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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 127, juin-juillet-août 2019 > DOSSIER : Plongée dans l’Amérique sous Trump

À gauche du Parti démocrate

15 juin 2019 Convergences Monde

Les ONG

Aux États-Unis existe une prolifération d’ONG engagées dans toute une gamme d’activités réformistes concernant l’éducation, la santé, le logement, les droits des immigrants, les droits des femmes, les droits civiques, l’environnement, etc. Cela n’a rien de nouveau. Mais, depuis l’élection de Trump, elles ont amplifié leur visibilité, multiplié leurs activités ainsi que le nombre de leurs employés. La plupart de ces activités sont contrôlées par de riches donateurs. Depuis 2016, il est avéré que les donations pour les ONG augmentent. Ces ONG embauchent souvent des personnes à temps plein, détournant leur temps et leur énergie, loin de toute autre activité politique. La plupart soutiennent les démocrates, notamment lors des périodes électorales.

Les Antifas

En réaction à la visibilité accrue des groupes fascistes, à l’augmentation des crimes haineux et au climat social général nourri par le nationalisme de Trump, les groupes antifascistes ont grossi, particulièrement dans les villes où ont eu lieu des attaques de groupes fascistes. Il est difficile d’évaluer leur nombre du fait de leur anonymat, mais, d’après leurs propres dires, ils recrutent plus. Ils sont devenus la cible de la police, et l’on entend davantage parler d’eux dans les médias, notamment Fox News qui les considère comme des terroristes. Quant à Trump, il les menace explicitement dans ses tweets.

DSA – Democratic Socialists of America

D’un groupe d’environ 8 000 membres, relativement vieux et inactifs, en 2015, DSA est passé, au début de l’année 2018, à 40 000 membres, pour la plupart de jeunes militants. Dans la période récente, du fait de la popularité de leurs campagnes électorales, ils affirment être passés à 55 000 membres.

La hausse initiale des effectifs de DSA est le reflet de la mobilisation d’une certaine tranche de la population issue des couches moyennes et jeunes (entre 25 et 35 ans). DSA n’est pas un groupe homogène et, d’une ville à l’autre, le nombre d’adhérents, la composition du groupe et les activités varient. DSA propose de découvrir rapidement ce que sont les idées anticapitalistes et socialistes (c’est-à-dire généralement sociales-démocrates).

Cette croissance initiale est liée à la campagne de Bernie Sanders et sa popularisation du « socialisme démocratique ». Depuis, la direction de DSA a proposé une stratégie électorale pour soutenir des candidats démocrates enclins à promouvoir des politiques socialistes démocratiques clés (tout comme le fit Sanders : réforme du système de santé, de l’accès au logement, programmes pour l’emploi, annulation de la dette, etc.). Les militants ont mené campagne pour ses candidats et leur programme dans de nombreuses villes. Dans certains cas, il s’agissait de candidats soutenus par DSA qui s’opposaient aux candidats du Parti Démocrate, certains mentionnant leurs liens formels ou informels avec DSA, comme Alexandria Ocasio-Cortez – mais la victoire d’Alexandria Ocasio-Cortez a aussi été revendiquée par les Démocrates. Du point de vue du recrutement et de la propagande, cette stratégie a été perçue comme un succès étant donné que cela a fait augmenter le nombre de membres.

Désormais, avec la campagne présidentielle de Sanders pour 2020, DSA prépare sa stratégie électorale. En plus de soutenir le « New Deal vert » de Tlaib et Ocasio-Cortez, DSA va continuer à faire campagne pour la réforme de Sanders « Medicare for All » ou une réforme similaire (Medicare est une assurance santé financée par l’État fédéral pour les personnes âgées de plus de 65 ans. Sanders propose d’étendre Medicare de manière graduelle à l’ensemble de la population). Ce projet de loi fait partie d’une stratégie électorale. Vu la situation actuelle au Congrès, il serait extrêmement difficile qu’elle passe parce qu’il faudrait un impôt massif sur les plus riches et tailler sévèrement dans les profits des industries de santé (principalement des compagnies d’assurance et des entreprises pharmaceutiques, dont la plupart ont déjà formé une coalition pour bloquer le projet de loi). Mais la proposer dès maintenant permet d’attirer l’attention sur Sanders au début de sa campagne présidentielle ; cela fournit aussi à DSA une stratégie de campagne à proposer aux nouveaux membres ; et cela peut constituer une priorité pour de nombreux démocrates nouvellement élus qui s’alignent sur Sanders et non sur le courant dominant du Parti démocrate. Ce « New Deal vert » et la campagne « Medicare for All », et donc la gauche du Parti démocrate, seront donc au centre de l’orientation politique de DSA.

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