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Editorial

LO-LCR : au-delà des élections

samedi 8 novembre 2003

Le congrès de la LCR vient à une très large majorité d’approuver l’accord avec LO pour les prochaines élections régionales et européennes. LO elle-même ne se prononcera définitivement qu’en début décembre mais tout indique que son congrès devrait prendre la même décision.

Ne boudons pas notre plaisir. D’abord les bases de cet accord - une attitude sans ambiguïté vis-à-vis de la gauche gouvernementale et une campagne axée en direction du monde du travail et de ses couches les plus défavorisées - sont excellentes. Ensuite la Fraction et Convergences révolutionnaires, ont assez milité ces dernières années pour que l’extrême gauche et plus spécialement les deux organisations adoptent une attitude responsable, c’est-à-dire sachent aller ensemble aux batailles politiques chaque fois qu’elles pouvaient trouver les bases d’une alliance.

Cette fois les deux organisations les ont trouvées. Sans aucun doute d’abord pour les avoir sérieusement cherchées, ce qui fut loin d’être le cas précédemment. C’est un premier succès pour l’extrême gauche. Pas le plus facile car il a été remporté sur sa tendance traditionnelle au sectarisme et à la chamaillerie, confondue trop souvent avec les débats et les combats nécessaires sur les vrais sujets qui la divisent.

Pour se convaincre de ce succès il suffit d’ailleurs d’entendre les politiciens du PS, qui il y a peu encore tentaient quelques appels du pied du côté de l’extrême gauche et se déchaînent maintenant contre elle. Elle est paraît-il « impuissante » car refusant d’avance des compromis pourris avec eux. Assez puissante cependant pour susciter leurs inquiétudes ! La gauche l’aime bien pourtant au fond cette extrême gauche. Mais divisée, battue, implorante ou repliée sur elle-même.

Ce qui nous fait toucher du doigt les limites de cet accord LO-LCR. Il y a le risque, ne nous le cachons pas, qu’il soit purement de circonstance, imposé par une loi électorale inique ; et qu’une fois les élections passées il n’y ait plus la moindre volonté d’explorer ce qui pourrait être fait en commun et sur d’autres terrains, ceux des luttes des travailleurs, pourtant plus importants que les élections. Auquel cas l’extrême gauche, même en ayant obtenu le bon score que redoute le PS, voire des élus, aurait peut-être droit à nouveau à ses risettes.

Cette tendance à ne pas voir plus loin que le bout des élections existe. Le congrès de la LCR a même montré une tendance à refuser d’envisager ces élections avec LO. Et on sait qu’elle existe tout pareillement à LO.

Il est très important dans les six mois qui viennent de mener la meilleure campagne électorale possible, de tout faire pour que les listes LCR-LO obtiennent un bon résultat. Ce serait la meilleure façon de regonfler le moral des travailleurs pour les combats qui les attendent contre le gouvernement et les patrons.

Mais nous avons encore un autre combat à mener. Convaincre que l’intervention des révolutionnaires doit d’abord porter sur les vrais terrains de la lutte de classe, dans les entreprises, dans les quartiers et cités ouvrières ; que là aussi pour se donner le maximum de moyen et d’efficacité, il ne faut pas perdre une occasion d’agir en commun, c’est-à-dire avoir la volonté de la chercher.

Certes il n’est pas question aujourd’hui d’unité organique. La LCR et LO ne se retrouvent certainement pas sur tous les terrains et dans tous les mouvements. Le projet même du type de parti qu’elles veulent l’une et l’autre construire à moyen terme les écarte sérieusement l’une de l’autre pour le moment. Mais si aucune intervention commune dans le mouvement altermondialiste n’est possible, qu’est-ce qui l’empêche sur le problème du chômage et des licenciements, sur lequel elles s’apprêtent à dire la même chose, en commun, à l’occasion des élections ?

Le 2 novembre 2003

Mots-clés Extrême gauche , LCR , Lutte ouvrière , Politique