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PSA Poissy

Méthodes de gangsters sur fond de suppressions de postes

jeudi 10 novembre 2016

Les annonces de fermetures de sites et suppressions de postes se multiplient dans tout le pays, auxquelles PSA contribue. Le lundi 17 octobre, c’était l’annonce de la suppression de 2 133 postes sur l’ensemble du groupe : congés « senior », congés longue durée, départs dits « volontaires » (ou « volontaires » forcés au départ tant les dégradations des conditions de travail et les pressions augmentent). Les sites les plus concernés seraient Poissy et Sochaux. Ce qui s’ajouterait aux 17 000 postes supprimés depuis quatre ans. D’un autre côté les bénéfices bondissent :1,2 milliard de profit en 2015 et déjà 1,2 milliard pour les six premiers mois de 2016.

Dans le même temps, PSA apporte sa griffe au triste feuilleton de la répression contre les salariés (Goodyear, Air France, et tant d’autres…).

Les mobilisations du printemps passées, la direction se sent pousser des ailes

À l’usine de PSA Poissy, deux militants CGT (dont un délégué [1]) sont menacés de licenciement, et quatre autres syndiqués CGT de sanction, dont le secrétaire du syndicat. Ils risquent jusqu’à dix jours de mise à pied.

Au Montage, le long des lignes de production, la menace d’accident est permanente. Une quinzaine d’alertes à DGI (dangers graves et imminents) y a été déposée : stockage sauvage de caisses posées à terre, risque de projection d’étagères de pièces sur des salariés. La direction ne faisant toujours rien, les militants CGT ont pris l’initiative d’actions contre l’insécurité les 13 et 27 septembre derniers.

Lors de la seconde journée, à laquelle la direction s’était préparée, un huissier et tout un encadrement étaient là, qui ont multiplié les provocations verbales et physiques. Deux membres de la direction ont volontairement poussé une grande étagère de pièces contre un délégué CGT qui a fait une chute et a été évacué à l’hôpital. Résultat : plusieurs jours d’arrêt de travail ! Au moment où l’encadrement jouait ainsi les gros bras, un délégué CHSCT de FO (qui localement est le syndicat pro-patronal) est venu constater la situation. La hiérarchie considérant que sa place était à la niche – ce qu’il n’avait pas bien compris ! –, un membre de ladite hiérarchie lui a demandé de dégager et l’a publiquement menacé. Paniqué, le délégué FO a fait un malaise et a été, lui aussi, évacué par les pompiers.

Suite à quoi la direction s’est empressée de demander à ses cadres de jouer les blessés imaginaires et d’accuser six militants cégétistes de violences et d’entrave au travail. On serait dans la farce totale… si des licenciements et la détérioration des conditions de travail n’étaient pas à la clé.

Attention danger  !

Ces agressions de la direction font partie d’une offensive plus générale. Le but est de vider au maximum l’usine sans la fermer. Sur les 5 500 salariés du site qui croulent déjà sous la surcharge de travail, la direction voudrait en virer encore 1 500, à court terme. La direction investit pour supprimer des postes et réduire la superficie du site. Ce qui entraîne un dangereux accroissement de l’insécurité. Malgré les alertes, les accidents sérieux se multiplient ces dernières semaines. En septembre, une cariste est décédée après avoir fait un malaise. Il était évident pour tous qu’elle était souffrante au volant de son engin mais la hiérarchie, obnubilée par ses objectifs de productivité, ne l’a pas démobilisée. Et les moyens d’intervention d’urgence, déplorables sur le site, ont retardé encore les secours.

L’attaque contre les syndicalistes CGT [2] prépare manifestement la suite : nouvelles suppressions de postes, externalisations, précarisation, baisses de salaire, flexibilité renforcée… le tout aggravé par les derniers accords de compétitivité signés en juillet. Après les deux mois de mobilisation contre la loi travail au printemps dernier, qui ont fait beaucoup discuter dans l’usine, la direction prévoit ses prochains coups en essayant de couper les têtes qui dépassent.

Une pétition en soutien aux collègues menacés a recueilli rapidement près de 1 300 signatures dans l’usine, et plusieurs débrayages ont eu lieu.

Défendre nos camarades menacés, c’est nous défendre tous pour faire ravaler à la direction ses projets, son arrogance, et ses méthodes mafieuses… ou tout bêtement patronales !

24 octobre 2016, Hersch RAY et Léo BASERLI


[1 Déjà il y a un an, la direction avait essayé de virer l’un d’eux. Elle avait échoué : l’inspection du travail avait refusé le licenciement et avait même rappelé à l’ordre PSA au sujet de ses obligations en matière de sécurité au travail. Humiliée, la direction voudrait sa revanche.

[2 Sur d’autres sites, PSA passe à la vitesse supérieure pour intimider. À PSA Valenciennes, la direction a monté un dossier bidon contre deux délégués CGT, qu’elle a convoqués le mercredi 26 octobre pour un entretien préalable à licenciement.

Mots-clés Entreprises , PSA
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