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Accueil > Éditos de bulletins > 2004 > mai > 10

Des sales guerres avec des sales moyens, c’est ça leur démocratie !

Après les révélations de la presse et de la télé américaines, relayées par les médias du monde entier, il n’était plus possible pour les dirigeants des Etats-Unis et de Grande Bretagne comme pour les responsables de leurs armées, de nier les exactions et les tortures infligées à des prisonniers irakiens, des photos à vomir – et aussi des vidéos – ayant préalablement largement circulé. Mais ces hypocrites de Bush, Blair et autres, voudraient encore nous faire croire que la responsabilité en revient à quelques « brebis galeuses », que ni eux ni leurs états-majors n’y sont pour rien, qu’ils ignoraient tout jusque-là, jouant même la surprise devant les caméras.

« Les photos sont choquantes, mais nos rapports sont pires » a cependant affirmé la Croix rouge qui dit avoir informé depuis octobre 2003, non seulement les responsables de la prison d’où proviennent les premières photos, mais s’être adressée aux autorités américaines et britanniques et à leurs supérieurs à Washington et à Londres. Ceux-ci vont maintenant sans doute, pour se dédouaner, faire condamner quelques-uns des exécuteurs de leurs basses œuvres. Mais réussiront-t-ils à ce prix à faire oublier que c’est sur l’ordre des services de renseignements, avec la bénédiction des sommets de l’appareil d’Etat américain ou britannique, que ces « traitements » de prisonniers ont été accomplis ?

Après avoir qualifié « ces pratiques » de « répugnantes », Bush a eu le culot d’ajouter : « Les Irakiens doivent comprendre que des erreurs peuvent aussi être commises dans une démocratie ». Les voilà donc tels qu’en eux-mêmes ces prétendus champions de la démocratie, ces prétendus « libérateurs » de l’Irak. Ceux qui lâchent leurs chiens – au sens propre comme au figuré – contre des prisonniers sans défense ; ceux qui dernièrement, en quelques jours, ont fait plus de 800 morts en bombardant la population de Fallouja ; ceux qui ont menti pour faire avaler une nouvelle guerre et des nouvelles dépenses d’armement à leur population, en prétendant que des armes de destruction massives menaçant l’Amérique et le monde étaient cachées en Irak ; ceux qui ont mis ce pays à feu et à sang sous ce prétexte, alors que leur objectif réel était de contrôler les richesses pétrolières de la région et de fournir de nouveaux débouchés à leurs entreprises.

Chirac recevant Blair à la fin de la semaine dernière a condamné les sévices en Irak. Lui non plus ne manque pas d’air ! Chirac n’était pas aussi bavard sur la question des sévices quand il a reçu Poutine. Il s’était bien gardé de fâcher le dirigeant russe à propos de la Tchétchénie, où se mène contre un petit peuple, une guerre pas moins indigne.

Silence encore sur le carnage qui s’est déroulé lors d’une manifestation dernièrement en Côte d’Ivoire. Pourtant l’armée française y est présente et patrouille avec les troupes de Gbagbo, l’actuel dictateur, qui pour maintenir son pouvoir assassine ses opposants et attise les haines interethniques provoquant de terribles massacres dans ce pays… où de grosses entreprises françaises obtiennent, en retour de l’attitude de Paris, de juteux marchés.

L’impérialisme français n’est pas en reste pour les sales guerres coloniales. Il peut même faire état d’un riche bilan. A commencer par la guerre d’Algérie, au cours de laquelle – nul ne peut l’ignorer – la torture a été systématiquement employée sous les ordres des plus hautes autorités de l’Etat. Des photos aussi avaient circulé à l’époque parmi des jeunes de retour de l’armée, car malheureusement nombre d’entre eux enrôlés dans cette guerre, avaient été pourris par la répression coloniale. Reste qu’à ce jour personne n’a été condamné pour ces « pratiques répugnantes » accomplies à l’ombre du drapeau français, alors que des vieilles ganaches hautement galonnées et des pantins d’extrême droite bien en vue, ont ouvertement revendiqué et justifié leurs saloperies. Le général Aussaresses par exemple n’a pas été condamné pour ce qu’il avait fait ou commandé de faire, mais seulement pour ce qu’il avait écrit quarante ans après.

Toute cette hypocrisie ne doit donc pas masquer la nécessité de combattre la politique de l’impérialisme, et en n’oubliant pas celle de nos propres dirigeants.

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