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Accueil > Éditos de bulletins > 2015 > septembre > 21

Migrants : C’est en nous serrant les coudes que nous combattrons le chômage !

Les migrants continuent de se presser aux portes d’une Europe qui a refermé ses frontières : barrière de barbelés érigée par la Hongrie à sa frontière avec la Serbie ; colonnes de réfugiés exténués tentant de rejoindre la frontière avec la Croatie pour se heurter, là aussi, à des murs de policiers cherchant à les canaliser à coups de matraque. Frontières fermées de l’Allemagne. Et, traversant la Méditerranée, d’autres réfugiés, fuyant la guerre ou la misère, en tout cas la mort, et qui la trouvent parfois en chemin.

Le maire Front national de Béziers, Robert Ménard, s’est fait filmer, disant grossièrement à des familles de réfugiés qu’elles n’étaient « pas les bienvenues »... Et une bonne partie de la droite a emboîté le pas du FN, à l’image de Sarkozy qui s’est contorsionné pour faire passer le même message tout en ayant l’air d’être pénétré de compassion...

Que de haine distillée contre les quelque 500 000 hommes, femmes, enfants que la guerre a jetés sur la route de l’Europe cette année parce qu’ils ne veulent pas mourir sous les bombes ou qu’ils fuient la faim et la misère ! Car il n’y a pas de différence à faire : tous sont victimes de situations dont les grandes puissances sont les principales responsables. Elles se nourrissent de la pauvreté du plus grand nombre, soutiennent les dictatures et se tiennent derrière toutes les guerres qui ensanglantent le monde.

Combien coûterait l’accueil des réfugiés ?

Certains font mine d’avancer que, avec tous les chômeurs et SDF, on ne pourrait pas accueillir les migrants. Mais de quoi parle-t-on exactement ?

Les chaînes de télé ont fait le calcul : 12 000 réfugiés entièrement pris en charge pendant un an coûteraient environ 120 millions d’euros... C’est beaucoup ? Le budget de la France est de 373 milliards d’euros. 120 millions, par rapport à 373 milliards, c’est... 32 centimes par rapport à 1 000 euros. Et c’est pour cela qu’il faudrait endurcir son cœur au prétexte que nous ne pourrions pas accueillir « toute la misère du monde » ? Cela ne montre-t-il pas, d’ailleurs, ce que le choix de Hollande de n’accueillir que 12 000 migrants par an pendant deux ans a de mesquin, minable, honteux ?

Et les logements pour accueillir 12 000 migrants ?

Certains ajoutent même : alors que nous avons déjà tant de SDF et de mal-logés ?

La France compte 65 millions d’habitants. Pour comprendre ce qu’y représentent 12 000 personnes, il suffit d’imaginer 10 000 personnes dans un stade et... 2 personnes qui voudraient y trouver refuge...

De toute façon, l’Adoma, un organisme qui gère des foyers de migrants, a recensé dans différentes structures d’accueil 20 000 places disponibles rapidement. Et il y a actuellement 77 750 logements vacants en HLM. Plus 2,5 millions de logements vides. De quoi loger donc non seulement les migrants, mais aussi les 150 000 SDF, et même les 700 000 personnes hébergées dans des conditions précaires par la famille ou les amis. « 20 000 places trouvées en deux semaines ! Pourquoi ne l’ont-elles pas été avant ? », a demandé un travailleur social. Parce que les pouvoirs publics n’ont rien à faire des plus pauvres. Pire, ils s’en servent comme repoussoir pour tenter de faire accepter n’importe quoi à ceux qui ont un travail ! Et l’on nous oppose « nos » pauvres pour justifier le refus d’accueillir les migrants ?

Les réfugiés feront-ils concurrence aux chômeurs ?

Ce n’est pas la bonne question ! Ce sont les patrons qui, en licenciant, créent le chômage et la concurrence entre ceux qui travaillent et les chômeurs, et entre chômeurs. Refuser d’accueillir les migrants ne résoudra pas la question du chômage qui n’a pas besoin des migrants pour s’aggraver : les patrons y pourvoient, justement.

Ce ne sont pas les emplois qui manqueraient, dans les hôpitaux, les écoles, les bureaux de poste, les transports, dans les ateliers où la charge de travail est de plus en plus insupportable.

Mais, pour que tous ces emplois possibles deviennent réalité, il faudra nous serrer les coudes entre travailleurs et chômeurs au lieu de subir la concurrence que nous imposent les patrons. Accueillir les migrants à bras ouverts, c’est déjà sortir du chacun pour soi. Un premier pas vers les luttes contre le patronat et les gouvernements qui répandent chômage, guerre et misère aux quatre coins du monde.

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