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Accueil > Éditos de bulletins > 2002 > septembre > 30

Raffarin ne craint pas les chatouilles des journalistes, mais la colère des travailleurs ?

Raffarin a fait l’intéressant pendant 100 minutes à la télé. Je suis comme ci, je suis comme ça ! Pragmatique. Tenace. Efficace. Prêt à actionner le levier économique (cadeaux pour les fortunés et le patronat) et le levier social (larmes pour la France d’en bas). Taratata…

Mais les salaires ? L’emploi dans le public et le privé ? Les privatisations ? Les retraites ? Aux difficultés des travailleurs, Raffarin ne répond que par pirouettes et… cacahuètes.

Le Smic n’a pas eu de coup de pouce ? Mais à défaut d’être augmenté, il sera « harmonisé » ! Les disparités entre les 6 différents « Smic » seront supprimées sur 3 ans. Et puis Raffarin ne pense pas qu’aux bas salaires. Il pense à ceux qui n’ont « pas de salaire du tout, aux exclus ». Il y pense, mais ils n’auront rien, sauf peut-être, s’ils ont moins de 22 ans (ce qui n’est pas donné à tout le monde), un « contrat jeunes », qui va d’abord permettre aux patrons d’être totalement exemptés de charges. Pour le reste, au chapitre « salaires », il n’a qu’une suggestion : faites des heures supplémentaires ! Raffarin vient précisément d’autoriser les patrons à en rajouter allégrement, aux 35 heures !

Question emploi, face au chômage en augmentation depuis 16 mois ? Face à la poursuite des plans de licenciements dans le privé et aux suppressions de postes dans les services publics par les départs en retraite non remplacés ? Raffarin fait un mélange de doux et gros yeux au patronat pour qu’il embauche. Et rien d’autre. O pardon, il annonce le limogeage des « emplois-jeunes » sous prétexte que ce ne sont que de « faux emplois » ! Pas stables ! Pas dignes ! Allez voir à l’ANPE, qui a tellement mieux à offrir à presque 3 millions de chômeurs !

Question privatisations, mêmes pirouettes et cacahuètes. On verse des larmes sur les petits actionnaires de France Télécom mais on continue, pour EDF-GDF, Air-France, etc…

Question retraites, directement menacées par l’instauration d’un système permettant aux seuls salariés en situation d’épargner de s’assurer une vieillesse décente (si leurs fonds d’investissements ne s’écroulent pas d’ici là), pas de réponse ! La question ne sera pas à l’ordre du jour avant le premier semestre 2003.

Pour le reste, Raffarin a confirmé les grandes lignes d’un budget qui favorise la police, l’armée et la prétendue justice. Le gouvernement montre ses muscles ! C’est bon pour les gogos. Les petits délinquants en feront les frais, bien plus que les gros. Pas de nouveaux établissements scolaires ni de logements sociaux, mais de nouvelles prisons et porte-avions. Pas de lits en hôpitaux, mais en maisons d’arrêt. Guerre aux surveillants de collèges, mais vivent les surveillants d’établissements pénitentiaires.

Raffarin conserve ce qu’il appelle « les bonnes choses » de son prédécesseur Jospin et il en rajoute de son cru. Ce n’est pas le même style, mais c’est la même politique. Des cadeaux, sous forme de diminution d’impôts et de charges pour les plus riches (particuliers et sociétés). Des sacrifices pour les travailleurs et les plus pauvres. Avec pour toile de fond, toujours, la plaie du chômage.

Cette politique mérite une riposte du monde du travail. Collective. Décidée. Pour une augmentation générale de tous les salaires, retraites et minima sociaux. Pour l’interdiction des licenciements et l’embauche en masse dans le privé et les services publics. Pour la régularisation des sans papiers. Pour le contrôle des travailleurs sur les comptes et les choix d’investissement des entreprises et de l’Etat.

Aujourd’hui, les directions syndicales appellent certains travailleurs à des journées d’action. Ceux de l’EDF-GDF et d’Air-France, cette semaine le 3 octobre. Ceux de l’Education nationale le 17 octobre. Ceux de la SNCF, à la mi-novembre. Journées que les leaders syndicaux orchestrent pour grappiller sur le rival aux élections prud’homales ? Ou mieux briller dans les salons ministériels et y brader les retraites ?

Aux travailleurs, à nous tous, de faire de ces journées, au contraire, des étapes avec lendemains d’une riposte tous ensemble, d’une lutte secteur public et privé, qui fasse craquer le camp adverse.

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