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Prochaine « conférence sociale » : Haro sur les retraites !

lundi 17 juin 2013

Leur bourrage de crâne : « Nous vivons plus longtemps et il y a moins d’actifs par rapport aux retraités, donc il faut travailler plus longtemps ». C’est l’argument éculé de ceux qui veulent faire les poches aux retraités et aux salariés. Qui fait baisser les effectifs salariés ?

Les patrons qui vident les usines et licencient à tour de bras ! Combler les déficits en faisant 7 milliards d’économie, ajoute la conseillère d’Etat Yannick Moreau dans son rapport sur les retraites. Mais qui creuse ces déficits, sinon ces mêmes patrons licencieurs qui privent les caisses de retraite des cotisations apportées par les salariés devenus chômeurs ?

Jamais patrons et politiciens de gauche et de droite ne parlent des formidables gains de productivité dus au progrès technique qui permettent aux patrons de produire plus en embauchant moins et d’augmenter d’autant leurs profits en ne laissant que des miettes aux travailleurs qui créent ces richesses.

La déclaration de guerre

Déjà avec l’accord sur les retraites complémentaires du 13 mars, celles-ci augmenteront moins vite que l’inflation ; avec la hausse des cotisations sociales de 0,3% au 1er avril, 11 millions de retraités voient leur pension amputée.

Présenté le 14 juin par la conseillère d’Etat Yannick Moreau à Ayrault, c’est une déclaration de guerre aux retraités et aux salariés : pensions augmentant moins vite que l’inflation, passage de 41,5 à 43 ans de la durée de cotisation d’ici 2020 hausse de la CSG (Contribution sociale généralisée) et pour les agents du public, calcul de leur pension, non plus sur les 6 derniers mois de salaire, mais « sur une période plus longue ». Ces mesures reflètent les vœux du patronat et du gouvernement qui les soutient.

Un programme de démolition des retraites et des syndicats prêts… à négocier

Hollande a convoqué une « conférence sociale » les 20 et 21 juin et compte sur la servilité des syndicats pour faire passer ce programme. Une servilité qui lui a si bien réussi le 11 janvier dernier avec la signature de l’ANI (Accord national interprofessionnel), ces accords de « compétitivité » où CFDT, CGC et CFTC se sont couchés devant le Medef en livrant les salariés au bon vouloir de leurs exploiteurs (licenciements facilités, gel des salaires, mobilité obligatoire, etc.). La CFDT se dit déjà favorable à un allongement de la durée de cotisation. La confédération CGT reconnaît que « le rapport ne reprend que les propositions du Medef  », mais elle joue un jeu de dupes en acceptant de négocier sur la base de ces propositions. Au lieu d’organiser la riposte, les syndicats organisent… des parlotes autour d’une table.

Il faudra bien que la riposte vienne d’en bas

Les entreprises ferment à tour de rôle : Goodyear-Amiens-Nord, Kem One, Virgin, Michelin-Joué-lès-Tours, PSA-Aulnay… Le chômage explose : 40 000 chômeurs de plus en avril. Dans le même temps le gouvernement sabre les retraites. Mais dans différents secteurs, les salariés sont loin d’être résignés et réagissent : grève des contrôleurs aériens, grève des cheminots contre la réforme ferroviaire et les conditions de travail, débrayage sur les salaires à Eurocopter- Marignane, grève de 4 mois à l’usine PSA d’Aulnay, débrayages contre les heures sups sur le site de St-Ouen, manifestation samedi dernier à Paris des hospitaliers d’un peu partout dans le pays contre le manque d’effectifs…

« Je suis sûr qu’un mouvement social d’ampleur est évitable », se vante un proche de François Hollande. Pas si sûr ! Salariés et retraités unis risquent de réserver des surprises à un pouvoir qui les harcèle.Tant va la cruche à l’eau…