Dans une tribune publiée dans les colonnes du Monde, un collectif de membres de la Société française de santé publique réclame « un soutien affirmé des pouvoirs publics » à la campagne « janvier sans alcool » dans le but de mener une politique « cohérente et déterminée sur l’alcool, à la hauteur des enjeux, et qui vise notamment à changer l’image de ce produit. » À l’instar de la stratégie antitabac, développée avec succès depuis des décennies. La consommation d’alcool est en effet responsable, directement ou indirectement, de plus d’une soixantaine de maladies. Elle est la première cause d’hospitalisation et la deuxième cause de mortalité évitable en France (après le tabac) avec environ 49 000 décès par an. Mais derrière Macron, différents ministres du gouvernement, qui a récemment annulé plusieurs campagnes contre l’alcoolisme, affichent sans vergogne leur proximité avec le lobby vitivinicole. La santé publique attendra…
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Brèves
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France info a publié un reportage sur les ONG pacifistes israéliennes qui peinent à se faire entendre dans leur pays alors que l’opinion publique est très majoritairement intoxiquée par la propagande belliciste. Ainsi l’ONG Médecins pour les droits humains (Physicians for Human Rights) travaille depuis des années avec des médecins gazaouis qu’elle forme, à qui elle envoie du matériel et des médicaments. Mais depuis le début de la guerre, impossible d’envoyer des renforts de personnel sur place, ni du matériel, ni de l’argent aux hôpitaux. « Depuis quatre ou cinq semaines, on tente de faire parvenir de l’aide humanitaire dans Gaza, mais notre banque nous a menacé de geler nos comptes », déplore un de ses dirigeants, Guy Shalev. « Les fonds envoyés à Gaza, ça aurait pu être considéré comme du financement terroriste, ou quelque chose comme ça. » Et de poursuivre : « On reçoit tout le temps des messages et des informations sur des personnes que l’on connaît et qui sont mortes sous les bombardements », raconte-t-il. « Plus de 300 soignants ont été tués depuis le début de cette guerre. Ce matin encore, on a parlé au directeur de l’hôpital européen de Khan Younès, son frère a été tué. Il était aussi médecin. » C’est le même sentiment à chaque message reçu : « On est totalement impuissants. » Il poursuit : « C’était impossible, les premières semaines, de parler d’un cessez-le-feu. On a essayé, on a reçu beaucoup de menaces. Donc les gens ne voulaient pas en entendre parler. Mais je pense que ces deux ou trois dernières semaines, l’opinion s’ouvre un peu plus à l’idée que le cessez-le-feu est la chose à faire. Il n’y a vraiment aucun moyen de sauver des vies à Gaza si ce n’est d’appeler à un cessez-le-feu. » Malgré leur isolement les ONG comme celle-ci poursuivent leur combat.
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Dans Libération, 150 personnalités du monde de la culture ont paraphé un texte dénonçant « l’impunité » de l’acteur et affirmant « les monstres sacrés n’existent pas ». L’acteur, visé par plusieurs plaintes pour viols, est également très critiqué après la diffusion d’un reportage de Complément d’enquête où il multipliait les propos misogynes et insultants envers les femmes et les fillettes. Dans le même temps, le texte publié par le collectif « Cerveaux non disponibles » et relayé sur le site du Club de Mediapart, atteint désormais les 8 000 signatures de personnalités des arts et du spectacle alors qu’un nombre grandissant de personnes qui lui avaient d’abord apporté leur soutien dans les colonnes du Figaro font désormais machine arrière. Il semble bien que l’intervention télévisée de Macron en faveur de Depardieu a eu exactement l’effet inverse que celui recherché : loin de le conforter elle a ouvert la voie à un torrent de critiques et d’indignation. Et c’est une bonne chose.
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Le corps d’une femme de 29 ans a été découvert à Bourail, dans le centre de l’île. À leur arrivée les pompiers ont constaté le décès de la victime qui portait des traces de coups, notamment au visage. Elle était mère de trois enfants. Une enquête pour homicide volontaire par conjoint a été ouverte et l’homme est activement recherché. Rappelons que l’an dernier le pays a dénombré 102 féminicides et 122 en 2022. En résumé une femme meurt en moyenne tous les trois jours sous les coups de son compagnon ou ex-compagnon.
Mots-clés : Féminicides
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En 2023, le nombre de détenus a atteint un nouveau record absolu avec 75 677 pour 61 359 places opérationnelles. Le taux d’occupation est 123.3 % en moyenne, mais 148,5 % dans les maisons d’arrêt où se trouvent les détenus en attente de jugement et ceux condamnés à de courtes peines. Il atteint ou même dépasse les 200 % dans onze établissements. En raison de cette surpopulation, 2 748 détenus sont contraints de dormir sur un matelas posé à même le sol. Face à la surpopulation carcérale chronique, qui a valu à Paris une nouvelle condamnation de la Cour européenne des droits de l’homme, le gouvernement table sur la construction de 15 000 nouvelles places de prison d’ici à 2027. Quant à changer de politique pénale pour moins enfermer, il n’en est pas question. C’est pourquoi la situation ne peut que s’aggraver.
Mots-clés : Prisons
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Au 1er janvier, Pôle emploi est devenu France travail. Tout comme en décembre 2008 l’Agence nationale pour l’emploi avait pris le nom de Pôle emploi. Sans que cela ne change grand-chose à la situation des chômeurs et des demandeurs d’emplois… sauf qu’en général on profite de ces changements pour leur serrer un peu plus la vis. Ce qui est le cas aujourd’hui avec la réforme du Revenu de solidarité active (RSA) dont les allocataires ont désormais l’obligation d’être inscrits à France travail et de travailler gratis une dizaine d’heures par semaine. Quant au patronat il pourra continuer à embaucher et à virer comme bon lui semble. Et, malgré les déclarations optimistes de Macron, il est certain que le simple changement de nom naura aucun effet sur le niveau du chômage.
Mots-clés : Chômage
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L’Arabie saoudite reste dans le peloton de tête – avec la Chine et l’Iran – des États qui pratiquent systématiquement les exécutions capitales. Au 31 décembre 2023, 170 personnes ont été décapitées au sabre dans le royaume saoudien contre 147 pour l’ensemble de 2022, dont 81 en une seule journée. Un record de 187 exécutions avait été enregistré en 2019. Ce qui n’empêche pas les grandes puissances – dont la France – d’entretenir d’excellentes relations avec cette monarchie sanguinaire dont la qualité principale est d’être un gros client des marchands d’armes occidentaux, notamment français.
Mots-clés : Arabie saoudite
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La distribution par le Programme alimentaire mondial (PAM) de denrées a concerné jusqu’à 5,6 millions de Syriens, soit l’équivalent de 25 % de la population d’avant-guerre. Depuis 2020, ces Syriens qui bénéficiaient de cette aide ont vu la taille des colis de sucre, huile et céréales rétrécir. Depuis le 1er janvier, ils n’en reçoivent plus : le PAM met fin à son principal plan de soutien dans ce pays en lambeaux. Il avait déjà diminué cet été de presque la moitié le nombre de bénéficiaires de colis alimentaires : ceux-ci n’avaient été alloués qu’à 3,2 millions de Syriens. La catastrophe humanitaire perdure pourtant dans un pays où l’économie est exsangue : plus de 90 % des Syriens vivent sous le seuil de pauvreté et plus de 12 millions d’entre eux sont en situation d’insécurité alimentaire, selon l’ONU. Mais désormais les grandes puissances, qui sont les principaux donateurs, se font tirer l’oreille pour verser leur obole, et le PAM n’a reçu en 2023, pour la Syrie, que 33 % des fonds qu’il attendait. D’où sa décision de mettre la clé sous la porte. Encore un exemple où l’impérialisme, après avoir contribué à mettre une région à feu et à sang, se lave les mains de ses conséquences.
Mots-clés : Syrie
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Maroc : le Code de la famille va évoluer. Mieux vaut tard…
2 janvier 2024 Brève
Les autorités du royaume chérifien ont lancé des consultations devant durer six mois pour réformer la « Moudawana », c’est-à-dire le Code de la famille, vingt ans après une première refonte qui a été très loin d’assurer l’égalité femmes-hommes. En 2004, un nouveau code de la famille avait offert des avancées comme la responsabilité conjointe des deux époux, le droit pour la femme de demander le divorce ou encore des restrictions au mariage des mineures et à la polygamie. Mais aujourd’hui nombre de discriminations continuent d’exister notamment en matière de succession, la fille n’ayant droit qu’à la moitié de ce qu’hérite le fils. Le mariage des mineures est aussi l’une des questions les plus controversées. Si la « Moudawana » a porté à 18 ans (au lieu de 15) l’âge légal du mariage des femmes, les dérogations sont monnaies courantes. Censées être exceptionnelles, elles atteignent des niveaux très élevés puisque qu’officiellement « près de 85 % des demandes présentées entre 2011 et 2018 ont été approuvées »… généralement contre le versement de pots-de-vin par les pères ou les futurs maris. Les restrictions à la polygamie sont également facilement contournées. Enfin, le droit de tutelle des enfants, automatiquement attribué au père, est un autre écueil de la législation actuelle, notamment en cas de divorce, selon les défenseurs des droits des femmes. Une mère divorcée a ainsi besoin de demander l’accord de son ex-conjoint pour les plus simples démarches administratives concernant son enfant, comme l’inscrire à l’école, voyager avec lui ou le faire soigner. En cas de remariage, elle s’expose également au risque de perdre sa garde dès l’âge de sept ans si le père en fait la demande. Comme on le voit, les féministes ont encore du pain sur la planche pour faire entrer le pays de plain-pied dans le 21e siècle.
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Lors du championnat du monde des échecs qui se déroule en Ouzbékistan, la Fédération internationale a sanctionné une joueuse néerlandaise pour avoir porté des baskets. Non seulement Anna-Maja Kazarian a dû quitter la salle et rentrer à l’hôtel pour changer de chaussures et revenir en talons mais en plus elle a récolté d’une amende. La Fédération internationale des échecs justifie son attitude destinée, selon elle, à « promouvoir une image bonne et positive des échecs ». Ce qui l’amène à interdire également tout type de jean ou de vêtement en tissu jugé « inapproprié ». Et les femmes sont les premières visées. Mais si elle n’est pas la seule à avoir été sanctionnée, Kazarian est la première à s’opposer aussi ouvertement et publiquement à la Fédération sur ce point. Cette dernière estime sans doute que pour jouer aux échecs il ne faut pas se sentir trop bien dans ses baskets.