Dans les hôpitaux, à Air France, comme ailleurs
S’opposer aux sales coups de leur « dialogue social »
2 novembre 2015 Éditorial des bulletins L’Étincelle
Après des mois de mobilisation, sous forme de grèves et de manifestations des personnels dans les hôpitaux de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (l’AP-HP), son directeur, Martin Hirsch, prétend imposer sa réforme du temps de travail des 75 000 salariés, signée par la seule CFDT.
Cet « accord » prévoit une diminution du nombre de jours de congés, rabotés de tous les côtés : certains, acquis depuis des années, sont purement et simplement supprimés, mais surtout la journée de travail est raccourcie de quelques minutes (dans les faits, ça reste à voir, vu la charge de travail !), passant de 7h50 à 7h36 ou de 7h36 à 7h30 selon les situations, ce qui permet de supprimer jusqu’à six jours de RTT par salarié. Le système des équipes fixes du matin ou du soir est supprimé, au profit d’une « grande équipe » qui permettra à la direction d’ajuster son planning à sa guise au dernier moment. Tous ces calculs ont un seul but : rendre les salariés encore plus flexibles et supprimer des milliers de postes.
Des militants syndicaux ont calculé qu’avec cette réforme, ce sont au moins 1094 emplois à temps plein qui sont économisés dans la seule AP-HP (les hôpitaux parisiens). Autant d’embauches en moins qui seraient pourtant indispensables, étant donné la situation dans les hôpitaux publics. Sans compter que ces attaques menées contre les personnels de santé parisiens ne sont qu’un avant-goût de ce qui attend l’ensemble des hôpitaux publics à travers le pays, à moins qu’une réaction collective ne déjoue ces calculs !
Non aux accords « gagnant pour eux – perdant pour nous » !
Les travailleurs sont un peu partout la cible de ces mêmes attaques : travailler plus pour… gagner moins. C’est aussi ce que les patrons d’Air France, et le gouvernement qui les soutient, veulent imposer aux salariés du groupe. Commencer par demander aux pilotes de travailler plus pour le même salaire n’était qu’une manière d’amorcer la pompe pour demander ensuite à toutes les catégories de faire de même, pour finalement annoncer les 2 900 suppressions de postes qu’ils avaient déjà programmées.
Criminaliser l’action de salariés en colère face à l’arrogance des dirigeants de la compagnie, pour leur opposer l’exemple de quelques bureaucrates syndicaux « modèles » signant tout ce qu’on veut bien leur présenter : voilà la farce pathétique du « dialogue social » que nous jouent en ce moment Hollande, Valls et consorts.
Et maintenant, haro sur nos retraites !
La signature par la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC de l’accord sur les retraites complémentaires intervenue en fin de semaine dernière illustre bien ce que les travailleurs peuvent attendre du prétendu « dialogue social » : des mauvais coups. À partir de 2019, même en ayant toutes ses annuités et l’âge requis pour partir, il faudra travailler un an de plus pour éviter de voir sa pension Arrco ou Agirc amputée de 10 % pendant trois ans. L’âge de départ pour la retraite complète est ainsi reculé à 63 ans… ou plus selon les situations !
Tous ensemble, faire tomber la chemise à ces patrons-voyous
Ces signatures n’engagent que ceux qui se prêtent à ce jeu truqué en prétendant représenter les salariés. Une journée de grève est d’ailleurs prévue dans les hôpitaux parisiens le 17 novembre pour refuser la nouvelle organisation du temps de travail. Puis une nouvelle mobilisation des salariés d’Air France aura lieu le 19 novembre lors du prochain CCE.
Face à cette salve d’attaques, notre colère doit s’exprimer et s’unifier, tous secteurs confondus. À nous d’organiser nos luttes et de rendre les coups, avec les syndicats prêts à se mettre à nos côtés. Face à l’arnaque de leur dialogue social, nous avons le pouvoir, tous ensemble, d’imposer notre force sociale et nos exigences : des embauches massives et un emploi pour tous, des augmentations de salaire, la préservation de nos repos, de notre santé et de nos retraites.
Mots-clés : Conditions de travail | Hôpital