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ATTAQUE GENERALE ET REPONSES DISPERSEES

15 avril 2003

Différentes catégories de l’Education nationale, des emplois jeunes, des surveillants (maîtres d’internat, surveillants d’externat et aides-éducateurs dont le poste est supprimé), des personnels ATOSS, des conseillers d’orientation ou infirmières (150 000 salariés à qui le gouvernement veut imposer le transfert de l’Education Nationale aux régions), des professeurs, des instituteurs et autres personnels de l’enseignement (dont les effectifs et les budgets sont attaqués), réagissent et parviennent ici ou là à manifester ensemble, localement et parfois régionalement. Et même à s’adresser aux autres salariés de la fonction publique, voire du privé.

Nulle part les directions syndicales n’ont été vraiment à l’initiative de ces mouvements. Inquiètes cependant de cette agitation à la base, à la fin de la semaine dernière les cinq principales fédérations de l’Education ont fini par appeler à une journée de grève nationale le 6 mai. Qui plus est, devant la méfiance et le rejet de plus en plus ouvert de ceux qui se sont lancés dans les mouvements « reconductibles », par lassitude des journées d’action à répétition, la Fédération syndicale unitaire (FSU, première organisation du secteur), souligne cette fois que l’appel du 6 mai « n’est pas lancé juste pour 24 heures », que les syndicats se reverront le soir même pour décider de reconduire éventuellement leur mouvement. Il y a fort à parier qu’ils s’y résigneront seulement s’ils craignent que la base ne leur passe par-dessus la tête.

Au-delà des problèmes propres à l’enseignement - mais qui rejoignent des préoccupations générales comme l’emploi, la précarité, les salaires - c’est aussi pour défendre les retraites que le personnel de l’Education Nationale réagit. Comme toute la fonction publique - largement représentée dans les cortèges du 3 avril - refusant de voir le nombre d’annuités passer de 37,5 à 40. Les attaques sur la durée de cotisation mais aussi sur le montant des retraites visent en fait tous les travailleurs, du public comme du privé, et pourraient être la mèche mettant le feu aux poudres pour un mouvement d’ensemble.

Les concertations entre gouvernement et syndicats se poursuivent jusqu’au 22 avril, le ministre des Affaires sociales, François Fillon, devrait profiter de son passage dans l’émission « 100 minutes pour convaincre » sur France 2 le 24 avril pour présenter son projet directement. Raffarin sera lui à la télé le 5 mai. Et le 7 la réforme sera présentée en Conseil des ministres pour être finalisée le 28 mai. Elle sera présentée au Parlement milieu juin et votée en juillet, juste pour passer au moment des vacances ! Ca devient une tradition.

L’agenda des plans antisociaux du gouvernement est clairement un véritable plan de guerre. On ne peut en dire autant de l’agenda des réactions syndicales ! Depuis la dernière manifestation sur les retraites - un succès pourtant plus important que le 1° février, au moins dans le secteur public - les syndicats ne sont pas pressés d’organiser la suite. A part le 1° mai - placé sous le signe de la défense des retraites mais traditionnel quand même - Thibault a lancé la proposition d’une nouvelle journée d’action et de manifestation… pour la fin du mois de mai !

L’enjeu est pourtant d’importance. Après les retraites, le gouvernement Raffarin annonce déjà pour l’automne une remise en question de la Sécurité sociale (assurance maladie partiellement remplacée par des assurances complémentaires). Il prévoit la diminution des effectifs et des salaires de la fonction publique, une attaque sur le salaire minimum, sans compter d’autres modifications du code du travail.

Seul un mouvement de l’ensemble des travailleurs, pourrait casser tous ses projets et les lui faire remballer, comme à Juppé en 1995. Les organisations révolutionnaires ont la capacité de s’adresser à l’ensemble du mouvement ouvrier et de proposer dès maintenant ce qui leur semble le meilleur moyen d’unifier toutes ces luttes par un mouvement « tous ensemble », pour une véritable réponse aux aspirations essentielles des travailleurs.

Robert PARIS

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