Fidel Castro n’a jamais eu autant d’amis parmi les grands de ce monde que depuis qu’il est mort. Leurs hommages se multiplient, comme si Cuba n’avait pas été mise au ban par les pays occidentaux et sa population réduite à la misère par l’embargo.
Castro n’a jamais été un dirigeant communiste, même s’il en a revendiqué l’étiquette lorsqu’il s’est rapproché de l’URSS stalinienne quelques années après son accession au pouvoir. Il n’était que le dirigeant d’une lutte nationale qui a renversé un dictateur brutal à la solde des États-Unis en 1959, et tenté d’arracher son pays à la spirale du sous-développement. C’était assez pour que l’impérialisme américain ne lui pardonne jamais.
Les éloges funèbres intéressés n’oublient pas de préciser que Cuba n’aurait plus aujourd’hui d’autre choix que de faire une croix sur son système de santé et d’éducation qui assure au moins le minimum à tous les habitants. Les capitaux occidentaux sont prêts à mettre à nouveau l’île en coupe réglée. Les successeurs de Fidel Castro, y compris son frère, s’y sont déjà résignés.
Pourtant, si Castro était devenu un symbole, c’était celui du soulèvement de millions de Cubains lors de la révolution de 1959, de leur mobilisation dans les années qui ont suivi. Alors, finie, morte et bien enterrée, la révolution ? Non, à Cuba, aux États-Unis ou en France, elle est plus que jamais à l’ordre du jour quand on voit comment est en train de tourner dans la régression sociale et les guerres le monde d’aujourd’hui.
Mots-clés : Cuba