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Accueil > Éditos de bulletins > 2004 > mai > 17

Contre les attaques du capital, pour une Europe des travailleurs !

La campagne pour les élections européennes commence. Même si l’enjeu peut paraître moins important qu’aux régionales, puisqu’elles changeront encore moins la politique de ceux qui gouvernent en France, elles sont une nouvelle occasion d’exprimer notre rejet et notre colère face à la politique de ce gouvernement Raffarin. Poursuivant ses attaques, c’est dans l’immédiat à notre santé qu’il s’en prend avec son projet de démantèlement de la Sécurité sociale.

Le Parti socialiste aimerait, comme aux élections régionales, canaliser à nouveau vers lui tous les votes de mécontentement à l’égard de cette droite, si ouvertement et cyniquement au service du patronat. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que la gauche n’a pas donné l’exemple quand elle était au pouvoir. Elle n’a pas davantage protégé les travailleurs contre les licenciements, et les mesures qu’elle a prises contre les classes populaires préparaient celles de la droite. Elle ne s’engage par ailleurs aucunement à annuler, si elle revenait au pouvoir, les lois faites par la droite.

Tous les gouvernements en Europe, qu’ils soient de droite ou de gauche mettent en œuvre la même politique : réduire la protection sociale, augmenter la précarité des salariés et laisser un chômage massif se développer. Ils voudraient faire croire que c’est l’Europe qui leur impose leurs décisions. Comme si ce n’étaient pas les patrons et le Medef en France, ou leur homologues dans les autres pays, qui leur dictaient leur conduite ! L’Europe qu’ils choisissent de construire, c’est sans nul doute celle des capitalistes : tout pour les profits et la compétitivité économique des plus grandes entreprises. Ce dont nous n’avons aucune retombée à espérer, puisque c’est précisément sur notre dos que leur prospérité se bâtit.

Si l’Union européenne s’élargit, c’est pour permettre aux capitaux de circuler librement et aux grosses entreprises de profiter d’un vaste marché de 450 millions d’habitants pour écouler leur production.

Il en va tout autrement de la libre circulation des personnes. En adoptant tout un arsenal de mesures pour limiter l’immigration en provenance de ces nouveaux pays pendant un long délai de transition, pouvant aller jusqu’à sept ans, les Etats les plus riches montrent bien quelle place ils réservent aux derniers arrivants : celle d’Européens de seconde zone. Ils font ainsi tout pour dresser les travailleurs de leurs pays contre ceux des pays nouvellement intégrés. Ils jouent à mettre les salariés en concurrence les uns contre les autres, en utilisant les différences de salaires et en brandissant l’épouvantail des délocalisations.

Comme si les délocalisations étaient une nouveauté liée à l’élargissement de l’Europe à 25 !

Elles se pratiquent depuis bien longtemps, non seulement dans les pays européens avant même leur intégration – exemple : Renault en Roumanie, Peugeot en Slovaquie, Volkswagen en Tchéquie – mais aussi à travers le monde entier, en Chine ou en Inde. Les délocalisations existent également à l’intérieur des frontières nationales, d’une région à une autre où les patrons déménagent des entreprises pour toucher des subventions.

Aucune frontière ne protégera les travailleurs contre des licenciements. C’est la course aux profits des capitalistes qu’il faut stopper, par nos luttes. Tous unis, nous représentons une force considérable : 150 à 200 millions de travailleurs, toute l’activité économique de ce continent en dépend ! Ensemble, nous aurions les moyens :

D’imposer une harmonisation par le haut des salaires ;

D’unifier partout les lois du travail sur un niveau meilleur pour tous ;

D’interdire tous ces licenciements qui ne servent que l’avidité d’une minorité d’actionnaires exigeant toujours plus de rentabilité à leurs capitaux.

L’Europe des travailleurs reste à construire. Les travailleurs, la population, ont intérêt à une Europe unie et sans frontière entre les peuples. Mais elle ne pourra se faire sans lutte, sans s’opposer à la dictature des grands groupes capitalistes et des gouvernements qui les servent.

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