Convergences révolutionnaires

Site de la fraction L’Étincelle

Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 107, septembre-octobre 2016 > Alstom, SFR, Latécoère, Arkema... tous ensemble contre les licencieurs > Le nouveau vocabulaire patronal

URL : https://www.convergencesrevolutionnaires.org/Le-nouveau-vocabulaire-patronal

Supprimer des milliers d’emplois sans parler de « licenciements »

Le nouveau vocabulaire patronal

mercredi 5 octobre 2016

Fermeture ? Non, dit la direction d’Alstom, puisqu’il restera sur le site… 40 salariés (sur 480) ! Plan social ? Non, dit-elle encore, les salariés se verront proposer des mutations et reclassements sur d’autres sites… loin de chez eux. Mais proposer à des ouvriers de Belfort des mutations dans le Bas-Rhin à Reichshoffen, équivaut à leur proposer la porte. Comme à Alstom, presque toutes les entreprises annoncent des suppressions de postes « sans licenciements secs ». Aucune toutefois ne les exclut à priori, et pour cause.

Ces départs dits « volontaires », et autres « reclassements » ou « reconversions » bidon, internes et surtout externes, seront d’autant plus faciles que chacun se sait menacé de licenciement « sec » si lesdits « volontaires » tardaient à se manifester. Dans toutes les entreprises de France, une même menace : « Dépêchez-vous d’être “volontaires” sinon c’est le PSE ! ».

La technique désormais rodée est la fameuse « gestion prévisionnelle des emplois et compétences » (GPEC) destinée à compresser les effectifs au gré des besoins sans annoncer de plans de licenciements, notamment par des incitations aux départs dits « volontaires » : on supprime ton poste, on te somme d’en trouver toi-même un autre, et si tu ne trouves pas il faut que tu comprennes qu’on ne va pas te payer à ne rien faire. Pas moins de 20 000 départs dits « au volontariat » à PSA depuis 2006. Les salariés de Renault et PSA n’ont pas hésité à rebaptiser « au forçariat » ces prétendus licenciements « à l’amiable », obtenus le couteau sous la gorge.

Et le groupe PSA a même eu le culot de prétendre, pour son usine d’Aulnay qu’il a fermée début 2014, qu’il y avait eu « zéro licenciement sec à PSA Aulnay », alors que (selon les estimations de la CGT) près d’un ouvrier sur deux n’a pas retrouvé d’emploi.

De fait, ces dernières années, les patrons n’ont le plus souvent même pas eu besoin d’annonce, ni de plan sociaux pour virer des milliers de salariés. Les départs coûtent beaucoup moins cher quand ils sont négociés individuellement et qu’ils permettent ainsi de contourner toute colère collective.

L. B.

Mots-clés Entreprises , Licenciements