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Accueil > Éditos de bulletins > 2002 > septembre > 2

Les sales coups de Raffarin : la cote d’alerte est dépassée !

En ces jours de rentrée scolaire, la suppression pure et simple de 2 à 3000 postes a été annoncée par le ministre délégué à l’Education Nationale. Et qu’il s’agisse de postes de surveillants et non d’enseignants ne change rien à l’affaire : cela ne peut se traduire que par une nouvelle dégradation des conditions d’éducation dans les quartiers populaires.

Il n’y a pas qu’à l’école que Raffarin repart à l’attaque. Cadeaux pour les patrons, sacrifices imposés aux travailleurs, il reprend son sale boulot. Après l’octroi d’une réduction de 5% de l’impôt sur le revenu aux classes les plus riches, les travailleurs des Finances, eux, se voient annoncer la suppression de milliers de postes. Alors que le gouvernement a refusé d’accorder un « coup de pouce » supplémentaire au SMIC, il a gratifié ses ministres de la modeste augmentation de... 70%. Et parmi les autres mauvais coups de l’été : le train de hausses de tarifs des entreprises publiques, SNCF, RATP, France Télécom, sans compter la hausse du prix de l’essence liée à la suppression de la taxe flottante, la TIPP.

Raffarin s’est, dit-il, fixé une « priorité », plus importante encore que la réduction de l’impôt pour les plus riches : la réduction des charges sociales pour le patronat. Le ministre des affaires sociales, François Fillon, chiffre ses ambitions : les entreprises bénéficient déjà de 15,6 milliards d’euros d’allégements mais il faudra atteindre les 19 milliards. Pour compenser le « coût » de l’harmonisation des six différents niveaux de SMIC légués par la loi Aubry sur les 35 heures, dit-il. En instituant les SMIC au rabais, la gauche avait fait un premier cadeau aux patrons. En restituant un SMIC unique, la droite s’arrange pour en faire un deuxième. En tentant par-dessus le marché de rogner l’indexation du salaire minimum !

Quant à la loi sur les 35 heures, la droite au gouvernement ne la remet pas en cause. Elle l’aggrave. Puisque cette loi a déjà permis d’introduire et de généraliser la flexibilité dans la majorité des entreprises, le gouvernement veut encore « l’assouplir » par l’augmentation des quotas d’heures supplémentaires.

Fillon annoncera son projet définitif vendredi prochain. Entre temps, il a pris soin de « consulter » les représentants des différentes organisations syndicales. Ils ont défilé dans son bureau les uns après les autres. Qu’y ont-ils défendu ? Blondel, de FO, a été content de la réception, puisqu’il s’est félicité de la reprise d’un « dialogue correct, direct et constructif ». Chérèque, de la CFDT, est d’accord pour une réforme de la loi sur les 35 heures… Et Thibault de la CGT, s’est contenté d’affirmer que « la CGT se mobilisera si le projet reste en l’état ». Ils ne sont pas pressés de préparer les travailleurs à utiliser leur force pour faire ravaler ces projets à leurs auteurs. Ils se préparent plus sûrement à négocier les conditions de dépassement des 35 heures branche par branche. Autant dire à négocier les reculs, et non pas à s’y opposer.

Le patronat exprime lui clairement ses revendications. Devant les bonnes dispositions gouvernementales, il pousse à la roue. Le Medef exige un décret, qui porterait à 180 heures par an et par salarié le contingent des heures supplémentaires, actuellement de 130 heures. Et les patrons ne se contentent pas de revendiquer. Ils continuent d’attaquer. Les plans de licenciements n’ont pas cessé, et le nombre de travailleurs frappés par le chômage a encore augmenté selon les chiffres officiels.

L’offensive ne s’arrête pas là : le gouvernement, comme chacun le sait, a un programme échelonné sur plusieurs mois. Dont la remise en cause des retraites. Dont la privatisation d’entreprises et de services publics parmi lesquelles celle d’EDF-GDF, qui pour avoir été repoussée, n’en reste pas moins en perspective.

Notre programme à nous travailleurs, c’est l’interdiction des licenciements, la défense de nos retraites, l’augmentation uniforme des salaires, des retraites et des minima sociaux, la réduction du temps de travail sans flexibilité ni blocage des salaires, l’embauche dans les services publics, l’embauche des travailleurs précaires et l’arrêt des cadeaux au patronat. Il est temps de faire aussi notre rentrée.

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