposer à nouveau au mouvement ouvrier, à ses organisations politiques et syndicales et à l’ensemble des travailleurs, une action programmée pour un plan d’urgence qui dresse les objectifs de la contre-offensive ?

3 juillet 2002

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