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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 65, septembre-octobre 2009

À l’hôpital psychiatrique de Navarre (Évreux) : Ambiance !

Mis en ligne le 4 octobre 2009 Convergences Entreprises

Mercredi 16 septembre, des banderoles ont fleuri un peu partout dans l’établissement. Parties du secteur 4 dans la matinée, elles se sont étendues en une journée à tous les services de soins, sans qu’aucun syndicat ne soit à l’initiative du mouvement ! On pouvait lire sur certaines « Personnel en souffrance », d’autres faisaient le rapprochement entre France Télécom et le CHS (Centre hospitalier spécialisé) sur la question de l’ambiance au travail.

Le directeur a reçu en urgence dans l’après midi le personnel des unités de soins, accompagné par l’équipe CGT. On l’a vu plutôt mal à l’aise face à une soixantaine de salariés plutôt remontés ! Il fallait le voir chercher des yeux le responsable syndical, espérant une intervention de celui-ci pour calmer le mécontentement.

Il s’est engagé à faire des propositions concrètes en termes d’emplois (ASH et AS, les infirmiers étant soit disant introuvables sur le marché !) pour le Comité technique d’établissement extraordinaire convoqué par la CGT le 29 septembre. Tandis que la CGT convoquait une Assemblée générale pour le 22.

Les jours suivants, de nouvelles banderoles sont apparues, plus précises : des soignants ont disposé sur les murs de leur service autant de blouses que de personnels non remplacés. Une banderole au secteur 4 demandait la réintégration d’une collègue dont le contrat n’a pas été renouvelé. Au secteur 3, où la dégradation des conditions de travail se fait moins sentir, des banderoles aussi pour dire la solidarité et la colère, mais également pour demander des embauches et la titularisation de tous les contractuels (nombreux) « ou sinon ça va péter ! »

Bonne ambiance partout, à la distribution du tract de convocation à l’AG.

Le jour de l’AG, demi surprise : amphi archi comble (160 à 180 personnes), visiblement les cadres ne se sont pas opposés à ce que les personnels désertent les services et la consigne vient probablement d’en haut. La direction prise de peur, annule la réunion d’information sur la grippe A prévue le même jour, à la même heure et au même endroit que l’AG. Le directeur appelle le responsable CGT pour savoir quelles réunions il peut convoquer ou pas, etc.

Autre surprise, le mouvement s’étend à toutes les catégories de personnels, y compris techniques et généraux. Il est vrai que quelques militants de la CGT ont tout fait pour les associer au mouvement : encart dans le tract d’appel à l’AG, mails, rencontres. Les techniques et les administratifs sont présents en nombre, certes pas jusqu’à la DRH – moquée comme une variante locale et féminine de Pol-Pot !

Les représentants CGT président l’AG, appelée conjointement avec FO (le second syndicat, très minoritaire). Ils informent qu’une « cellule d’urgence » s’est constituée et réunie la veille. Elle est constituée de nombreux représentants de la direction, de l’encadrement, des médecins... et quand même deux syndicalistes CGT : la secrétaire du CTE et le secrétaire du CHSCT.

Plusieurs avancées : il semble que le directeur soit prêt à quelques embauches et renonce à virer les collègues du secteur 4.

L’origine du mouvement apparaît alors plus nette. Il semble que la direction se soit acharnée sur le secteur 4 depuis quelques mois. C’est là qu’en ce moment se concentrent les dysfonctionnements : violences, ambiance délétère entre des médecins et le personnel, etc. Déjà ils avaient fait sauter le cadre, trop proche du personnel, puis organisé un « audit » pour régler le problème du secteur 4. Audit réalisé par le cadre sup et la directrice des soins (pas une « tendre » !). En fait d’audit, il s’agissait plutôt d’organiser la délation à tout va pour encore affaiblir l’équipe face à l’encadrement et les médecins. Résultat à la mesure de ce combat douteux : une collègue infirmière sur la sellette pour avoir donné du cidre à un patient lors d’une sortie, et une autre collègue suspectée de fumer du shit – elle avait les yeux rouges lors de l’audit, preuve accablante de sa toxicomanie sur le lieu de travail ! La cadre évincée est retournée remonter le moral de son équipe et les collègues du secteur 2, proches du 4, y sont allés aussi en renfort.

D’où la floraison de banderoles, parties de ces deux secteurs vite imités par le secteur 1 qui était dans l’oeil du cyclone il y a encore un an et où tout n’est pas rose non plus, en ce qui concerne les conditions de travail.

Pour revenir à l’AG : beaucoup de témoignages révoltés, moins de propositions. Celle d’un comité de mobilisation désigné par l’AG pour recenser les besoins des services et participer à la « cellule d’urgence » n’est pas retenu. La CGT appelle confusément à un rassemblement pour le CTE extraordinaire (pas d’heure précise).

Mais le personnel reste mobilisé : tous les jours de nouvelles banderoles.

25 septembre 2009

Eddy SIOUX

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