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Accueil > Éditos de bulletins > 2003 > mars > 3

Leurs crimes de demain, ils nous les font payer dès aujourd’hui

17 000 chômeurs de plus en janvier ! Le chômage ne cesse de grimper. La guerre d’Irak n’a pas encore commencé que déjà les salariés de ce pays sont appelés à la payer. Les patrons français retirent massivement leurs investissements productifs, ferment des sites et licencient. Ils prétendent anticiper une conjoncture économique défavorable. De grands trusts, y compris ceux qui sont très rentables, annoncent des plans sociaux avec à la clef des milliers de suppressions d’emplois. Lu-Danone, Metaleurop, Air Lib ou ACT Manufacturing n’ont fait que lancer la meute des patrons licencieurs, en fait l’ensemble des patrons français. Lagardère, en se débarrassant de Matra Automobile, met près de 1000 ouvriers à la porte. Il préfère sans doute se recentrer sur l’armement… Face à cette volée de plans sociaux, Raffarin demande « de se décarcasser  ». Pas de quoi faire trembler les patrons licencieurs.

La bourgeoisie française et son gouvernement commencent à faire payer les sacrifices de la prochaine guerre aux salariés et aux pauvres. Que Chirac décide d’y participer ou pas, la guerre a son prix. Le porte-avions que la France renvoie vers le « théâtre des opérations » coûte 3,1 milliards d’euros et autant pour les avions embarqués ! La France est de toutes façons, participation à la guerre en Irak ou pas, lancée dans la course aux armements. Le budget de l’Etat en subit les conséquences, une facture que l’on fera payer au contribuable et en premier à la classe ouvrière. Le gouvernement annonce qu’il va augmenter son déficit public, accroître ainsi l’inflation qui rogne déjà les économies des plus démunis et fera encore baisser le pouvoir d’achat des salaires. Il veut augmenter les cotisations sociales alors qu’il a diminué l’impôt des plus riches ! La hausse du prix de l’essence est immédiatement répercutée dans le prix à la pompe.

Le gouvernement Raffarin fourbit ses armes antisociales sur tous les terrains. Il prépare la remise en cause de la retraite. Il prévoit des attaques contre la sécurité sociale. Il remet en cause l’aide médicale pour les sans-papiers qui sont la fraction la plus opprimée de la classe ouvrière. Oui, la guerre sociale est déclarée, contre les travailleurs qui doivent en payer le prix. Tous les missiles sont prêts à être lancés... sur les acquis sociaux : bombes contre le droit du travail, roquettes sur les horaires, les salaires, les minima sociaux, les conventions collectives.

Si dans un camp la guerre sociale est déjà déclarée, du côté des sommets des organisations syndicales, on est loin de se préparer à la bataille. Au lieu d’être sur le pied de guerre, celles-ci sont au pied de la table de négociation. Après avoir supplié et obtenu qu’on leur prête un tapis vert usé afin d’y poser leurs coudes, elles s’apprêtent à y faire des propositions « de réforme », autrement dit : de remise en cause des retraites et du code du travail. Du côté de la base en revanche, des militants syndicalistes des entreprises qui licencient comme Daewoo, ACT Manufacturing ou Lu-Danone se sont rencontrés, à Longwy, puis à Paris, pour coordonner leur action et tenter de faire reculer patronat et gouvernement. Ils s’adressent à toutes les entreprises qui licencient et plutôt que des combats séparés, projettent d’organiser une lutte d’ensemble.

Les travailleurs doivent se faire entendre sur tous les terrains sur lesquels ils sont attaqués. La guerre contre l’Irak demain, ce n’est certainement ni Chirac ni un vote à l’ONU qui donneront les moyens de l’arrêter. Dans le passé déjà ils ont fait mine de dire non, comme en Yougoslavie, pour finalement s’aligner sur la politique impérialiste des Etats-Unis. Nous ne devons, nous travailleurs, compter que sur notre propre force, pour la lutte contre la guerre comme pour la lutte sociale. Et nous avons les moyens si nous le décidons, de faire reculer nos seuls vrais ennemis : les capitalistes exploiteurs. Nos armes, les grèves et les manifestations, les possédants et les gouvernements à leur service les craignent. Nous sommes des millions et c’est nous qui produisons tout, y compris leurs missiles !

Participons à toutes les manifestations qui auront lieu dès les premier jours du déclenchement de la guerre !

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