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Accueil > Éditos de bulletins > 2012 > avril > 23

Imposons par les luttes ce que les élections n’apporteront pas

Comme prévu, ce sont Sarkozy et Hollande qui vont s’affronter au 2e tour... S’affronter surtout pour savoir lequel sera le futur pensionnaire de l’Elysée. Car sinon, ces deux-là se rejoignent sur l’essentiel.

Tous deux sont d’accord, face à la crise pour dire qu’il va bien falloir payer la dette, et l’un comme l’autre ont l’intention de nous présenter l’addition.

Sarkozy, n’espère plus faire illusion et tente seulement de grappiller quelques voix à l’extrême-droite en flattant les préjugés anti-immigrés. François Hollande ne compte que sur le rejet de Sarkozy pour se faire élire. Interrogé sur la hausse du SMIC, il a seulement promis de « réunir les partenaires sociaux » pour en discuter, pas de l’augmenter. Le retour à la retraite à 60 ans pleine et entière, après 37 ans ½ de cotisation ? Il n’en est pas question. Il a bien parlé de créer 60 000 postes dans l’Education (ce qui ne compenserait même pas ceux supprimés ces dix dernières années), mais par un « redéploiement » au sein de la fonction publique, c’est- à-dire sans embauches. Même les dépassements d’honoraires indécents pratiqués par certains médecins, qui remettent en cause l’accès à la santé, Hollande ne veut pas les supprimer, mais uniquement les « encadrer ».

Pas question, ni pour lui ni pour Sarkozy, de s’en prendre aux profits de la bourgeoisie. Hollande s’est même employé à « rassurer les marchés ». Pourtant aucune crainte que les gros actionnaires le prennent pour un « partageux » ! Selon un article paru dans “Capital”, un tiers des patrons d’entreprises du CAC 40 lui seraient favorables.

Lors de ce premier tour, c’est malheureusement l’extrême droite, avec Marine Le Pen, qui a rassemblé le plus de suffrages protestataires. Sans doute certains travailleurs lui ont donné leur voix par hostilité à Sarkozy et pas seulement par préjugés anti-immigrés. Mais si Le Pen parvenait un jour au pouvoir, ils verraient alors que sa politique est dirigée contre toute la classe ouvrière. Par son discours anti-immigrés, les Le Pen ne visent qu’à dresser une partie des salariés contre une autre, pour le plus grand profit des patrons. Jamais d’ailleurs le FN n’a soutenu nos luttes pour l’emploi, les retraites ou les salaires.

Le 6 mai, lors du deuxième tour, on ne pourra faire aucun « vote utile », même si la grande majorité des travailleurs souhaitent se débarrasser de Sarkozy. Un souhait que nous partageons. Personne ne regrettera son arrogance contre les plus modestes et les largesses distribuées aux plus riches. Alors, oui, qu’il « se casse » ! Mais l’important serait que « se casse » avec lui sa politique… ce qui n’a guère de chance s’il est remplacé par Hollande.

Ne faisons confiance qu’en nos luttes

Hollande président, est-ce que cela changera quelque chose pour nous ? Alors qu’il ne compte même pas revenir sur les mesures les plus impopulaires prises par la droite ?

Avec l’un ou avec l’autre il n’y aura de coup d’arrêt à la politique d’austérité que si nous les y contraignons. Quel que soit le nom qui sortira des urnes le 6 mai, les travailleurs n’emporteront une victoire qu’en imposant par une lutte d’ensemble leurs revendications les plus urgentes :

  • l’interdiction des licenciements, avec la répartition du travail entre tous sans perte de salaire
  • l’augmentation générale des salaires, retraites et indemnités de chômage de 300 euros mensuels et leur indexation automatique sur la hausse des prix
  • pas un revenu inférieur à 1700 euros nets

Les voix obtenues par l’extrême-gauche, Philippe Poutou et Nathalie Arthaud, et sans doute aussi une bonne partie de celles qui se sont portées sur Jean-Luc Mélenchon, montrent l’existence d’un courant radicalement opposé à Sarkozy mais sans faire confiance à la gauche gouvernementale.

Un courant, certes minoritaire dans les urnes, mais décisif dans les mobilisations militantes, qui comptera demain pour préparer la contre offensive du monde du travail.

Car la force des travailleurs n’est pas dans les isoloirs mais dans leurs luttes collectives.

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