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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 124, janvier-février 2019 > Gilets jaunes, la lutte continue

À Commercy, dans la Meuse : un rendez-vous chaleureux de Gilets jaunes

5 février 2019 Convergences Politique

Cette « Assemblée des assemblées de Gilets jaunes » qui s’est tenue le week-end des 27 et 28 janvier, à l’appel des Gilets jaunes de la petite ville de Commercy dans la Meuse, a réuni les délégations d’une centaine d’assemblées locales de Gilets jaunes à travers la France. Près de 350 personnes. De chauds et vifs débats. Parfois brouillons, parfois sur le mode « Nuits debout », mais toujours empreints de la volonté farouche de marquer des points ensemble, contre Macron et tout ce qu’il représente. C’était un défi et un pari réussi, pour ce groupe de Gilets jaunes d’une petite ville, aussi vivant et actif soit-il, d’organiser un tel week-end, grand format. Cette réunion s’était donné pour but de créer un cadre de réflexion et d’organisation afin d’offrir au mouvement une expression propre, indépendante et démocratique, faisant contrepoids à l’émergence de porte-paroles qui sont pour la plupart des interlocuteurs que les médias et le gouvernement ont choisis. À la différence de ces « chefs » autoproclamés, l’assemblée s’est posée à juste titre le problème de sa légitimité... pour conclure qu’elle n’en était pas dénuée, avait la sienne propre et se donnait les moyens de l’élargir en soumettant son appel au maximum de groupes de Gilets jaunes du pays – sachant que beaucoup ignorent tout encore de Commercy !

Tour d’horizon des actions et discussions

Le week-end a évidemment commencé par un vaste tour des villes présentes et de leurs activités jusque-là. Dans les grandes comme dans les petites communes rurales, partout les Gilets jaunes développent et affinent semaine après semaine leurs méthodes d’action et d’organisation, avec spécificités locales et régionales ! Une floraison d’initiatives. Ensuite, l’assemblée a abordé la teneur des discussions qui ont eu lieu dans les assemblées respectives sur les grands thèmes des revendications et des perspectives : comment s’organiser au-delà des ronds-points ? Quelles actions engager qui soient les plus à même de créer un rapport de force favorable ? Comment résister à la répression, comment s’en protéger ? Le dimanche, des groupes de travail ont approfondi ces discussions. Pour chacun de ces thèmes, une synthèse des différentes idées a été réalisée, dans le but d’être présentée aux assemblées locales, et d’y enrichir les débats.

La légitimité d’en appeler aux autres

L’Assemblée a décidé de rédiger un appel, afin de porter haut et fort la voix des Gilets jaunes présents, invitant à rejoindre le mouvement, à s’y organiser collectivement et démocratiquement. L’appel dénonce le mépris de l’État et la violence aveugle de la répression policière, judiciaire, et bientôt législative avec la loi dite « anti-casseurs ». Il dénonce le Grand Débat comme une « entourloupe » et une «  campagne de communication du gouvernement ». Il affirme que les manifestants ne sont pas « la foule haineuse » fustigée par Macron, que les assemblées regroupées à Commercy rejettent le racisme, le sexisme, l’homophobie et les autres formes de discrimination. Il exprime ce qui unit les Gilets jaunes dans la diversité de leurs idées : « Nous nous révoltons contre la vie chère, la précarité et la misère »  ; « Partageons la richesse et pas la misère ! Finissons-en avec les inégalités sociales ! ». Il contient aussi l’invitation « à construire une grève massive et reconductible à partir du 5 février (…), à former des comités sur les lieux de travail, d’études et partout ailleurs pour que cette grève puisse être construite à la base par les grévistes eux-mêmes ».

Cette initiative a principalement attiré à elle les groupes de Gilets jaunes politisés à gauche (mais pas que...), parmi lesquels des militantes et militants de mouvements « citoyens » (dont la FI), ou anticapitalistes de diverses tendances (dont du NPA) ou libertaires : des Gilets jaunes s’étant engagés bien avant le 17 novembre dans des projets de transformation de la société. Mais étaient aussi largement présents des Gilets jaunes qui se sont politisés par leur engagement total dans ce mouvement, depuis bientôt trois mois.

Besoin et nécessité de se coordonner

Ce week-end riche en débats a permis de tisser une multitude de liens ; d’échanger une multitude de coordonnées ; de découvrir qu’entre Gilets jaunes de La Courneuve et de Commercy par exemple, on s’était trouvés ensemble le samedi dans les rues de Paris sans le savoir, sans se connaître... et de se donner rendez-vous pour la prochaine fois !

Les participants se sont quittés avec la perspective de se fédérer davantage encore, en se donnant rendez-vous pour une prochaine assemblée de Gilets jaunes, dans un mois.

Correspondant(e)s

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