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Freescale (Toulouse) : le patron perd en justice mais persiste. Le bras de fer continue.

samedi 29 mai 2010

Le feuilleton autour de la cessation de la production de l’usine Freescale de Toulouse (821 suppressions d’emploi) continue.

Le 13 avril, le Tribunal de Grande instance (TGI), saisi par l’intersyndicale CGT-CFDT-CFTC, a retoqué partiellement le PSE – qui avait été entériné grâce à l’avis (alors négatif) donné par le syndicat FO majoritaire) : le juge reconnaissait le caractère discriminatoire de la dégressivité des indemnités accordées (40 000 € pour les départs en 2010, 25 000 € pour les départs début 2011 et seulement 15 000 € pour les départs à la fermeture.

Eh bien, le patron a, lors de deux nouvelles séances de « négociations » sur le PSE, proposé… la même chose, en changeant à peine l’emballage : 15 000 € pour tous, plus 25 000 ou 10 000 € pour « perte d’avantages sociaux » ! Mais, ce coup-ci, il a obtenu l’avis favorable de FO ! Bien sûr, la centaine de travailleurs qui s’étaient mobilisés lors de la deuxième réunion ont mandaté l’intersyndicale CGT-CFDT-CFTC pour contester de nouveau le projet patronal. Mais il est clair que la direction espère que le petit coup de pouce de FO aidera à faire accepter par le juge la nouvelle version.

Dans le même temps, dans une interview au journal Les Échos, Rich Beyer, le grand patron de Freescale, annonce que la récession du secteur des semi-conducteurs est finie et que Freescale va entrer en bourse. En fait, Freescale a même du mal à satisfaire la demande, ce que confirme la présence de maintenant plus de 200 intérimaires dans l’usine de Toulouse et les propositions massives d’heures supplémentaires, et même l’installation de nouvelles machines (paraît-il en transit vers la Chine) dans une usine qui doit fermer dans un an ! La technologie 6 pouces de l’usine toulousaine est peut-être ancienne mais Freescale en a bien besoin tant que la nouvelle technologie 8 pouces n’est pas totalement opérationnelle. Alors, la direction veut instituer une prime de rendement… mais sans débourser un sou puisque ce serait en remplacement de la prime d’intéressement qu’un accord de groupe prévoit. Une arnaque qui ne passe pas !

Dans ce contexte, de nombreux travailleurs n’ont aucune intention de courir avec une prime-carotte ou des heures supplémentaires. Débrayages et assemblées générales continuent même si, du fait des premiers départs et des formations, les participants sont moins nombreux. Le 22 avril, jour anniversaire de l’annonce de la fermeture, environ 150 personnes ont entouré la tente qui avait servi de QG à la grève d’octobre, remontée pour une conférence de presse devant l’usine.

Bref, comme le disait la banderole déployée à la fin de la grève, « C’est pas fini ! ».

9 mai 2010

Félix RODIN

Mots-clés Entreprises , Freescale , Licenciements