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Accueil > Éditos de bulletins > 2012 > juin > 25

Mettre les profiteurs à la redresse !

Depuis la fin des élections présidentielles, on assiste à une cascade de fermetures de sites, de plans de licenciements et compressions d’effectifs, sans parler des centaines de milliers de licenciements déguisés en « départs volontaires » – encore une arme législative au service des licencieurs.

Malgré les mensonges de la direction de Peugeot-Citroën, la fermeture programmée du site d’Aulnay-sous-Bois qui emploie 3000 salariés (et dont dépendent 10 000 emplois en Seine-Saint-Denis) n’est plus un mystère pour personne. De son côté, Air France vient d’annoncer plus de 5000 suppressions de postes, soit plus de 10 % des effectifs. La direction d’Air France prétend trouver plusieurs milliers de salariés prêts à quitter « volontairement » leur boulot sans proposition de reclassement et pour des indemnités dérisoires. On imagine ce que mettent en œuvre les patrons pour trouver des volontaires : pressions à tous les étages, conditions de travail insoutenables et management par la peur.

Face à cela, le ministre du « redressement productif  », Arnaud Montebourg, use de la même entourloupe que les gouvernements précédents. A chaque annonce de fermeture d’entreprise, il fait miroiter aux salariés le rachat par un « repreneur », dont la mission consiste, quand la reprise est effective, à fermer la boite un peu plus tard après avoir baissé les salaires et réduit les effectifs à coups de plans successifs. Bref, le redressement productif en question ce n’est en rien mettre les patrons licencieurs à la redresse. Au contraire cela consiste surtout à leur permettre de licencier au moindre frais en faisant sous-traiter les licenciements par divers repreneurs véreux. Et c’est ainsi que perdurent leurs affaires juteuses.

Notre dû, pas l’aumône

Sur les salaires comme sur les licenciements, le gouvernement n’a pas choisi le camp des salariés. Bien au contraire. Le « coup de pouce » au SMIC doit être annoncé ce mardi. Autour de 22 euros net par mois selon la presse ! Même pas la moitié d’un plein. Il est temps de rappeler à ce gouvernement que les travailleurs ne font pas la manche. C’est au bas mot 300€ nets mensuels pour tous qu’il nous faut, ne serait-ce comme simple rattrapage, et le Smic à 1 700 € nets tout de suite.

Le prétexte de l’aide aux PME

Selon le gouvernement, si l’augmentation est faible, c’est pour ne pas entamer la « compétitivité » des petites et moyennes entreprises qui n’ont pas les reins assez solides.

Mais si tel est le cas, pourquoi le gouvernement n’impose-t-il pas aux banques, à qui il a prêté des centaines de milliards à des taux défiant toute concurrence, de prêter aux mêmes taux aux PME ? Pourquoi serait-ce aux smicards, aux mères célibataires contraintes aux temps partiels, aux vendeuses de chez Camaïeu ou de H&M, aux caissières de Carrefour… de financer « l’économie réelle », comme dit Montebourg ? Ou à la Banque publique qu’il envisage de créer, non pas en prenant aux banques privées, mais en puisant sur l’impôt et l’épargne des contribuables.

Mais si le gouvernement compte bien aider les patrons, grands, moyens ou petits, le voilà déjà ce lundi réuni en « séminaire » pour, dit-il, « redresser » le budget de l’état, c’est à dire le réduire. Il affirme que pour la fin 2012 il pourrait récupérer les 7 à 10 milliards manquants par un relèvement (très limité) de l’Impôt sur la fortune ou des droits de successions. Mais pour 2013 c’est sur les services publics notamment qu’il compte faire des économies draconiennes : on parle déjà de ne plus remplacer deux fonctionnaires partant à la retraite sur trois. Pire donc que les réductions d’emplois dans la fonction publique qu’avait décidées Sarkozy (avec le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux).

Contre les patrons qui licencient et le gouvernement aux ordres qui annonce déjà l’austérité « de gauche », il y a de quoi être en colère. Des luttes éclatent ici ou là. Mais la colère demeure, sinon rentrée, du moins cloisonnée, éparpillée. Il faudra bien qu’elle s’exprime par une lutte d’ensemble pour l’interdiction des licenciements, le partage du travail entre tous et les salaires décents.

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