« Un gouvernement de combat »… contre les travailleurs
1er avril 2014 Éditorial des bulletins L’Étincelle
Et voilà comment Hollande réagit après l’énorme claque infligée à la gauche aux municipales : en nommant comme premier ministre Manuel Valls, le chef des flics !
C’était bien la peine de pleurer sur les scores du FN, sur la perte des mairies passées à la droite. Voilà qu’on nous sert ce ministre de l’Intérieur qui se vante d’avoir expulsé plus de travailleurs sans-papiers que Sarkozy. Qui envoie sa police contre les bidonvilles Roms et excite le racisme contre cette population pauvre parmi les pauvres. Qui continuait d’expulser de jeunes lycéens étrangers, même si régulièrement les mobilisations de leurs camarades de classe le forcent à reculer. Et qui n’est pas plus gêné d’envoyer ses flics contre les travailleurs en lutte.
Avec Valls aux manettes, c’est ce que Hollande a appelé, dans son allocution, « un gouvernement de combat ». De combat contre le monde du travail et au service du patronat, oui.
La débâcle de la gauche aux municipales, est due surtout au taux record d’abstentions, en particulier dans les quartiers populaires, reflétant le dégoût à l’encontre de ces politiciens de gauche qui mènent la politique du patronat. La droite, quant à elle n’a fait que rassembler son électorat traditionnel anti-ouvrier. Elle n’a été élue que par les abstentions de ceux qui ont refusé de voter... pour elle.
Mais ceux qui ont cru exprimer un rejet du système en votant FN se trompent lourdement. Marine le Pen l’a martelé : son parti postule à être une « troisième force » capable de gouverner pour le compte de la bourgeoisie. A son programme : baisses d’impôts pour les plus riches, subventions au patronat et services publics à la diète. Pour la nouveauté, on repassera. Reste sa démagogie nationaliste, sécuritaire et anti-immigrés.
Mais même cela, le FN n’en a plus le monopole. Puisque Manuel Valls, comme les Guéant et Hortefeux sous Sarkozy, a repris la démagogie anti-immigrés du FN. Et ce sont ces politiciens de gauche qui vont encore à l’occasion des européennes nous appeler à « faire barrage » au Front national en votant gentiment pour eux-mêmes ! Loin de combattre les idées du FN, ils les appliquent !
Hollande vient de l’annoncer : son « gouvernement de combat » continuera sur la lancée du pacte de responsabilité : prendre aux pauvres pour donner aux riches. 35 milliards de cadeau au patronat. 50 milliards d’économies à ponctionner sur les prestations sociales et les services publics. Alors, qui peut croire au « pacte de solidarité » que Hollande vient de sortir de son chapeau ? Il pratiquerait dorénavant une solidarité qu’il a oubliée depuis deux ans ? Où trouvera-t-il l’argent pour la mettre en œuvre puisqu’il ne veut pas le prendre là où il est dans les comptes en banques des riches et des capitalistes ?
Les Verts, Jean-Luc Mélenchon du Parti de gauche et Pierre Laurent du Parti Communiste, chacun à leur manière, ont demandé au gouvernement de « changer de cap ». Autant demander à un bouc de faire du lait. Ces politiciens de gauche le savent eux-mêmes très bien, c’est uniquement en vue des prochaines élections qu’ils se démarquent d’un PS en perdition.
La vraie sanction contre le gouvernement Hollande-Medef, c’est dans la rue et dans la grève qu’il faut l’infliger
L’opposition véritable à ce gouvernement et à sa politique patronale ne peut que venir des travailleurs et des chômeurs. Pas éparpillés dans les isoloirs, seuls face à des faux choix. Mais ensemble, dans la rue et dans la grève, pour mettre un coup d’arrêt à l’offensive du pacte de responsabilité et imposer les seules mesures qui les protégeraient dans la crise : l’interdiction des licenciements et des suppressions de postes, le partage du travail entre tous sans perte de salaire, l’augmentation des salaires et des minima sociaux.
Ce ne sera pas alors l’abstention populaire mais la participation que les politiciens de gauche, de droite, d’extrême droite et les grands patrons qu’ils servent auront à craindre !