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Accueil > Éditos de bulletins > 2003 > avril > 21

Tous en lutte pour nos retraites, mais aussi pour l’emploi, les salaires et la sécurité sociale !

Le projet gouvernemental pour soi-disant préserver un « haut niveau de retraite », est simple et cynique : travailler plus longtemps, pour cotiser plus longtemps, si on n’est pas mort avant ! Son annonce n’est pas une révélation, mais la confirmation d’une sévère attaque contre tous les travailleurs - à commencer par les plus jeunes qui devront payer plein pot dans l’avenir.

Cible immédiate, les « fonctionnaires ». D’ici 2008, ils se verront imposer les 40 annuités auxquelles les travailleurs du privé sont soumis depuis les mesures Balladur de 1993. Sinon, pas de retraite dite pleine. Et soit la vieille prof continue de tenir le coup, jusqu’à 65 ans, devant une classe de 35 joyeux drilles, soit elle tire sa révérence à 60 ans ou avant, avec une pénalisation sur sa retraite au prorata des années manquantes.

Ainsi serait respectée la sacro-sainte équité entre le public et le privé ! Voilà des mois qu’on nous intoxique avec ça. Des mois que les « fonctionnaires » sont montrés du doigt comme des privilégiés, rapports à l’appui de la Cour des comptes ou de la basse-cour des journalistes aux ordres. Les statistiques sérieuses montrent pourtant que les fonctionnaires ne sont pas logés à meilleure enseigne que les salariés du privé, ni pour l’âge de départ ni pour le montant de leur retraite. Mais tous les mensonges sont bons pour tenter de diviser les travailleurs et s’assurer la passivité du privé pendant qu’on étripe le public.

Même le gouvernement n’a jamais caché que le train de mesures contre le public en cache un autre, contre le privé ! Il arrive ! Immédiatement après les 40 ans pour tous, à partir de 2008, on nous annonce une durée de cotisation de 42 ans ou plus pour tous, sous prétexte d’allongement de l’espérance de vie !

Mesures au goût de fiel car elles arrivent sur fond de vagues ininterrompues de licenciements. Travailler plus longtemps ? Merci Raffarin ! Merci patrons ! Mais ceux de GIAT-Industrie, Metaleurop, Daewoo, Lu-Danone, et tant d’autres ne demandent que de travailler jusqu’à leur retraite, plutôt que d’être jetés à la rue à 40, 50 ou 55 ans !

En fait, la prétendue « réforme des retraites » vise à aider le patronat à mettre encore plus la main dans les caisses. Celles qui existent, où il puise indirectement mais abondamment, mais aussi dans ces fonds de pensions ou d’épargne salariale qu’une partie de la classe ouvrière sera incitée à alimenter, à ses risques et périls, pour compenser la baisse des retraites par répartition. Des sommes colossales.

Politique de droite dure, diront certains ? C’est Rocard qui avait lancé le coup d’envoi par un « livre blanc » en 1991, contenant à la virgule près les « réformes » Balladur et Raffarin. De gauche et de droite en fait, c’est le même refrain sur la nécessaire « réforme des retraites », parce qu’on vivrait plus vieux. Rien que des mensonges. Car si les caisses de retraites se vident, c’est seulement à cause du chômage et des salaires de plus en plus bas.

A ce jour, Raffarin a préféré laisser de côté les « régimes spéciaux », c’est-à-dire les cheminots, les électriciens, etc., ceux qui ont fait ravaler son plan à Juppé en 95. Le gouvernement prie pour leur non-engagement dans la bagarre qui s’annonce. Il les ménage donc pour passer à l’offensive contre eux dans quelques mois !

Plus que jamais, une riposte générale de toute la classe ouvrière - public, privé, régimes spéciaux - est indispensable. Jusque-là, il faut bien le dire, les directions syndicales nous ont amusés, promenés dans les rues pour un p’tit tour le 1er février, un deuxième le 3 avril, et puis s’en vont ? Méfiance ! Ni les Marc Blondel ni les Bernard Thibaut et autres Jacques Chérèque ne se sont opposés à « négocier », c’est-à-dire à marchander sur notre dos. S’ils pleurent et haussent le ton aujourd’hui, c’est que le gouvernement ne leur laisse guère de miettes ! Preuve si besoin était que leur prétendue politique de concertation ne vaut pas un clou. Il n’y a que la riposte, tous ensemble, qui fera reculer le gouvernement. Et c’est possible. Cela dépend de nous tous de faire mieux même qu’en 1995. Pour cela, il faut se lancer. A l’appel des directions syndicales si possible, mais en sachant s’en passer si besoin.

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