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Accueil > Éditos de bulletins > 2013 > mai > 6

Qu’ils rendent l’argent, tout l’argent !

Toute la semaine, on a eu le feuilleton des explications de Guéant, plus qu’embrouillées sur ses centaines de milliers d’euros baladeurs… Des primes en liquide du ministère de l’Intérieur, une prétendue vente de tableaux pour 20 fois plus cher que l’estimation des experts ...

Après Cahuzac, l’ex ministre du budget qui pratiquait la fraude fiscale, il y a maintenant Guéant, l’ex ministre de l’Intérieur qui se mettait dans la poche des liasses franchement pas nettes.

Décidément, de l’argent, cela circule joyeusement dans le beau monde. Mais regardons à la véritable échelle. Le pognon des Guéant, Cahuzac et autres politiciens ne sont que des miettes à côté des richesses détenues par les vrais maîtres de la société capitaliste. Les grands bourgeois ne comptent pas en dizaines ou centaines de milliers d’euros, mais bien en millions et même en milliards, extorqués au monde du travail.

Pour ces gens-là, tout va pour le mieux, et toujours aussi bien avec Hollande au gouvernement. Celui-ci n’a pas empêché les patrons de licencier et de fermer des sites, que ce soit à Petroplus, à PSA ou à Florange. Les vagues promesses électorales du candidat de gauche sont bien lointaines. Il n’y a pas à s’étonner que le nombre de chômeurs dépasse des records ! Sacré bilan pour un an de gouvernement socialiste !

Même le projet d’amnistie (pourtant bien restreint) des militants syndicaux condamnés pendant des conflits sociaux a été jeté à la poubelle par Hollande, pour le plus grand plaisir de la patronne du Medef, Laurence Parisot. Le gouvernement sait sévir contre les travailleurs qui se battent, leur envoie la police, pour mieux arroser le patronat d’aides et de subventions.

6e au lieu de 5e république ? Bien timide, Mélenchon !

Dimanche 5 mai, lors de sa manifestation à Paris, le Front de Gauche a appelé le gouvernement à un nouveau « cap ». Un objectif bien frileux et illusoire malgré les postures verbales de Jean-Luc Mélenchon. Avec le soutien aussi d’Eva Joly, qui a précisé qu’il ne s’agissait pas d’une manifestation anti-gouvernementale. Leur mot d’ordre, c’était la 6e République. Comme si cela changerait quelque chose pour les travailleurs... Pas plus qu’une éventuelle nomination de Mélenchon au poste de premier ministre, ce qu’il réclame depuis plusieurs semaines dans tous les médias, sans qu’on se sache très bien quelle politique il compterait y appliquer.

Non, ce qui pourrait vraiment changer les choses, c’est la mobilisation des travailleurs sur leurs propres revendications.

« Qu’il rende l’argent » a dit le syndicat FO-Police en parlant de Claude Guéant. Ce serait encore bien gentil. Alors oui, qu’ils rendent l’argent ! Mais tout l’argent que la bourgeoisie a volé aux travailleurs. Pas seulement les Guéant et les Cahuzac, mais aussi les riches patrons du CAC40 – les Varin et les Ghosn – et surtout les grands actionnaires, les Bettencourt, les Peugeot et autres grandes familles bourgeoises. Pour eux, ce n’est pas la crise. Eh bien, qu’ils nous remboursent !

Il faut l’interdiction des licenciements. Il faut au moins 300 € d’augmentation mensuelle des salaires pour tous. Stop aux attaques gouvernementales et patronales, à leurs « accords de compétitivité » qui s’en prennent aux conditions de travail et aux salaires.

Toutes ces revendications n’ont rien d’utopique. Ce ne serait même qu’un minimum pour mettre un coup d’arrêt à la dégradation des conditions de vie du plus grand nombre.

Pour les imposer, il faudra bien plus qu’une marche du dimanche, bien sûr. Il faudra une véritable mobilisation du monde du travail face au patronat et face à un gouvernement à son service. C’est possible, et c’est cela qu’il faut préparer.

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