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Accueil > Éditos de bulletins > 2013 > mars > 25

« Partenaires particuliers »

La semaine dernière, la CGT tenait son 50e congrès. Son nouveau secrétaire général, Thierry Lepaon, suit la ligne de son prédécesseur Bernard Thibault, lequel refusait « une CGT qui se contente de dire non », et prônait un « syndicalisme de propositions ». Bref, le dialogue social entre « partenaires sociaux ». Encore faudrait-il que patronat et gouvernement consentent à accepter les propositions syndicales !

Les dirigeants syndicaux proposent, les patrons attaquent

Les patrons, par la voix de leur patronne Laurence Parisot, ont annoncé leur programme. Les allocations familiales et les allocations chômage sont dans leur collimateur. Ils veulent nous faire travailler jusqu’à 67 ans, pour une retraite siphonnée puisque le montant des pensions ne suivrait plus l’augmentation des prix, comme l’annonce le gouvernement.

Ils ont obtenu de certains de leurs « partenaires » un Accord National Interprofessionnel (ANI) qui les autorise à transférer leurs salariés à l’autre bout de la France, à diminuer les salaires, à modifier les horaires ou les postes. Un prétendu accord de « sécurisation de l’emploi » qui sécurise en fait les licenciements puisque les réfractaires ne pourront plus invoquer le Code du Travail pour empêcher leur patron de les virer. Et le gouvernement est en train de faire passer cet accord pourri dans la loi.

Les milliards pour les patrons, les flics contre les ouvriers

Les propositions de la CGT n’ont pas à attendre meilleur accueil de la part du gouvernement. Lepaon lui a reproché dans son discours inaugural de ne pas être « assez à l’écoute des salariés ». Gentil, le nouveau secrétaire CGT. C’est carrément dans le camp des patrons que le gouvernement se range ! Non seulement il montre les muscles – les flics de Valls – face aux ouvriers en grève, pour peu que ces derniers ne se contentent pas des boniments de Montebourg. Mais encore il poursuit le massacre de l’emploi public. Tout cela pour mieux abreuver les employeurs d’aides qui n’ont jamais changé un chômeur en salarié, mais par contre souvent transformé nos impôts en profits !

Le nouveau chef de la CGT veut promouvoir un « syndicalisme rassemblé ». Pour unifier les luttes ouvrières contre les licenciements, les décisions patronales et gouvernementales ? Mais non. Tout le contraire. Pour privilégier l’unité avec la direction de la CFDT, qui a la fâcheuse habitude de signer tout ce qu’on lui propose... y compris cet Accord national interprofessionnel, en dépit de l’opposition de bon nombre de ses militants.

Unissons nos colères

Alors, tout est fichu ? Eh bien non ! Tout d’abord parce que la CGT est faite de militants qui, aux côtés de leurs camarades de travail, quelle que soit leur étiquette syndicale, ou non syndiqués, affrontent les patrons sur le terrain au lieu de palabrer dans des salons douillets. C’est les Fralib, ovationnés debout par le congrès de Toulouse pour leurs 900 jours de bagarre. C’est les PSA et leurs dix semaines de grève à ce jour. Et bien d’autres. Ce sont tous les travailleurs dont les médias ne parlent, mais qui dans des dizaines de sites dans le pays ont entamé un bras de fer contre leur patron voyou. Des travailleurs qui se battent le dos au mur, mais attendent une vraie perspective de bagarre d’ensemble leur permettant de gagner. Une perspective qui justement redonnerait confiance en leurs forces à ceux qui se sont épuisés, ou qui n’osent pas encore entrer dans la lutte.

Car face à l’avalanche des attaques portées par le front uni du patronat, nous ne nous défendrons qu’en unissant nos colères en un vaste front uni des travailleurs.

En 1895, c’est précisément dans ce but que les syndicats, au départ éparpillés, s’étaient regroupés dans la Confédération Générale du Travail (CGT). La direction de celle d’aujourd’hui, bien loin de vouloir confédérer les luttes, ne songe qu’à ce « dialogue social » avec nos adversaires. Ce sera donc aux travailleurs eux-mêmes de fédérer leurs luttes, qu’un Thierry Lepaon ou ses associés des autres « confédérations », le veuillent ou non.

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