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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 62, mars-avril 2009 > DOSSIER : L’arnaque des plans de relance

DOSSIER : L’arnaque des plans de relance

1000 « projets », 1 000 bonnes affaires pour les patrons

Mis en ligne le 7 mars 2009 Convergences Politique

À quoi se résument les 3 chapitres, 45 mesures et 1 000 projets du plan de relance de 26 milliards d’euros annoncé le 2 février par le Premier ministre François Fillon ? Près de la moitié seront des cadeaux à fonds perdu aux entreprises. Le reste, des commandes d’État et projets de grands travaux dont bien malin qui peut prétendre qu’ils débuteront avant que la crise et les réductions d’emplois dans la fonction publique n’aient encore largement amplifié le chômage.

Mais consolons-nous, il paraît que les milliards prêtés aux banques, à supposer qu’elles remboursent, vont rapporter à l’État 1,4 milliard d’intérêts en retour prévus en 2009, les miettes du festin que Sarkozy, lors de son intervention télévisée du 5 janvier, a promis de consacrer en mesures sociales. Une aumône virtuelle finalement rallongée à 2,6 milliards lors de sa rencontre avec les syndicats deux semaines plus tard.

Patrons du BTP et fournisseurs de l’armée aux premières loges

Le premier et plus gros chapitre du plan − 11,4 milliards d’euros − est intitulé « favoriser la trésorerie des entreprises » . Il s’agit d’accélérer le versement aux entreprises de cadeaux déjà prévus, comme le remboursement du crédit impôt Recherche accordé aux entreprises par la loi de finance 2008. C’est aussi l’accélération du remboursement de la TVA, le versement d’avances sur les marchés d’État, et le paiement rapide des dettes de l’armée envers ses fournisseurs. Les entreprises en feront ce qu’elles veulent, sans avoir besoin pour cela de créer ni activité ni emploi.

Le chapitre suivant, de 10,6 milliards d’euros, est celui des grands travaux et commandes d’État, les fameux 1 000 projets qui permettent au ministre de la Relance, Patrick Devedjian, d’aller parader un jour avec le maire de Marseille pour quelques travaux dans le port, quelques jours plus tard dans une petite ville du Loir-et-Cher pour une déviation de route… Réseau routier, aménagements urbains, rénovations ou isolements thermiques de bâtiments HLM auraient ainsi un supplément de crédits, ou parfois seulement une avance. Car sont notés à ce chapitre quelque 2,5 milliards d’avance d’un an aux communes du versement que leur fait un fonds d’État de compensation de la TVA, pour les inciter à entreprendre plus vite des travaux prévus, quitte à se retrouver avec des finances à sec l’année suivante.

Enfin 4 milliards supplémentaires seraient des commandes (ou l’anticipation de commandes déjà prévues) des entreprises d’État, SNCF, Poste, EDF, GDF-Suez et RATP. Comme l’accélération de construction de nouvelles lignes TGV, dont les délais de mise en route sont tels qu’il n’est de toute façon pas imaginable que cela crée de l’embauche au cours de l’année 2009.

Les suppressions d’emplois dans les services publics continuent

Coté emplois, le gouvernement se flatte que ces nouveaux travaux et équipements publics pourraient engendrer entre 100 000 et 150 000 emplois. Or les statisticiens de l’INSEE chiffrent à plus de 200 000 le nombre d’emplois dans le secteur privé qui pourraient disparaître au cours du seul premier semestre 2009. Il faut y ajouter les suppressions d’emplois décidées dans la fonction publique, plus de 30 000, dont Sarkozy a encore tenu à rappeler qu’il n’était pas question de revenir dessus. Et 20 000 emplois menacés dans l’hôpital public.

Travailler moins et gagner moins pour garder son emploi ?

Il ne restait plus à Sarkozy et à son équipe gouvernementale qu’à changer quelque peu ce qui fut leur slogan électoral. Fini le « Travailler plus pour gagner plus » . L’heure est à l’allongement du temps de chômage partiel autorisé. Si la porte est largement ouverte aux organisations syndicales pour de nouveaux rounds de négociations, c’est autour de l’indemnisation du chômage, ou du « Temps partiel compensé » , nouvelle catégorie qui recouvrirait une institutionnalisation du chômage partiel négociée par entreprises, pour l’indemnisation duquel patronat, État et salariés seraient invités à mettre chacun de leur poche.

O. B.

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