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Accueil > Éditos de bulletins > 2012 > avril > 9

Interdire les licenciements ? Oui c’est possible !

Pas de trêve électorale qui tienne pour le patronat. Les plans de licenciements se succèdent sous toutes les formes possibles, dans tous les types d’entreprises. Par une explosion des ruptures de contrat dites hypocritement « conventionnelles » ; par des ventes d’entreprises à prix symbolique à des magouilleurs connus pour liquider les boîtes rachetées au bout de quelques années comme c’est actuellement le cas à Arkéma, le groupe de la chimie, qui compte céder pour un euro son pôle vinylique au repreneur voyou Gary Klesch ; par des annonces générales de suppressions d’emplois dont le détail est repoussé après les élections comme à Air France ; par des fermetures de sites ; par un arrêt pur et simple de la production comme à Florange où le haut-fourneau est à l’arrêt pour une durée indéterminée, et ainsi de suite.

Tous ces licenciements, qui ravagent les familles ouvrières ou parfois des régions entières se font au nom de la compétitivité de l’industrie française prise dans les tourments de la crise. Pourtant comme le note un éditorialiste des Échos, journal des milieux d’affaires, « un constat s’impose : alors que le pays est à la peine, la plupart de ses fleurons ne connaissent pas la crise ». Traduit de la langue patronale : quand la classe ouvrière trinque, la bourgeoisie se régale. Les groupes du CAC 40 ont ainsi reversé 35,8 milliards de dividendes aux actionnaires en 2011, une part toujours plus importante des profits au détriment des salaires et de l’emploi.

Stopper cette litanie de licenciements par leur interdiction est une nécessité vitale pour l’ensemble des travailleurs. Et cela ne dépend pas d’un résultat électoral.

Interdire les licenciements suppose une lutte d’ensemble de la classe ouvrière. Une lutte qui lierait entre elles les multiples combats dispersés qui existent déjà, dans la métallurgie, la chimie, le textile, le commerce, les transports, la poste, les hôpitaux… La lutte entreprise par entreprise conduit parfois à de petits reculs partiels et provisoires du patronat, mais il faudra que tous ces combats locaux convergent pour opposer au patronat les forces de l’ensemble du monde du travail. Une telle mobilisation permettrait également aux salariés, eux qui se trouvent à tous les échelons de l’organisation économique, de contrôler les comptes des grandes entreprises. Celles dont dépendent bien souvent les comptes de centaines de PME, de régions entières.

Les travailleurs seraient alors en situation de dicter leurs conditions : prendre sur les profits actuels ou passés pour partager le travail entre tous, au lieu du chômage pour les uns et de l’exploitation aggravée pour les autres ; imposer des augmentations de salaires minimales de 300 euros nets mensuels pour rattraper le coût de la vie. Et bien d’autres revendications. C’est la perspective que défend notre camarade Philippe Poutou, ouvrier de l’automobile, qui se présente aux présidentielles pour le NPA.

Ce programme de lutte est bien plus réaliste que penser qu’un bulletin de vote ou un sauveur suprême pourrait contraindre les familles Peugeot, Bouygues, Mittal et consorts à arrêter leurs attaques. Pour les faire céder, il faudra que ces gens-là aient peur de tout perdre. Que nous soyons tous leur cauchemar.

A l’heure où toute l’Europe est traversée par les mêmes plans d’austérité, peu importe la couleur politique des gouvernements. Des grèves, dont celles générales d’une journée, ont parcouru l’Europe, de la Grèce à l’Espagne, de l’Italie au Portugal ou même l’Allemagne. Arrivera bien le moment où toutes ces colères successives se transformeront en une véritable déflagration sociale. Les travailleurs seront alors en mesure de contraindre ces messieurs du gouvernement et du CAC 40 de nous céder de toute urgence ces mesures de sauvegarde qu’ils jugent aujourd’hui « impossibles ».

Le 22 avril votez pour la lutte, votez Philippe Poutou !


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