Aller au contenu de la page

Attention : Votre navigateur web est trop ancien pour afficher correctement ce site internet.

Nous vous recommandons une mise à niveau ou d'utiliser un autre navigateur.

Accueil > Éditos de bulletins > 2002 > octobre > 21

Non à la croisade pour le pétrole !

La résolution sur l’Irak votée la semaine dernière par l’ONU, consacrant un accord franco-américain, exige le désarmement de Saddam Hussein comme le demandait Chirac, mais elle n’exclut aucunement la possibilité d’une guerre comme le voulait Bush.

Saddam Hussein est sans conteste un dictateur sanguinaire, mais il l’est avant tout contre son peuple, et la protection des Irakiens n’est certainement pas la préoccupation ni des USA ni de la France. Les dirigeants de ces deux pays, lors de la dernière guerre du Golfe ou encore du fait de l’embargo qui lui a succédé, ont causé des centaines de milliers de morts irakiens. Sans compter les bombardements à répétition qui continuent jusqu’à ces derniers jours.

Ils invoquent la lutte contre le terrorisme, mais rien ne permet de relier Saddam Hussein à l’attaque du 11 septembre ou à Ben Laden. Et tout prouve qu’une nouvelle guerre contre l’Irak n’empêchera pas les attentats ailleurs. Ils nous disent aussi que Saddam Hussein pourrait posséder des armes non classiques mais il est loin d’être le seul. D’autres pays, du tiers monde ou pas, ayant le soutien des USA, menacent pourtant de se servir de l’arme atomique. D’ailleurs les pays riches qui s’autorisent à posséder des armes atomiques, chimiques et bactériologiques sont les seuls jusqu’à maintenant à les avoir utilisées à grande échelle.

Si la guerre était déclenchée contre l’Irak, non seulement il y aurait des victimes civiles innocentes mais les dépenses considérables de la guerre pèseraient sur une économie mondiale déjà bien malade. Et les travailleurs seraient les premiers à en faire les frais. Aux Etats-Unis il a ainsi été procédé depuis le 11 septembre à plus d’un million et demi de licenciements. Les dirigeants de Washington en ont accusé Ben Laden, mais la récession n’avait pas attendu le 11 septembre, et les trusts américains, comme les patrons français, n’avaient pas attendu pour licencier bien avant.

La guerre n’est pas seulement un prétexte pour faire admettre de nouveaux sacrifices à la population ou pour financer les trusts de l’armement. En Irak, les USA ont un objectif réel qui n’a rien à voir avec la défense ni des Irakiens ni des Américains : c’est le pétrole. Ils cherchent à diversifier leurs approvisionnements. Ils ne veulent pas trop dépendre de pays pétroliers comme l’Arabie Saoudite qui peuvent demain se retourner contre eux, et ils investissent de nouveaux créneaux en ressources énergétiques partout, en Asie, en Afrique et dans les pays de l’ex-URSS. Et c’est là que les intérêts de l’impérialisme français peuvent entrer en contradiction avec ceux des Etats-Unis.

L’Irak a d’ores et déjà signé des contrats pétroliers avec la France comme avec la Russie, mais pas avec les USA. Les patrons français qui ont à nouveau investi dans différents secteurs en Irak à l’occasion de l’assouplissement de l’embargo dans le cadre du plan « pétrole contre nourriture », ne souhaitent pas une nouvelle guerre qui favoriserait la mainmise américaine en Irak. Mais si les Etats-Unis décidaient d’y aller, l’impérialisme français pourrait considérer que son intérêt est malgré tout de participer à la curée pour se trouver en mesure de se partager le butin.

Pas plus que les dirigeants américains, ceux de la France ne sont soucieux de la paix ou des intérêts des peuples, que ce soit en Irak ou ailleurs. En ce moment même, La France intervient militairement dans son ancienne colonie, la Côte d’Ivoire, pour y soutenir un dictateur, Laurent Gbagbo. Alors même que ce chef d’Etat organise avec ses gendarmes et ses nervis d’extrême-droite de véritables pogromes dans les bidonvilles qu’il brûle et détruit en s’appuyant sur une campagne xénophobe et ethniste.

Non, nous ne serons pas dupes de ces soi-disant « combattants de la liberté » à la Bush ou à la Chirac qui ne combattent jamais pour les peuples ou contre les dictateurs mais pour les intérêts d’une minorité d’exploiteurs ! Leur « croisade du bien contre le mal » est celle des grandes puissances, du fric et du pétrole contre tous les peuples et toutes les classes ouvrières.

Imprimer Imprimer cet article