Les brèves ont migré !
9 janvier 2024 Brève
Les brèves du « Fil rouge » sont désormais publiées sur la page des brèves du site du NPA. Bonne lecture à tous et toutes !
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9 janvier 2024 Brève
Les brèves du « Fil rouge » sont désormais publiées sur la page des brèves du site du NPA. Bonne lecture à tous et toutes !
Un homme de 30 ans, originaire de la Martinique, est décédé à l’hôpital parisien de la Pitié Salpêtrière où il avait été admis après avoir reçu une dizaine de décharges de pistolets à impulsion électrique lors de son interpellation par la police à Montfermeil. D’après les premiers éléments de l’enquête, six policiers de la brigade anti-criminalité ont fait usage de leurs pistolets à impulsion électrique sur cet homme qui ne semblait pas être dans un état psychologique normal. Au total 18 policiers ont pris part à cette intervention pour arrêter un suspect qui n’était pas armé. À la suite de son interpellation, l’homme a fait deux arrêts cardiaques, un alors qu’il se trouvait dans le fourgon des sapeurs-pompiers qui l’avaient pris en charge, l’autre à l’hôpital où il est décédé. Les policiers évoquent comme toujours la « légitime défense ». La « preuve » : l’un d’eux a été mordu à un doigt et a reçu un coup de pied. Dommage que le ridicule ne tue pas chez les policiers.
Une crème anti-âge révolutionnaire, « née de la science quantique ». C’est la promesse faite pour le nouveau produit de la marque de cosmétique Guerlain. Ce produit, baptisé « Crème Orchidée Impériale Gold Nobile », reproduirait les qualités d’une orchidée endémique de l’Himalaya. Plutôt exotique. Mais ce n’est pas tout : cette crème « aide à restaurer la lumière quantique d’une cellule jeune à l’échelle de l’infiniment petit … (car) les cellules de la peau émettent de la lumière à l’échelle quantique ». Guerlain aurait fait cette découverte grâce à une collaboration avec des biophysiciens de l’Université tchèque Palacky. Contactée par des journalistes du Huffpost la faculté des Sciences de cette université affirme « que le nom commercial du produit est totalement dénué de sens d’un point de scientifique » et d’ajouter qu’« en tant qu’institution de recherche sérieuse, nous ne voulons pas de ce genre de publicité ». Ce qui n’empêche pas Guerlain d’aller de l’avant et de vendre sa crème de perlimpinpin au prix prohibitif de 650 euros les 50 ml.
La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) vient de publier une étude sur les inégalités de santé chez les jeunes enfants en lien avec la pollution de l’air. 10 % des enfants concentrent l’essentiel des effets observables lors d’une augmentation de l’exposition à la pollution avant leur premier anniversaire, via le recours aux soins en lien avec certaines pathologies respiratoires. Plus souvent dans un moins bon état de santé à la naissance, ils ne sont pas répartis de façon égale sur l’échelle de niveaux de vie des parents : parmi ces enfants les plus affectés, le dixième le plus modeste est 1,6 fois plus représenté que le dixième le plus aisé. Concernant les hospitalisations en urgence pour bronchiolite et la délivrance de médicaments contre l’asthme, les effets importants, détectables statistiquement, seraient concentrés dans un groupe représentant 10 % des enfants, le groupe des enfants les plus affectés par la pollution de l’air. Que ce soit en termes d’hospitalisations en urgence pour bronchiolite ou de délivrance de médicaments anti-asthmatiques, les enfants les 10 % les plus affectés présentent plus souvent un état de santé défavorable à la naissance et font également plus souvent partie des familles les plus modestes. Conclusion : un enfant a plus de chance d’être en bonne santé dans un milieu aisé que dans un milieu pauvre. On s’en doutait un peu.
7 janvier 2024 Brève
On les appelle les « refuzniks ». Ce néologisme venu de l’ex-URSS, désigne les jeunes qui, le plus souvent par conviction pacifiste, refusent de faire leur service militaire obligatoire. Ce choix est devenu encore plus difficile depuis le début de la guerre avec le Hamas, car l’environnement politique s’est considérablement durci, avec un glissement vers la droite de l’opinion publique, le renforcement des sentiments xénophobes. et une augmentation de la violence et de l’agressivité. Malgré ces défis, nombre de refuzniks restent fermes dans leurs convictions. France 24 s’est entretenue avec l’une d’entre elles, Sofia Orr, une jeune femme de 18 ans rencontrée à Pardes Hanna-Karkur, une municipalité du district de Haïfa. Elle déclare : « Le 25 février, date à laquelle est prévu mon enrôlement, je refuserai de m’engager dans l’armée israélienne et j’irai en prison militaire pour cela. Je refuse de prendre part aux politiques violentes d’oppression et d’apartheid qu’Israël a promulguées à l’encontre du peuple palestinien, et plus particulièrement maintenant avec la guerre. Je veux me battre pour faire passer le message qu’il n’y a pas de solution militaire à un problème politique. Cela est plus évident que jamais aujourd’hui. Je veux faire partie de la solution et non du problème ». Un discours mûrement réfléchi qui fait écho à celui de son ami, Tal Mitnick, un jeune homme de 18 ans, premier objecteur de conscience condamné et emprisonné depuis le début de l’opération à Gaza. En refusant de participer à l’oppression des Palestiniens, les refuzniks israéliens font preuve de courage et de détermination. Ils ont tout notre soutien.
Le ministre azerbaïdjanais de l’Écologie, Mukhtar Babayev, a été désigné pour présider la COP29 à Bakou du 11 au 22 novembre prochain. Cet homme politique est un vétéran de l’industrie pétrolière. Il suit ainsi les traces de son prédécesseur, Sultan al-Jaber, qui avait présidé la conférence sur le climat à Dubaï tout en étant patron de la principale compagnie pétrolière émiratie Adnoc. Babayev a été un des piliers de la Compagnie pétrolière nationale de la République d’Azerbaïdjan, pays qui reste aujourd’hui très dépendant des hydrocarbures qui représentent un peu moins de 50 % de son PIB, un peu plus de 50 % de ses recettes budgétaires et un peu plus de 90 % de ses recettes d’exportation. Avec lui la pollution aux hydrocarbures a peu de chances de reculer.
Des milliers d’enseignants ont manifesté à Rabat en défilant de la principale artère du centre de la capitale jusqu’au siège du ministère de l’Éducation. Ils réclament notamment une réforme « équitable » de leur statut dans le secteur de l’éducation, perturbé depuis trois mois par des grèves. Selon des chiffres du ministère, 50 000 enseignants sur 280 000 ont observé une grève de deux jours cette semaine, rejetant un accord trouvé entre le gouvernement et les principales centrales syndicales du secteur autour du statut des enseignants, à l’origine de la crise. Le gouvernement s’est engagé fin décembre à accorder « la qualité de fonctionnaire public à l’ensemble des travailleurs du secteur de l’éducation », répondant donc à la revendication phare de 140 000 enseignants dits contractuels du secteur public recrutés depuis 2016, selon un communiqué officiel. Il a également annoncé une augmentation de 1 500 dirhams (près de 140 euros) pour tous les enseignants, dont le salaire moyen est de 5 000 dirhams (environ 463 euros). Mais la Coordination nationale du secteur de l’éducation, un regroupement informel de plusieurs groupes d’enseignants, a rejeté l’accord. « Le gouvernement cherche seulement à absorber la colère des enseignants. Nous n’adhérons pas à cet accord, car il a été signé par des syndicats qui ne nous représentent pas », a expliqué Rabie El Gourii, membre de la Coordination. L’enseignement public marocain fait souvent l’objet de critiques entre un niveau des élèves jugé faible, un taux élevé d’abandon scolaire, des classes surchargées, et aussi une privatisation constante du secteur.
Mots-clés : Maroc
Pour célébrer le début de l’année 2024 ainsi que ses 60 ans, le magazine Le Peuple breton a publié un numéro célébrant la Bretagne et ses habitants. Le mensuel d’actualités régionales a été créé en 1964 par des militants de l’Union démocratique bretonne, formation autonomiste se revendiquant de la gauche et de l’écologie. Il a choisi de mettre à la une la photo d’un petit garçon métis souriant, en habit traditionnel et le drapeau breton sur l’épaule accompagné de la mention « Être Breton n’est pas une affaire de couleur de peau ». Mal lui en a pris. Le magazine a reçu des centaines de messages racistes et haineux. La rédaction a alors indiqué : « Pour éviter la propagation des paroles racistes, nous avons coupé nos commentaires sur notre une ! Vous pouvez faire de même chez vous. » À l’évidence, le message anti-raciste de couverture n’a pas plus à tous les Bretons, surtout ceux d’extrême droite.
Mots-clés : Racisme
Selon une enquête de Mediapart, Gérald Darmanin, lorsqu’il était ministre des Comptes publics en 2017, et son cabinet, auraient conseillé le Paris Saint-Germain (PSG) et son propriétaire qatari afin que ceux-ci évitent de débourser le moindre centime au fisc français dans le cadre du transfert record de 222 millions d’euros du joueur brésilien Neymar. Manque à gagner estimé pour le trésor public et l’Urssaf : entre 67 et 224 millions d’euros. La suite des échanges va principalement se faire entre le directeur de la communication du PSG, Jean-Claude Blanc, et le directeur de cabinet de Gérald Darmanin, Jérôme Fournel, aujourd’hui à la tête de la Direction générale des finances publiques. Fournel ira jusqu’à « proposer des pistes » au PSG pour éviter tout prélèvement de cotisations et d’impôts dans la transaction. Ce sera le cas à l’arrivée. Grâce aux recommandations du ministère des Comptes publics, le PSG a réussi à contourner l’administration fiscale. Preuve que contrairement à l’image qu’il donne, Darmanin adore les étrangers… quand ils sont milliardaires.
Visite remarquée de la ministre de la Santé, Agnès Firmin Le Bodo, à l’Institut Jérôme Lejeune qui dépend de la fondation du même nom connue pour ses positions hostiles à l’IVG et l’euthanasie et qui s’est positionnée dans le passé contre la pilule du lendemain et les recherches sur l’embryon. La ministre s’est défendue en affirmant qu’elle était simplement venue échanger avec des médecins sur la question de la fin de vie. Ce qu’elle aurait pu faire en les recevant à son ministère. Mais elle a préféré s’afficher avec des catholiques intégristes devant les journalistes, ce qui est sans doute de sa part un clin d’œil complice en direction de la droite et de l’extrême droite.
Mots-clés : IVG
C’était le traitement défendu par le professeur marseillais Didier Raoult alors que se propageait la première vague de la pandémie de Covid-19. Selon lui l’hydroxychloroquine, un médicament anti-parasitaire, était un remède quasiment miraculeux contre le coronavirus, alors que le monde se confinait pour ralentir sa propagation. Malgré les critiques de plus en plus vives des milieux médicaux il avait reçu l’onction de Macron qui l’avait qualifié de « grand scientifique ». Aujourd’hui, une étude parue dans la revue Biomedicine & Pharmacotherapy estime que son usage a provoqué la mort de près de 17 000 personnes et que ce chiffre est très largement sous-évalué. Pour parvenir à ce résultat, une équipe de chercheurs lyonnais s’est concentrée sur les données de la France, de la Belgique, de l’Italie, de l’Espagne, de la Turquie et des États-Unis lors de la première vague de la pandémie, c’est-à-dire entre mars et juillet 2020. Ils ont ensuite multiplié « le nombre de patients hospitalisés recevant de l’hydroxychloroquine par le taux de mortalité de chaque pays », explique le professeur Mathieu Molimard, chef du service pharmacologie du CHU de Bordeaux. Pour arriver à un total de 16 990 morts. Ce chiffre n’est toutefois « que la partie émergée de l’iceberg », précisent les auteurs de l’étude, et ce pour plusieurs raisons. Premièrement, elle ne porte que sur les patients décédés à l’hôpital. Elle met donc de côté tous ceux morts chez eux, potentiellement des effets secondaires que peut entraîner l’hydroxychloroquine, notamment sur le rythme cardiaque. Ensuite, ce chiffre ne concerne que six pays. Or d’autres nations – comme l’Inde et le Brésil où l’hydroxychloroquine a été massivement prescrite – n’ont pas été prises en compte, notamment par manque de données. Quoi qu’il en soit, Raoult, qui se voulait un grand bienfaiteur de l’humanité, apparait surtout comme un grand fossoyeur.
Mots-clés : Covid-19
C’est le site Capjpo-Europalestine qui donne l’information accompagnée d’une vidéo et de plusieurs photos. 300 militants juifs ont envahi le Parlement de Californie, à Sacramento, et bloqué les débats, pour exiger un cessez-le-feu et la fin du génocide à Gaza ! Les manifestants portaient des t-shirts noirs avec sur le dos l’inscription : « Les juifs disent : pas en notre nom » et avaient déployé au balcon des banderoles reprenant le même slogan et affirmant aussi : « Pas de fonds américains pour le génocide d’Israël en Palestine. » Sur le sol, ils avaient étendu une grande toile couverte de coquelicots sur laquelle figurait l’inscription « 30 000 tués en Palestine. Chaque fleur représente 20 vies palestiniennes ». Depuis le début du conflit l’association Voix juive pour la paix multiplie les manifestations dans le pays en soutien aux Palestiniens.
La Radio télévision belge francophone (RTBF) puis Mediapart ont publié coup sur coup des reportages sur des militants israéliens anti-occupation qui, dans la vallée du Jourdain, répondent aux appels de bergers palestiniens pour les protéger, ainsi que leurs troupeaux, face aux attaques des colons juifs. Ils tentent d’empêcher le vol des moutons, l’accaparement des ressources en eau, voire les violences physiques contre les bergers dont la plupart sont des Bédouins, une des communautés les plus pauvres au sein de la population palestinienne. Cette solidarité est bien évidemment très mal vue par certains en Israël. Comme l’explique Tal, une militante de 32 ans qui vit à Jérusalem : « [Mon activité] je la cache, ce n’est pas quelque chose dont vous parlez au travail… Mes amis les plus proches ont découvert seulement l’année dernière que je faisais ceci. Ils l’ont découvert car l’un des colons m’a identifiée sur Facebook. » Et même si le niveau de violence des colons a nettement augmenté depuis octobre, ces militants pacifistes continuent de se battre, envers et contre tout. Respect…
C’est le 15 janvier que doivent s’achever les négociations commerciales annuelles entre les industriels de l’agroalimentaire et ceux de la grande distribution. C’est dans ce cadre que ces derniers essaient de porter le débat sur la place publique pour tenter d’obtenir l’appui des consommateurs et de l’opinion. Carrefour a ouvert le feu en annonçant qu’il arrêterait de vendre des produits du groupe PepsiCo (Lipton, Pepsi-Cola, chips Lay’s, les Doritos ou encore les biscuits apéro Bénénuts) dans ses supermarchés pour protester contre la hausse des prix demandée par l’industriel. « Nous ne vendons plus cette marque pour cause de hausse de prix inacceptable. Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée », sera-t-il désormais écrit dans les magasins Carrefour, sur tous les produits du groupe PepsiCo. Michel-Édouard Leclerc s’est dit « tenté » de faire la même chose. Il accuse les multinationales de vouloir faire grimper les prix de manière « incongrue » : « 23 % sur l’huile », « 11 % sur les tablettes de chocolat, 10 % sur les sauces chaudes, 18 % sur les jus de fruits, 8 % pour le champagne. » Mais, avant d’en arriver là, il préfère utiliser d’autres moyens de persuasion, par exemple leur laisser miroiter une augmentation des volumes vendus en cas de baisse des prix. Il assure qu’il va « mettre les gants de boxe » face aux industriels. Tout ce cinéma se fait, bien entendu, au nom de la défense du consommateur et du pouvoir d’achat des plus modestes. Mais ces grands philanthropes n’ont qu’un seul objectif : arrondir leurs bénéfices sur le dos de la clientèle.
Mots-clés : Grande distribution
Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, s’est exprimé sur BFMTV et RMC à propos de l’affaire Depardieu. Il a expliqué que les propos sur les femmes tenus par l’acteur dans Complément d’enquête l’avaient « choqué », qu’il les trouvait « nuls » et qu’il « avait une pensée pour les personnes qui se sont senties offensées, qui sont victimes ». Il prenait ainsi le contre-pied des déclarations de Macron dans cette affaire. Mais, pour ne pas être accusé de crime de lèse-majesté, Véran a aussitôt défendu bec et ongle la politique menée par ce dernier en faveur des femmes en rappelant que c’était « la grande cause » de ses quinquennats. Ce dont les principales intéressées n’ont pas dû s’apercevoir. Et d’ajouter pour étayer son propos : « Emmanuel Macron, c’est le candidat qui en 2016 a mis sur la table la question des violences faites aux femmes dans les transports en commun. » Et de conclure en toute modestie : « La politique que nous menons porte des résultats », en évoquant notamment les derniers chiffres des féminicides fournis par la police et qui serait en très légère baisse. Sauf que ces chiffres sont contestés par les organisations féministes qui affirment, décompte à l’appui, qu’ils sont minorés. Bref, Véran va encore devoir ramer pour prouver que Macron n’est pas sexiste et que c’est au contraire un grand féministe.
Mots-clés : Droits des femmes
Le nombre des « étrangers délinquants » expulsés a augmenté de 30 % en 2023 par rapport à l’année précédente pour atteindre 4 686 personnes, a annoncé le ministère de l’Intérieur. À cette occasion Gérald Darmanin a réuni les préfets pour « se féliciter de ce premier bilan » et leur a demandé « d’accélérer encore en la matière, notamment grâce aux apports de la loi immigration dès lors que celle-ci sera promulguée ». Les principales zones de destination des personnes expulsées sont le Maghreb, l’Afrique subsaharienne et l’Europe centrale. Ces chiffres correspondent à des personnes sortant d’un « centre de rétention administrative » et à celles frappées d’ « arrêtés ministériels d’expulsion », mais n’inclut pas les personnes expulsées en raison de leur inscription au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste. Mais la frénésie d’expulsions de Darmanin est telle que l’administration ne parvient pas à suivre. La Cour des comptes a rappelé le même jour que dans moins de 10 % des cas l’obligation de quitter le territoire était effectivement appliquée. Les autres 90 % sont dans les limbes ou dans des lieux de privation de liberté. Et cette situation ubuesque risque encore de s’accentuer. Une seule solution : régulariser tous les sans-papiers et arrêter les expulsions.
Mots-clés : Migrants
L’année 2024 débute dans une situation difficile pour le Service national de santé (NHS). Des dizaines de milliers de rendez-vous chez le médecin ont été annulés du fait d’une grève lancée par les junior doctors, ces jeunes médecins au statut comparable à celui des internes et qui sont 70 000 outre-Manche. Cette grève de six jours fait suite à des mois de mobilisation des junior doctors qui réclament des augmentations de salaire de 35 % étalées sur plusieurs années. Du fait de cette mobilisation, le mois de janvier 2024 pourrait être « l’un des pires débuts d’année » que le NHS a connu, a averti un directeur médical de l’institution, Stephen Powis. « Il est probable que plusieurs milliers de rendez-vous soient à nouveau annulés ou reprogrammés, en plus des 1,2 million de rendez-vous supprimés que nous avons déjà enregistrés depuis plus d’un an avec des périodes de grève », a-t-il précisé auprès du Guardian. De son côté, un dirigeant de l’Association médicale britannique, Robert Laurenson a expliqué : « Nous avons des listes d’attente énormes parce que nous n’avons pas assez de médecins. La réponse n’est pas de réduire nos salaires et de nous faire fuir […] La grève est la seule chose que ce gouvernement écoute. »
Mots-clés : Grève | Royaume-Uni
En août 2023, Jennifer Hermoso est entrée dans l’histoire du football en remportant la Coupe du monde avec l’équipe nationale espagnole. Mais l’événement avait été éclipsé par le scandale du baiser forcé sur la bouche que Luis Rubiales, à l’époque président de la Fédération espagnole de football, lui avait imposé devant les caméras. La joueuse espagnole a témoigné à Madrid devant le juge chargé de l’enquête, déclarant que le baiser n’avait été « à aucun moment consenti » et qu’elle avait subi d’intenses pressions. Elle a déclaré avoir été victime de « harcèlement » de la part de Luis Rubiales, et de son entourage, ayant « altéré sa vie » et « produit une situation de troubles et de tristesse ». Le procès en cours a un très fort retentissement dans l’opinion publique, car la joueuse est devenue un symbole du #MeToo du football espagnol.
Mots-clés : Droits des femmes
L’ONG israélienne de défense des droits humains Yesh Din a rendu public un rapport qui montre que les actes de violence de colons israéliens contre des Palestiniens ont enregistré un record en 2023. « La violence des colons est la politique du gouvernement israélien », a-t-elle dénoncé dans un communiqué. Jamais « le nombre d’incidents et le nombre d’Israéliens impliqués et le bilan » des violences n’ont été aussi élevés. Parmi ces attaques, Yesh Din évoque deux épisodes particulièrement violents, perpétrées par « un grand nombre de colons israéliens » : le premier à Huwara, en février, et le second à Turmus Ayya, en juin, deux villages palestiniens entre Naplouse au nord et Ramallah au centre. « Des centaines d’Israéliens les ont attaqués, mettant le feu à des dizaines de maisons et de véhicules », rappelle Yesh Din. De son côté l’agence des Nations unies chargée de la coordination humanitaire a dressé un bilan semblable de 1 225 attaques en soulignant qu’elles se sont multipliées depuis le mois d’octobre. Quant aux autorités israéliennes, loin de vouloir calmer les choses, elles apportent leur plein soutien aux colons d’extrême droite.
Alors qu’il est sur le point d’être rénové aux frais de l’État en vue des Jeux olympiques, le Stade de France est à vendre. Son prix est estimé entre 400 et 600 millions d’euros, mais comme l’explique la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, tout cela est couvert par le secret des affaires. On sait seulement que le propriétaire du PSG, Qatar Sports Investments, a jeté l’éponge et que le consortium Vinci-Bouygues, qui a la concession de l’ouvrage jusqu’en 2025, est sur les rangs. Ainsi que l’entreprise d’évènementiel GL Events, présidée par Olivier Ginon, considéré comme proche de l’Élysée, qui a le soutien de la mairie de Paris et de la société américaine AEG, spécialisée dans l’organisation d’événements sportifs et musicaux, et qui exploite l’Accor Arena, le Bataclan et la future Arena La Chapelle. Tout ce beau monde va donc s’étriper dans les mois qui viennent pour tenter de mettre la main sur l’ouvrage. Pas pour la beauté du sport, mais dans l’espoir de faire un investissement rentable. Quant aux sportifs, personne ne leur demande leur avis. Comme d’hab.
Dans une tribune publiée dans les colonnes du Monde, un collectif de membres de la Société française de santé publique réclame « un soutien affirmé des pouvoirs publics » à la campagne « janvier sans alcool » dans le but de mener une politique « cohérente et déterminée sur l’alcool, à la hauteur des enjeux, et qui vise notamment à changer l’image de ce produit. » À l’instar de la stratégie antitabac, développée avec succès depuis des décennies. La consommation d’alcool est en effet responsable, directement ou indirectement, de plus d’une soixantaine de maladies. Elle est la première cause d’hospitalisation et la deuxième cause de mortalité évitable en France (après le tabac) avec environ 49 000 décès par an. Mais derrière Macron, différents ministres du gouvernement, qui a récemment annulé plusieurs campagnes contre l’alcoolisme, affichent sans vergogne leur proximité avec le lobby vitivinicole. La santé publique attendra…
France info a publié un reportage sur les ONG pacifistes israéliennes qui peinent à se faire entendre dans leur pays alors que l’opinion publique est très majoritairement intoxiquée par la propagande belliciste. Ainsi l’ONG Médecins pour les droits humains (Physicians for Human Rights) travaille depuis des années avec des médecins gazaouis qu’elle forme, à qui elle envoie du matériel et des médicaments. Mais depuis le début de la guerre, impossible d’envoyer des renforts de personnel sur place, ni du matériel, ni de l’argent aux hôpitaux. « Depuis quatre ou cinq semaines, on tente de faire parvenir de l’aide humanitaire dans Gaza, mais notre banque nous a menacé de geler nos comptes », déplore un de ses dirigeants, Guy Shalev. « Les fonds envoyés à Gaza, ça aurait pu être considéré comme du financement terroriste, ou quelque chose comme ça. » Et de poursuivre : « On reçoit tout le temps des messages et des informations sur des personnes que l’on connaît et qui sont mortes sous les bombardements », raconte-t-il. « Plus de 300 soignants ont été tués depuis le début de cette guerre. Ce matin encore, on a parlé au directeur de l’hôpital européen de Khan Younès, son frère a été tué. Il était aussi médecin. » C’est le même sentiment à chaque message reçu : « On est totalement impuissants. » Il poursuit : « C’était impossible, les premières semaines, de parler d’un cessez-le-feu. On a essayé, on a reçu beaucoup de menaces. Donc les gens ne voulaient pas en entendre parler. Mais je pense que ces deux ou trois dernières semaines, l’opinion s’ouvre un peu plus à l’idée que le cessez-le-feu est la chose à faire. Il n’y a vraiment aucun moyen de sauver des vies à Gaza si ce n’est d’appeler à un cessez-le-feu. » Malgré leur isolement les ONG comme celle-ci poursuivent leur combat.
Dans Libération, 150 personnalités du monde de la culture ont paraphé un texte dénonçant « l’impunité » de l’acteur et affirmant « les monstres sacrés n’existent pas ». L’acteur, visé par plusieurs plaintes pour viols, est également très critiqué après la diffusion d’un reportage de Complément d’enquête où il multipliait les propos misogynes et insultants envers les femmes et les fillettes. Dans le même temps, le texte publié par le collectif « Cerveaux non disponibles » et relayé sur le site du Club de Mediapart, atteint désormais les 8 000 signatures de personnalités des arts et du spectacle alors qu’un nombre grandissant de personnes qui lui avaient d’abord apporté leur soutien dans les colonnes du Figaro font désormais machine arrière. Il semble bien que l’intervention télévisée de Macron en faveur de Depardieu a eu exactement l’effet inverse que celui recherché : loin de le conforter elle a ouvert la voie à un torrent de critiques et d’indignation. Et c’est une bonne chose.
Le corps d’une femme de 29 ans a été découvert à Bourail, dans le centre de l’île. À leur arrivée les pompiers ont constaté le décès de la victime qui portait des traces de coups, notamment au visage. Elle était mère de trois enfants. Une enquête pour homicide volontaire par conjoint a été ouverte et l’homme est activement recherché. Rappelons que l’an dernier le pays a dénombré 102 féminicides et 122 en 2022. En résumé une femme meurt en moyenne tous les trois jours sous les coups de son compagnon ou ex-compagnon.
Mots-clés : Féminicides
En 2023, le nombre de détenus a atteint un nouveau record absolu avec 75 677 pour 61 359 places opérationnelles. Le taux d’occupation est 123.3 % en moyenne, mais 148,5 % dans les maisons d’arrêt où se trouvent les détenus en attente de jugement et ceux condamnés à de courtes peines. Il atteint ou même dépasse les 200 % dans onze établissements. En raison de cette surpopulation, 2 748 détenus sont contraints de dormir sur un matelas posé à même le sol. Face à la surpopulation carcérale chronique, qui a valu à Paris une nouvelle condamnation de la Cour européenne des droits de l’homme, le gouvernement table sur la construction de 15 000 nouvelles places de prison d’ici à 2027. Quant à changer de politique pénale pour moins enfermer, il n’en est pas question. C’est pourquoi la situation ne peut que s’aggraver.
Mots-clés : Prisons
Au 1er janvier, Pôle emploi est devenu France travail. Tout comme en décembre 2008 l’Agence nationale pour l’emploi avait pris le nom de Pôle emploi. Sans que cela ne change grand-chose à la situation des chômeurs et des demandeurs d’emplois… sauf qu’en général on profite de ces changements pour leur serrer un peu plus la vis. Ce qui est le cas aujourd’hui avec la réforme du Revenu de solidarité active (RSA) dont les allocataires ont désormais l’obligation d’être inscrits à France travail et de travailler gratis une dizaine d’heures par semaine. Quant au patronat il pourra continuer à embaucher et à virer comme bon lui semble. Et, malgré les déclarations optimistes de Macron, il est certain que le simple changement de nom naura aucun effet sur le niveau du chômage.
Mots-clés : Chômage
L’Arabie saoudite reste dans le peloton de tête – avec la Chine et l’Iran – des États qui pratiquent systématiquement les exécutions capitales. Au 31 décembre 2023, 170 personnes ont été décapitées au sabre dans le royaume saoudien contre 147 pour l’ensemble de 2022, dont 81 en une seule journée. Un record de 187 exécutions avait été enregistré en 2019. Ce qui n’empêche pas les grandes puissances – dont la France – d’entretenir d’excellentes relations avec cette monarchie sanguinaire dont la qualité principale est d’être un gros client des marchands d’armes occidentaux, notamment français.
Mots-clés : Arabie saoudite
La distribution par le Programme alimentaire mondial (PAM) de denrées a concerné jusqu’à 5,6 millions de Syriens, soit l’équivalent de 25 % de la population d’avant-guerre. Depuis 2020, ces Syriens qui bénéficiaient de cette aide ont vu la taille des colis de sucre, huile et céréales rétrécir. Depuis le 1er janvier, ils n’en reçoivent plus : le PAM met fin à son principal plan de soutien dans ce pays en lambeaux. Il avait déjà diminué cet été de presque la moitié le nombre de bénéficiaires de colis alimentaires : ceux-ci n’avaient été alloués qu’à 3,2 millions de Syriens. La catastrophe humanitaire perdure pourtant dans un pays où l’économie est exsangue : plus de 90 % des Syriens vivent sous le seuil de pauvreté et plus de 12 millions d’entre eux sont en situation d’insécurité alimentaire, selon l’ONU. Mais désormais les grandes puissances, qui sont les principaux donateurs, se font tirer l’oreille pour verser leur obole, et le PAM n’a reçu en 2023, pour la Syrie, que 33 % des fonds qu’il attendait. D’où sa décision de mettre la clé sous la porte. Encore un exemple où l’impérialisme, après avoir contribué à mettre une région à feu et à sang, se lave les mains de ses conséquences.
Mots-clés : Syrie
2 janvier 2024 Brève
Les autorités du royaume chérifien ont lancé des consultations devant durer six mois pour réformer la « Moudawana », c’est-à-dire le Code de la famille, vingt ans après une première refonte qui a été très loin d’assurer l’égalité femmes-hommes. En 2004, un nouveau code de la famille avait offert des avancées comme la responsabilité conjointe des deux époux, le droit pour la femme de demander le divorce ou encore des restrictions au mariage des mineures et à la polygamie. Mais aujourd’hui nombre de discriminations continuent d’exister notamment en matière de succession, la fille n’ayant droit qu’à la moitié de ce qu’hérite le fils. Le mariage des mineures est aussi l’une des questions les plus controversées. Si la « Moudawana » a porté à 18 ans (au lieu de 15) l’âge légal du mariage des femmes, les dérogations sont monnaies courantes. Censées être exceptionnelles, elles atteignent des niveaux très élevés puisque qu’officiellement « près de 85 % des demandes présentées entre 2011 et 2018 ont été approuvées »… généralement contre le versement de pots-de-vin par les pères ou les futurs maris. Les restrictions à la polygamie sont également facilement contournées. Enfin, le droit de tutelle des enfants, automatiquement attribué au père, est un autre écueil de la législation actuelle, notamment en cas de divorce, selon les défenseurs des droits des femmes. Une mère divorcée a ainsi besoin de demander l’accord de son ex-conjoint pour les plus simples démarches administratives concernant son enfant, comme l’inscrire à l’école, voyager avec lui ou le faire soigner. En cas de remariage, elle s’expose également au risque de perdre sa garde dès l’âge de sept ans si le père en fait la demande. Comme on le voit, les féministes ont encore du pain sur la planche pour faire entrer le pays de plain-pied dans le 21e siècle.
Lors du championnat du monde des échecs qui se déroule en Ouzbékistan, la Fédération internationale a sanctionné une joueuse néerlandaise pour avoir porté des baskets. Non seulement Anna-Maja Kazarian a dû quitter la salle et rentrer à l’hôtel pour changer de chaussures et revenir en talons mais en plus elle a récolté d’une amende. La Fédération internationale des échecs justifie son attitude destinée, selon elle, à « promouvoir une image bonne et positive des échecs ». Ce qui l’amène à interdire également tout type de jean ou de vêtement en tissu jugé « inapproprié ». Et les femmes sont les premières visées. Mais si elle n’est pas la seule à avoir été sanctionnée, Kazarian est la première à s’opposer aussi ouvertement et publiquement à la Fédération sur ce point. Cette dernière estime sans doute que pour jouer aux échecs il ne faut pas se sentir trop bien dans ses baskets.
2 janvier 2024 Brève
Au nom des 75 associations et ONG du champ de la solidarité qui le composent, le collectif Le Revers de la médaille a interpellé les pouvoirs publics quant aux risques que l’organisation des Jeux olympiques fait courir aux personnes vulnérables en région parisienne. En cause notamment, la suppression de places d’hébergement réservées dans des hôtels, ceux-ci ayant préféré se tourner vers une activité touristique, plus rentable, en vue des JO. On observe également une multiplication des expulsions de bidonvilles à Paris et en Seine-Saint-Denis, qui vont encore s’intensifier avec l’arrivée des Jeux. Sans-abri, mineurs non accompagnés, habitants de bidonvilles ou malades en situation précaire ne sont manifestement pas conviés à la fête des JO 2024. Pire, tout semble à l’œuvre pour les exclure du paysage. Ce collectif, proche de la réalité du terrain, s’est déjà fait connaître via des messages parodiant ceux des JO tels que « Plus vite, pour vider l’Île-de-France des populations précarisées », « Plus haut, vers l’exploitation des travailleurs sans papiers » ou encore « Plus fort, dans la réponse sécuritaire contre les personnes à la rue ». Bien vu.
En lisant le palmarès de la Légion d’honneur 2024, on y apprend que le PDG du numéro un mondial du luxe LVMH, Bernard Arnault, va rejoindre « le cercle prestigieux des grand-croix », la plus haute dignité de la Légion d’honneur, détenue par seulement 68 autres personnes… Être riche à milliards vaut donc la reconnaissance suprême de la nation française. Il paraîtrait que Gérard Depardieu s’impatienterait de passer lui aussi « grand-croix ». Avec Macron à la présidence c’est jouable, non ?
Dans une enquête qu’il vient de publier, le quotidien économique américain The Wall Street Journal, peu suspect de sympathies pro-palestiniennes, estime que 70 % des 439 000 habitations et environ la moitié des bâtiments de la bande de Gaza ont été endommagés ou rasés. Le quotidien indique que les structures détruites incluent des églises byzantines, des mosquées anciennes, des usines, des immeubles résidentiels, des centres commerciaux, des hôtels de luxe, des théâtres et des écoles. De plus, les infrastructures essentielles telles que l’eau, l’électricité et la santé sont « irréparables ». Sur les 36 hôpitaux en activité avant la guerre, seuls huit sont désormais opérationnels et accueillent des patients. Plus des deux tiers des écoles ont été endommagées, et de nombreuses zones agricoles, telles que les vergers et les serres, ont été « complètement détruites ». Par ailleurs, selon une estimation d’organisations humanitaires, il faudra au moins un an après la guerre pour déblayer les décombres, et entre sept et dix ans pour reconstruire les habitations détruites. Autant dire que pour les Gazaouis, qui comptent déjà plus de 21 000 morts et 56 000 blessés, la fin du cauchemar n’est pas pour demain.
Le gouvernement américain vient d’approuver une nouvelle vente d’armes à Israël pour un montant de 133,4 millions d’euros sans demander l’autorisation du Congrès comme c’est habituellement le cas pour les transferts d’armes vers des pays étrangers. Alors que le massacre des civils palestiniens de la bande de Gaza continue à un rythme toujours plus élevé, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a justifié l’approbation immédiate du transfert par « l’urgence des besoins défensifs » du gouvernement Netanyahou. C’est la seconde fois ce mois-ci que l’administration Biden donne son feu vert à un transfert de matériel militaire vers Israël sans consulter l’organe législatif. Le 9 décembre, soit moins de vingt-quatre heures après avoir posé son veto à une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies exigeant un cessez-le-feu humanitaire, Washington avait déjà autorisé la vente en « procédure d’urgence » de près de 14 000 obus de chars à l’armée israélienne. Pour l’impérialisme américain, l’urgence absolue est donc de soutenir les massacres de l’occupant sioniste tout en faisant mine de demander à Tel Aviv de protéger les populations civiles. Un cynisme et une hypocrisie qui ne trompent plus grand monde.
Cinq jours après la publication dans Le Figaro d’une tribune en soutien à Gérard Depardieu, mis en examen pour viols et agressions sexuelles, 2500 artistes ont signé une « contre-tribune » pour dénoncer non seulement le sexisme de l’acteur et ses propos ignobles à l’égard des femmes, mais aussi le soutien que lui a apporté Emmanuel Macron. Le texte, publié par le collectif « Cerveaux non disponibles », est relayé sur le site du Club de Mediapart. Il entend briser « la loi du silence » et « l’écho de l’impunité ». La tribune publiée dans Le Figaro et la défense d’Emmanuel Macron « sont autant de crachats à la figure des victimes de Gérard Depardieu mais aussi de toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles », affirment les signataires. Dans le même temps plusieurs signataires de la tribune ont décidé de retirer sleur signature en présentant des excuses. C’est notamment le cas de la réalisatrice et écrivaine Nadine Trintignant dont la fille, Marie, avait succombé sous les coups de son compagnon, Bernard Cantat. Plusieurs de ces signataires se sont aperçus, après-coup, que le texte de cette tribune avait été rédigé par le comédien Yannis Ezziadi, proche des figures d’extrême droite, et éditorialiste au magazine ultra-conservateur Causeur. Depuis, toute une partie de l’extrême droite est à l’offensive pour soutenir Depardieu en s’appuyant notamment sur les médias réactionnaires du groupe Bolloré et sur la mouvance d’Éric Zemmour. Depardieu a les amis qu’il mérite…
Le Conseil d’État a entériné la légalité des réquisitions de logements étudiants du centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous) de Paris pour accueillir le personnel des Jeux olympiques et paralympiques 2024. Le ministère des Sports avait annoncé en mai vouloir réquisitionner plus de 3 000 logements étudiants en Île-de-France, et le Crous de Paris s’était exécuté en limitant les baux d’occupation de ces logements au 30 juin 2024. Après cette date, les étudiants concernés par cette mesure n’auront plus qu’à se débrouiller pour trouver un logement. Le Crous a promis de les aider. L’espoir fait vivre. Mais après les problèmes de transport en commun, de circulation et de bâtiments réquisitionnés, l’expulsion des étudiants de leur logement est le dernier exemple en date du fait que les prochains JO risquent de rendre difficile la vie quotidienne de la population la plus modeste.
Après les premières manifestations du 27 décembre contre les mesures-chocs du président ultra-libéral Javier Milei, un appel à la grève générale a été lancé par la CGT, principale organisation syndicale du pays, pour le 24 janvier. Jamais, depuis la fin de la dictature militaire, un président ne s’était attaqué ainsi à la fois aux droits du Parlement, à ceux des travailleurs et de toute la société argentine. Son « Décret de nécessité d’urgence » est un concentré de la théorie réactionnaire du « choc néo-libéral » : modification ou abrogation de règles en matière de droit du travail, fin de l’encadrement des loyers ou de la loi luttant contre l’inflation sur les produits de première nécessité, mise en cause de la couverture de santé… Et ses projets ne s’arrêtent pas là. Il prévoit de modifier la loi électorale, en matière d’élections locales, et de sanctionner lourdement les individus pour « entrave » lors des manifestations. Au total, entre ce décret et les projets de loi envoyés par la présidence au Parlement, plus de 600 mesures réactionnaires et anti-ouvrières sont sur les rails. Ce n’est qu’en se mobilisant massivement, dans la rue et les entreprises, que les travailleurs pourront faire reculer Milei et son programme de soutien sans limite au patronat.
Mots-clés : Argentine
Emmanuel Macron a annoncé qu’un hommage national à Jacques Delors, qu’il présidera, aura lieu le 5 janvier prochain aux Invalides. Venu du syndicalisme chrétien, Delors adhéra sur le tard, en 1974, au Parti socialiste. Cela lui permit ensuite, après l’élection de François Mitterrand, de devenir ministre des Finances. Il fut, à ce titre, le principal initiateur du « tournant de la rigueur » en 1983 qui s’attaqua aux acquis des travailleurs, mettant fin notamment à l’échelle mobile des salaires, tout en abreuvant le patronat de centaines de millions de subventions. En tant que président de la Commission européenne, Delors mit tout son talent à construire une Europe du capital et de la libre concurrence. C’était un « social-démocrate » par coquetterie, un fidèle serviteur de la bourgeoisie par conviction. Pas étonnant que la classe politique, de gauche comme de droite, l’ait encensé. Ce ne sera pas le cas des travailleurs.
Le groupe d’ameublement Habitat a été placé en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Bobigny à la veille du nouvel an. Triste nouvelle pour les 383 salariés des 25 magasins du groupe qui restent sur le carreau et qui n’ont pas été payés depuis deux mois. Le comité social et économique de l’entreprise a adressé un signalement au procureur de la République sur la gestion du groupe avant un probable dépôt de plainte. Pour la CGT Commerce, « le PDG, déjà impliqué dans des situations similaires au sein d’autres entreprises et potentiellement en mesure de recommencer demain, peut remercier Macron et son gouvernement », rappelant que cette catastrophe sociale est une des « conséquences désastreuses des lois en vigueur, permettant des montages financiers destructeurs pour l’emploi mais protecteurs du capital ». Il était bon de le rappeler.
Mots-clés : Licenciements
L’hôtel du Palais, un des établissements de grand standing de la côte basque, est éclaboussé par un scandale sexuel qui a contraint son chef étoilé, Aurélien Largeau, à quitter l’établissement en catastrophe à la veille de Noël. En sa présence, dans les cuisines, un jeune commis avait subi un bizutage en règle. Il avait été attaché nu sur une chaise avec une pomme dans la bouche et une carotte dans les fesses. Des photos et des vidéos avaient ensuite été partagées sur les réseaux sociaux. Le groupe hôtelier Hyatt, qui exploite l’établissement, il a aussitôt fait supprimer les vidées et photos compromettantes en intimant l’ordre au personnel de se taire et de ne pas répondre aux questions des journalistes. Cela n’a pas suffi. L’affaire est devenue publique et a conduit le parquet de Bayonne à ouvrir une enquête pour agression sexuelle et violence. Quant au commis victime de ce fait divers sordide il a dû quitter son poste. Sans doute briefé par Hyatt, il a tenté de minimiser les faits en parlant d’une simple « plaisanterie ». Doux euphémisme pour une agression sexuelle.
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