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Grèce

Grèce : la classe ouvrière face à l’impasse électorale

Mis en ligne le 28 janvier 2015 Convergences Monde

Des politiciens européens insistent lourdement sur l’éventuel naufrage de la Grèce en cas de victoire de Syriza aux législatives de ce mois de janvier. Dans leur bouche, plus qu’un pronostic, c’est une menace. Merkel s’est prononcée pour une sortie de la Grèce de l’Union européenne si un gouvernement Syriza s’écartait du chemin pavé par ses prédécesseurs. Ce serait la panique dans ce petit monde. Jusque-là, certes, ils étaient bien tranquilles tant que le gouvernement de coalition Nouvelle démocratie (UMP grec) – Pasok (PS grec) gérait les affaires de la bourgeoisie grecque, européenne et internationale contre les travailleurs et les pauvres du pays.

Ne pouvant plus emprunter depuis 2010 auprès des banques privées, l’État grec emprunte à la Troïka, c’est-à-dire au FMI, à la Banque Centrale Européenne et à la Commission Européenne. Les négociations pour le versement de chaque tranche de prêt étaient jusqu’à présent bien huilées : l’État hellénique avait le droit à une portion de dette supplémentaire s’il mettait en œuvre un cortège de mesures antisociales. Les gouvernements grecs successifs dirigés par la droite ou la gauche les ont mises en place sans broncher depuis plus de quatre ans : baisse des pensions de retraite et du salaire minimum (-22 % !), hausse de la TVA, augmentation de l’âge de départ à la retraite, privatisations massives, environ 200 000 suppressions de postes dans la Fonction Publique, casse des conventions collectives existantes et de la législation du travail, mutilation des couvertures santé et sociale...

Bilan de cette saignée : le chômage touche 27 % des travailleurs et près de 50 % des jeunes ; 1,5 million de Grecs sur les 11 millions que compte le pays n’ont plus accès aux soins ; plus d’une dizaine d’hôpitaux ont fermé ; une myriade d’entreprises ont fait faillite ; des centaines de milliers de salariés travaillent sans être rémunérés par leur employeur. Et les plaies de la misère s’infectent : le taux de sans-abri a explosé ; le VIH se répand à une vitesse inquiétante ; la consommation de drogues dures s’est accrue dramatiquement ; les agressions racistes se multiplient, qu’elles soient perpétrées par des membres ou des proches du parti néo-nazi Aube Dorée, ou par des flics qui se sont souvent montrés complices de cette organisation.

Le Premier ministre Samaras et les dirigeants de l’Union européenne et du FMI claironnent depuis plusieurs mois à la population grecque que leur pays se porte mieux grâce à la cure d’austérité forcée. Mais l’écœurement général des pauvres et des travailleurs de Grèce est bel et bien là. Comme l’échéance électorale qui donne au moins pour quelques semaines du fil à retordre aux gouvernants de ce monde.

De nombreux Grecs vont effectivement exprimer leur colère dans les bureaux de vote le 25 janvier en votant en faveur de Syriza ou pour des formations politiques d’extrême gauche. Les sondages donnent Syriza en tête, avec 28 % à 35 % des suffrages selon les instituts. De quoi prendre la direction d’un gouvernement de coalition ou même, dans le cas le plus favorable, gouverner seul [1]. Plane ainsi l’espoir de la population grecque d’en finir avec les mesures iniques imposées par la Troïka et la bourgeoisie grecque. Ni plus ni moins à ce jour, mais telle est la situation.

16 janvier 2015, Alek SOZEN


[1Le parti qui arrive en tête aux élections législatives obtient 50 postes de députés supplémentaires, le reste des postes étant (à peu près) distribué en proportion des résultats électoraux. Ce qui fait qu’il suffit de recueillir 31 % des voix pour gagner une majorité absolue au parlement et donc former un gouvernement sans avoir besoin de nouer des alliances.

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Numéro 97 : janvier-février 2015

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